Intervention Yves d’Amécourt suite aux Amendements de la LOI EVIN, lors de l’assemblée pleinière du 22 octobre 2004.

Je souhaite, devant vous féliciter chaleureusement nos collègues parlementaires, Gérard César, Philippe Dubourg et Jean François Régère qui viennent de faire en sorte que la loi Evin soit modifiée.

Monsieur le Président,
Mes Chers Collègues,

Je souhaite, devant vous féliciter chaleureusement nos collègues parlementaires, Gérard César, Philippe Dubourg et Jean François Régère qui viennent de faire en sorte que la loi Evin soit modifiée.

Les vignerons, les négociants de Bordeaux et de France et tous ceux qui vivent et aiment le vin étaient las. Depuis la naissance de la loi Evin, pas un été, pas un mois, sans une initiative visant le vin. C’est cette loi inadaptée, la Loi Evin, que sans remettre en cause, Gérard César a proposé d’amender.

En effet, ce n’est pas le vin qui tue, ce sont les attitudes excessives, les comportements de tel ou tel qui sont responsables de drames humains. Il en va du vin comme de la voiture. Personne ne dit jamais :  » sur la RN, hier, une BMW a tué 4 personnes  » mais plutôt  » un chauffard a tué « . Il en est de même pour le vin: ce n’est pas le vin qui tue sur la route, mais bien le comportement de certains buveurs. Il n’y pas de loi pour interdire les voitures, nous ne voulions pas de loi pour interdire le vin !

Chers collègues, méfions nous des hommes et des femmes qui souhaitent que l’on ne mange plus de saumon parce que c’est cancéreux, plus de vin fromage, parce que ça donne du cholestérol, plus de bière parce que ça donne du ventre, plus de vin parce que ç’est mauvais pour la santé, … et qui bientôt nous demanderons de rester chez nous à cause de la pluie, du vent, du soleil, qui ont un effet sur la peau… Monsieur le Président, chers collègues, je crois qu’il nous faut l’admettre, vivre rend malade ! Mais vivre, c’est la vie ! Et comme disait Coluche :  » rien ne sert de mourir guérit ! « 

Le Premier Ministre, lors de sa rencontre avec la filière en début d’année, a pris position pour la modération et contre la prohibition. Il a chargé plusieurs parlementaires de rendre avant l’été des propositions sur la place du vin dans la société.

Ce fut fait dans un Livre Blanc issu d’une réflexion associant élus nationaux, administrations, acteurs de la Santé publique et professionnels.

L’amendement « César », défendu en séance par nos parlementaires, permettant la publicité sur les appellations d’origine constitue pour la filière viti-vinicole un premier signal fort. La mise en œuvre des orientations du Livre Blanc en sera un second.

En affirmant  » la modération oui, la prohibition non « , le Premier Ministre a clairement pris position pour une vision de la société qui privilégie la responsabilité à l’interdit, qui choisit d’éduquer plutôt que de globaliser et faire peur. Nos bouteilles de vins ne doivent pas se transformer en ordonnance médicale !

Vous n’ignorez pas, chers collègues, les difficultés économiques importantes auxquelles sont confrontées les vignerons en Gironde, et dans de nombreuses régions viticoles. Ils entendent faire face et relever les défis de la qualité, de la compétitivité et de la communication. L’espoir que fait naître cet amendement reste très fragile mais il constitue un signe fort.

Regardez comme la balance commerciale de la France va mal depuis que la viticulture souffre : les exportations de vin chutent et l’on prend conscience, alors, du poids qu’elles représentent dans notre commerce extérieur! Nous l’avions oublié… Le vin est le deuxième exportateur après l’aérospatiale!

Je remercie donc Gérard César d’avoir conçu cet amendement, ainsi que les parlementaires Girondins de l’UMP d’avoir appuyé ce texte. Je dois dire, pour être parfaitement honnête, que d’autre suffrages sont venu soutenir cet amendement : 2 membres du groupe communistes, 4 membres de l’UDF et 6 Socialistes (12 ont votés contre). Je ne résiste pas au plaisir de vous citer ces derniers : Messieurs Bascou, Dehoux, Dupré, Mesquida, Perez et Sicre… Et oui, comme moi vous pouvez constater qu’aucun député Socialiste Girondin n’a voté cet amendement ! Ni même votre frère Monsieur le Président : comme quoi –je me permets de vous citer- « entre dire et faire il y a la place pour la sincérité » !!!

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