J’ai été très surpris et très choqué d’entendre qu’on avait sifflé Frédéric Mitterrand à la fête de l’humanité. Humanité ne signifie-t-il plus « Altruisme, bienveillance à l’égard des autres, sentiment profond de la grandeur et de la misère de l’homme. »?
Où en est un pays qui est capable de siffler son propre ministre de la culture ? Où est passé l’humanité dans tout cela ? On peut être d’avis différent. Mais l’humanité c’est d’abord le respect de l’autre ?
Lorsqu’on reçoit quelqu’un, ne doit-on pas le respecter et le faire respecter. Ce n’est pas toujours facile, mais n’est-ce pas de notre responsabilité collective de le faire ?
Il y a quelques mois, j’ai été meurtri d’apprendre que le petit prince du raï, le chanteur Faudel, avait été brocardé par une partie de son public, et par des organisateurs de concert, parce qu’il avait soutenu Nicolas Sarkozy aux dernières présidentielles. Des dates de concert ont été annulées, et Faudel a amorcé une dépression.
Il ya quelques jours, je lis dans une interview, que l’acteur Christian Clavier est souvent raillé dans son milieu professionnel, car il affiche son amitié personnelle avec le Président de la République…
Yannick Noah n’avait-il pas promis que si Nicolas Sarkozy était élu, il quitterait le pays… Promesse qu’heureusement il n’a pas tenue.
Mais qu’est ce donc que ce pays ? Qu’est ce donc que ce délit d’opinion, cette pression que l’on fait porter aux Ministres, aux artistes, aux gens de culture ? Faut-il être « de gauche » pour être artiste ? N’a-t-on pas le droit de s’intéressé à la culture si l’on vote à droite ?
Et moi, élu « de droite », ai-je imaginé un jour de boycotter les films d’Emmanuelle Béart. Ai-je jamais jeté à la poubelle les disques de Renaud, de Cali, de Yannick Noah, de Carla Bruni (avant Sarkozy) ? Ai-je cessé d’apprécier les saillies de l’acteur Pierre Arditi ? Refuserai-je de lire un livre de Sylviane Agazinski ?
Comment parler culture avec autant d’a priori ? Qu’est ce que la culture, si avant même d’en débattre on la réduit ? Où sont les humanistes aujourd’hui ?
Et que dire de la visite à la Fête de l’Huma, d’Eric Woerth, qui était invité pour participer à un débat sur le thème de la crise économique. Une bande « d’olibrius » (sic) venus d’ailleurs a complètement empêché son intervention par des cris et envois divers sur la tribune, au point qu’il a fallu annuler ce débat !
Il semble que nombre des auditeurs présents aient été fort attristés et déçu du comportement des olibrius en question.
Que veut dire le droit à la liberté de pensée et de parole pour eux, je me pose la question !
Bonjour,
dans votre leçon de tolérance vous avez raison. On peut aussi être de gauche et aimer Sardou ou Jacques Martin ou Johny ou Florent Pagny ou Bébé ou Yves Dutheil ou Barbelivien ou… Mais ne croyez-vous pas que lorsque l’on est ministre de droite et bien à droite dans le cas d’Eric Woerth – ancien avocat d’affaires du cabinet Morgan et Thatch impliqué dans l’afaire Enron -, on représente des idées qui ne peuvent que susciter des réactions à la fête de l’Humanité, rassemblement le plus à gauche de France? Pensez-vous sérieusement que ces deux ministres ne se doutaient pas de ce qu’ils allaient trouver sur place? Je ne suis pas sûr que s’il y avait eu des résistants de gauche lors de la manifestation organisée à Saucats le 18 juin, ils auraient été mieux traités par le tristement célébre MIL qui en avait eu l’initiative. Moi, quand je vois les affiches bleues trés agressives de cette officine de l’UMP, j’ai franchement envie de vomir. Je ne suis pas sûr que la tolérance soit le fort de ce côté de l’échiquier politique. Alors vous qui vous présentez comme un révolutionnaire: n’oubliez pas les défauts de vos amis…
Amitié révolutionnaire
Comme pour la culture, la dictature d un pseudo bien pensé voudrait aussi exclure certaines thématiques de nos champs d action. Je pense notamment au développement durable et a l empathie sociale. Toute iniative dans ces domaines est souvent considérée comme suspecte. Dommage… les valeurs ne sont la propriété d aucun camp, c est leur récurrence chez les hommes qui fait la valeur de ces derniers.