Il y a quatre-vingt ans aujourd’hui, le général de Gaulle créait l’Ordre de la Libération.

LE 16 NOVEMBRE 1940, le général de Gaulle crée l’Ordre de la Libération.

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Après la malheureuse expédition de Dakar (23-25 septembre 1940), le général de Gaulle s’est rendu au Cameroun, puis en Oubangui-Chari, enfin au Congo.

Le 26 octobre, à Brazzaville il annonce dans un bref discours des « décisions capitales ».

Dès le lendemain un « Manifeste » officialise la création d’un « Conseil de défense de l’Empire », constitué des principaux gouverneurs coloniaux ralliés à la France Libre et chargé d’exercer, sous son commandement, « tous les pouvoirs d’un gouvernement de guerre ».

La mission, les compétences et la composition du Conseil sont fixées par deux ordonnances prises le même jour.

Le 16 novembre, une « Déclaration organique » vient compléter le « Manifeste ». Ce long texte, rédigé par le capitaine Pierre Tissier, maître des requêtes au Conseil d’Etat, rallié de la première heure, démontre l’illégalité et l’inconstitutionnalité du régime de Vichy et la validité de l’autorité exercée par le général de Gaulle jusqu’à ce que le peuple français puisse librement s’exprimer. Le même jour, le général de Gaulle promulgue l’Ordonnance n°7, créant l’Ordre de la Libération, destiné à « récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l’œuvre de la libération de la France et de son empire ». Il s’est ouvert de ce projet le 20 octobre à Georges Thierry d’Argenlieu – qui sera le premier chancelier du nouvel Ordre. Comme il refuse de décerner la Légion d’honneur tant que la France n’a pas été libérée du joug de l’Occupation, il crée la croix de la Libération. Dissuadé par René Cassin d’appeler ses porteurs des « Croisés », il les reconnaîtra finalement comme ses « Compagnons ». Il sera le seul Grand Maître du nouvel Ordre, « cette chevalerie exceptionnelle créée au moment le plus grave de l’histoire de France, fidèle à elle-même, solidaire dans le sacrifice et dans la lutte », dira-t-il le 31 août 1947 en recevant le collier réalisé par l’orfèvre-ferronnier Gilbert Poillerat.


Le Grand Maître est le seul habilité à décerner la nouvelle croix, accrochée à un ruban noir et vert (le noir du deuil, le vert de l’espérance), en suivant ou non les recommandations du conseil de l’Ordre ou des hautes personnalités de la France Combattante.

Il en décernera en tout, de janvier 1941 à janvier 1946 (date de son départ), 1059, dont 1036 à des personnes physiques, 18 à des unités combattantes et 5 à des communes (Nantes, Grenoble, Paris, l’île de Sein et Vassieux-en-Vercors).

De 1941 à 2017, l’Ordre a été dirigé par huit chanceliers, nommés par le chef de l’Etat, sur proposition du conseil de l’Ordre. Après la disparition du dernier chancelier, le colonel Moore, un chancelier d’honneur a été nommé : il s’agit de Daniel Cordier, l’un des [deux derniers survivants] des 1038 Compagnons personnes physiques.

L’Ordre est administré par un délégué national, le général Christian Baptiste, et par un Conseil national des communes Compagnon de la Libération. » 

François BROCHE, Président d’honneur de l’AFCL – Extrait du Bulletin de l’Association des Familles des Compagnons de la Libération (AFCL) n° 14. juin 2020.


NB : Deux croix seront exceptionnellement décernées après le retour au pouvoir du Général à Winston Churchill (juin 1958) et au roi George VI, à titre posthume (avril 1960).                                                     

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