Je ne pense pas, donc je suis…

Dominique Bussereau Ministre de l’Agriculture, répondant à une question de Daniel Garrigues, député Maire de Bergerac au sujet des copeaux, à répondu, « je trouve que la position de l’INAO d’interdire les copeaux pour les AOC est sage, je signerai le texte qu’il me proposera »…

Drôle de pays que celui où le Ministre annonce, en public, qu’il suit l’avis d’un institut (l’INAO), dont il désapprouve (parait-il), en privé, la rigidité … et dont il s’apprête à renommer la plupart des membres en janvier 2007, comme pour leur donner raison d’être contre son avis exprimé publiquement en mars 2006 devant le filière viticole!

Drôle de République que celle où la chambre des députés pose des questions au gouvernement sur l’élaboration des vins et la conception des produits, et où le Ministre, pourtant d’origine libérale, répond qu’il entend intervenir dans les recettes d’élaboration des dits vins! Imaginons un instant, qu’un Ministre de l’Industrie annonce qu’il va intervenir dans la conception des systèmes de freinage des voiture fabriqués en France, où bien sur la conception des réacteurs de l’Airbus A380!!!

Ces deux exemples ne sont pas choisis au hasard… L’aérospatiale était jusqu’ici le premier exportateur français devant le filière des vins et spiritueux et l’automobile… Avec les problèmes de l’AIRBUS A380, la France va devoir choisir entre deux voies : aider la filière viticole -devenue premier exporteur national-, où lui mettre des batôns dans les roues!

Décidément, nous avons besoin d’une rupture…pas si « tranquille »!!!

Si vous le pouvez, écrivez au Ministre pour désapprouver son choix ! Defendons le droit des Appellation à disposer d’elles même ! Défendons la diversité, refusons la norme! Défendons nous contre les tentatives de faire sortir « Bordeaux » du modèle qu’il a créé : l’AOC!

Nous n’avons pas a rougir de ce que nous sommes. Nous n’avons pas à refuser l’innovation, sous prétexte de respecter un pseudo-tradition dictée par des historiens de pacotille. Il n’y a pas d’un côté les « vertueux » et de l’autre les « modernes ». On peut être « modernes » et « vertueux » à la fois : c’est ce que nous apprend l’histoire de Bordeaux et de son bassin de production!

Soyons en persuadé, si les vins de Gironde quittent l’AOC française, l’INAO aura perdu son âme, et une partie importante de ses recettes! Brandissons cette menace et battons nous pour plus de liberté dans le respect de la tradition, la vraie!

pour mémoire l’excellent article de Sud Ouest au sujet des copeaux (César Compadre)

5 commentaires sur “Je ne pense pas, donc je suis…”

  1. Décidemment, les viticulteurs sont trop bêtes… ou trop naïfs. Moi le premier ! J’avais cru le Ministre lorsqu’il avait annoncé courant 2006 une réforme majeure, des assouplissements sur la production, une volonté de nous laisser adapter nos produits à nos marchés… Ca m’apprendra à écouter les politiques. Sous une quelconque pression, le ministre revient en arrière. C’est désolant.

  2. Comme toi, Yves, j’ai été choqué par la réponse du ministre concernant les copeaux. Franchement, on vit dans un drôle de pays où il devient difficille de faire confiance à certaines personnes. Ce n’est pas la rupture qu’il faut faire mais la révolution… Pardon, je m’emporte, mais il y a de quoi être en colère. J’ai écrit au ministre et il serait bon que l’on soit trés nombreux à le faire. Bon courage à tous.

  3. Cela fait bien longtemps que j’ai perdu toute illusion sur la capacité de notre pays à quitter ses raideurs et crispations idéologiques. Les copeuax seront bien sûr interdits pour les AOC, histoire de dire qu’on y est plus intransigent qu’ailleurs; comme si l’intransigence aveugle était un label qualitatif. Il n’est pas possible que passe l’idée que les copeaux sont un outil qui peutêtre intéressant. Il en est de même pour les procédures d’agrément, où l’intégrisme sévit. Il en a souvent été de même dans notre Histoire. La seule issue est je crois la fuite. Cela me fait penser à Johny Hallyday, dont la fuite médiatisée n’entraîne semble-t-il aucune réflexion parmi notre personnel politique, trop pétri d’idéologie !

  4. Par manque de connaissance de la problématique, je ne peux me prononcer pour ou contre les copeaux.
    Une remarque cependant : la déréglementation de certains secteurs et la non-harmonisation de l’économie mondiale sont avant tout responsables des concurrences exacerbées, voire déloyales. Les grandes entreprises transnationales ont tout à y gagner, par le mécanisme qui consiste à produire dans les pays à faible coût de main-d’œuvre, à vendre dans les pays à haut niveau de vie (et à s’acquitter de l’impôt dans les paradis fiscaux !). Mais les petites corporations locales ne jouent pas sur le même terrain, bien qu’elles soient contraintes à la même règle du jeu concurrentiel. Dans ce contexte, la stratégie d’alignement systématique sur la concurrence est dangereuse et ne peut que conduire à un nivellement par le bas des pratiques et des prix. Dans ces conditions, la priorité devrait être donnée à la différenciation, par rapport à l’offre concurrente (par l’originalité, l’innovation, la qualité, etc.).
    Autre observation : il n’est pas forcément idiot, dans une société complexe, et où les tentations sont grandes, de confier à des instances institutionnelles indépendantes la tâche de garantir les bonnes pratiques des corporations, exposées à tous les compromis justifiés par la concurrence exacerbée. Les entités et les modalités sont évidemment discutables, mais je ne crois pas qu’une quelconque corporation (même viticole !) soit spontanément et infailliblement vertueuse. A défaut de supervision, la régulation se fait a posteriori (avec les associations de consommateurs par exemple), mais sur un mode conflictuel qui a le défaut majeur de coûter excessivement cher à toutes les parties.
    Enfin, je souhaiterais obtenir une précision. «la France va devoir… aider la filière viticole» : l’aide attendue se bornerait-elle au retrait du pouvoir politique de ce débat technique pour laisser libre les acteurs, ou est-elle sensée comprendre d’autres mesures ? Si oui, de quelle nature ?

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