François Fillon, Premier ministre, en réunion publique à Lyon le Lundi 4 juin 2007 : »Donnez leur une belle et franche majorité ». « Il y a un mois, un mois seulement, Nicolas Sarkozy entrait à l’Elysée en vainqueur. Et vous y entriez avec lui. Il y entrait, parce que vous aviez partagé son élan.Parce que vous aviez adhéré à sa vision. Il y entrait pour mener en votre nom son projet pour la France ! »
Mon cher Dominique,
Mes chers amis,
Cette victoire de Nicolas Sarkozy elle est aussi la vôtre.
Vous vous êtes reconnus dans les valeurs qu’il a portées parce que la ville des canuts et des soyeux est une ville où l’on chérit le travail, l’effort et le mérite.
Parce que la ville de Jacquard, de Thimonnier et des Frères Lumière est une ville où on aime entreprendre, créer et forger l’avenir.
Parce que la ville d’Ampère et de Mérieux est une ville où on a toujours engagé la bataille de l’intelligence pour conserver une longueur d’avance.
Parce que la ville de l’abbé Pierre est une ville où l’on s’élève contre ce qui porte atteinte à la dignité humaine.
Parce que la ville où est mort Jean Moulin est une ville où on connaît le prix de la liberté.
Parce que la ville de Saint-Exupéry, est une ville où l’on sait se donner les moyens de voler vers ses rêves.
Vous avez élu Nicolas Sarkozy, parce que vous reconnaissiez en lui un homme de cœur et de parole.
Je suis venu vous dire que le nouveau président élu est à la hauteur du candidat – rigoureux, rassembleur, résolu à tenir ses engagements !
Sachez qu’il n’y aura pas de pause. Que l’élan est pris. Que l’ambition est plus forte que jamais.
Vous avez donné un mandat à Nicolas Sarkozy : il vous offre un avenir !
Sa victoire, vous l’avez voulue large, généreuse, incontestable. Certains aimeraient l’expliquer par les atermoiements de la gauche, ses divisions, ses naïvetés… Il faut couper court à ces interprétations fumeuses ! Car le sens de notre victoire est sans ambiguïtés : il est dans l’adhésion massive des Français à un projet; dans une mobilisation populaire bien au-delà des partis et des clivages; il est dans la confiance de tout un peuple à l’un des siens.
Ce président nouveau est le champion d’une politique de rupture ; d’une politique d’innovation et de rénovation, une politique sans concessions pour ces facilités, ces lâchetés, ces ratés qui ont si gravement lézardé la maison France.
Il faut, mes chers amis, rompre pour réinventer ; pour faire un sort à cette société figée, où toutes les voies sont en cul-de-sac; où l’immobilisme économique et social désespère le peuple; où les classes moyennes s’interrogent avec inquiétude sur l’avenir de leurs enfants; où tous ceux qui réussissent hésitent à céder aux sirènes de l’expatriation.
Il faut rompre, pour rejeter l’imposture morale de cette gauche qui joue à colin-maillard avec l’histoire. La gauche des grandes âmes sèches, qui pratique la justice sociale comme on offre un caramel mou – du bout des doigts, à la sortie des kermesses dominicales. Celle qui n’ose plus aimer la France. Celle qui considère comme déplacé d’en être fier. Celle qui prêche le statu quo quand tous les Français disent : nous voulons autre chose, nous avons faim de réussir !
Il fallait rompre, c’était l’urgence. Mais pour rompre réellement, il fallait écouter ceux que l’on n’écoutait pas. Ecouter les six milliards d’habitants de la planète, qui défient la France de retrouver son rôle moteur dans le progrès économique, technologique et culturel. Entendre les millions de chômeurs, qui nous défient chaque jour, d’entreprendre enfin les réformes profondes de la fiscalité, du droit du travail, de l’éducation et de la formation sans lesquelles il n’y aura pas de plein emploi.
Entendre ces Français qui n’acceptent pas de vivre avec la peur au ventre, qui n’acceptent plus de baisser le regard face à ceux qui veulent imposer la loi de la cité sur celle de la République.
Entendre et rendre justice à nos petits-enfants, sur le dos desquels nous vivons à crédit, et qui nous mettent au défi de désendetter la France.
Oui, la croissance économique et le pouvoir d’achat peuvent être boostés – pourvu que la valeur du travail soit enfin honorée. Oui, notre pacte social peut être sauvé – pourvu que chaque citoyen donne à son pays autant qu’il reçoit de lui. Oui, les petites retraites peuvent être meilleures – pourvu que l’on réforme les régimes spéciaux. Oui, l’immigration peut être intelligemment contrôlée – pourvu que l’on cesse de faire de l’angélisme. Oui, la France peut être rassemblée – pourvu que son identité soit définie et respectée. Oui l’insécurité peut être jugulée – pourvu que l’impunité soit sanctionnée. Oui, l’Europe peut être relancée – pourvu qu’elle soit dotée d’une ambition politique et pas technocratique.
Toutes ces vérités, les Français ont choisi de les entendre ! Et de les entendre 5/5, à la surprise de certains de nos analystes les plus avertis ! Le 21 avril 2002, les régionales de 2004, le rejet du referendum sur le traité européen, tout cela traduisait à leurs yeux le désarroi de l’électeur et le déclin de la démocratie. « L’électorat -annonçaient-ils- s’est enfermé dans le cynisme et dans la contestation mécanique ». « L’esprit citoyen -disaient-ils- s’est éteint». « Les Français- pensaient-ils- n’y croient plus ». A ce catastrophisme, vous avez opposé une mobilisation magnifique !
Avec 84% de participation et 53% des votes exprimés, vous venez d’accorder au président élu une victoire historique ; et plus encore, vous avez rendu une espérance à notre pays. Je vous demande, le 10 et le 17 juin, de confirmer la légitimité de son gouvernement et de ses engagements, en envoyant à l’Assemblée nationale une majorité cohérente et agissante, capable de dépasser les frilosités et les corporatismes !
Chacun de vos bulletins est plus qu’un vote, c’est un acte de foi dans nos valeurs.
Il y a quelque chose de galvanisant à évoquer ces valeurs qui mèneront demain notre action politique ; galvanisant, parce qu’elles donnent à notre effort un sens ; galvanisant, parce qu’elles nous conduisent sur la voie d’une politique audacieuse et franche.
Non, la politique ne consiste pas à tout lisser, à tout accepter, à tout admettre ; à considérer que tout se vaut ; à prétendre que « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ».
Non, la politique ne consiste pas à chercher des excuses au délinquant, jusqu’à confondre sa cause avec celle de la victime.
Non, la politique n’est pas l’art de passer sous silence les mérites des uns et d’excuser l’indolence des autres, pour entretenir une équité de façade, un consensus flou et mou.
Fini, ces mystifications par lesquelles la gauche des grands sentiments dressait en sous-main le travailleur contre son patron, le justiciable contre la Justice et le Français contre la France !
Vous avez voté Sarkozy pour que cela cesse, et cela va donc cesser. Vous attendiez depuis des années qu’un mouvement de fond, venu du peuple, nous donne mandat de réaliser ces réformes radicales, par lesquelles le pays se libérera de ses tabous et de ses pesanteurs. Voilà que sur l’emploi, sur l’égalité des chances, sur l’éducation, nous pouvons moderniser. Voilà que sur la sécurité, sur la réforme de l’Etat, sur la fiscalité, nous pouvons trancher.
Le 6 mai, nous avons pris à contre-pied une gauche fatiguée, dépassée, bardée de certitudes et de préjugés, une gauche qui se faisait par avance une joie de nous caricaturer, de nous diaboliser.
Une gauche espérant et attendant une droite autoritaire et dogmatique, une droite partisane et hautaine telle qu’on apprend à la reconnaître dans les manuels du parfait militant…
Et bien non ! C’est une nouvelle vague qui arrive aux responsabilités. Une nouvelle vague bien décidée à changer la façon de penser et d’agir. Une nouvelle vague déterminée à réécrire les scénarios politiques les plus usés, les dialogues les plus stéréotypés. Une nouvelle vague résolue à changer le film en noir et blanc auquel la gauche tenait tant.
Une nouvelle vague qui ne craint pas de bousculer les tabous et d’enjamber les barrières partisanes qui ralentissent et divisent la France.
Mes chers amis,
La gauche attendait le retour du passé, et c’est l’avenir qui déboule.
Nous avons fait la démonstration d’une image de générosité et de modernité. Nous montrons que nous sommes capables d’aller à la rencontre de tous les Français. Le gouvernement que j’ai l’honneur de conduire, est composé à égalité d’hommes et de femmes, car il fallait enfin donner l’exemple de cette parité éternellement débattue, éternellement espérée, éternellement promise – et rarement atteinte.
C’est un gouvernement resserré et surtout organisé autour des grands défis de notre temps.
Parce que la question de l’environnement est centrale, parce qu’elle doit imprégner toutes nos politiques, nous avons créé un grand ministère d’Etat de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables, piloté par Alain Juppé.
Parce que la puissance de la mondialisation exige une stratégie nationale globale, nous avons créé un grand ministère de l’économie, des finances et de l’emploi, animé par Jean Louis Borloo.
Parce que la question des flux migratoires est décisive – comme l’illustre le drame des naufragés qui ont été repêchés par la marine française -, parce que la dérive des pays pauvres peut entraîner la chute des pays riches, parce que l’on ne peut pas, d’un côté, parler d’intégration, et, de l’autre, ne pas parler de l’identité de la France, nous avons créé un grand ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement, dirigé par Brice Hortefeux.
Ce gouvernement, mes chers amis, c’est aussi un gouvernement d’ouverture. Ceux qui n’appartiennent pas à notre bord ont reconnu honnêtement que nos ambitions transcendaient les partis et pouvaient être utiles à la France. D’Alain Juppé à Bernard Kouchner, d’Hervé Morin à Rachida Dati, vous l’avez sous les yeux la photo de famille de la France rassemblée que j’aime et la France efficace que je veux !
Ah, l’ouverture ! On l’a chanté le grand air de l’ouverture, au cours de cette campagne ! Madame Royale était prête à l’entonner –sa voix n’a pas rencontré d’écho. Monsieur Bayrou l’aurait interprété aussi – il s’est trompé d’orchestre… Pour finir, l’un et l’autre ont chanté ce duo de l’ouverture ensemble ; mais il n’y avait plus personne pour les écouter car cela sonnait faux.
Alors, pourquoi cette surprise, cette agressivité, quand Kouchner, Besson, Jouyet, Hirsch ( ces hommes qui n’ont pas renié leurs valeurs de gauche ) ont choisi de nous rejoindre ? Tout simplement parce que nous avons donné son vrai sens au mot « ouverture », non pas celui d’un accord entre appareils politiques, mais celui d’une harmonie entre des sensibilités républicaines.
Le parti socialiste hurle au débauchage et à la traîtrise, parce qu’il sait, au fond de lui même, que cette ouverture révèle sa vacuité intellectuelle et son conservatisme politique. La gauche s’énerve parce qu’elle sent que nous sommes en train de bousculer les frontières idéologiques et partisanes derrière lesquelles elles prospéraient au chaud.
La vérité, c’est que nos socialistes, à l’inverse de tous leurs homologues européens, n’ont toujours pas pris la mesure de leur époque et des audaces qu’elle exige. Idéologues, ils ne s’intéressent pas à l’intelligence des électeurs. Ils craignent leur clairvoyance. Ils méprisent la sincérité de leur engagement.
Et ce ceux sont ces mêmes socialistes qui viennent réclamer les clés de l’Assemblée ?
Croyez moi, il y a mieux à faire de ces clés.
Oui, ce gouvernement incarne une nouvelle vague et un style original. Rien ne nous y obligeait. Ce 17 mai, nous aurions pu sans surprendre présenter aux Français le gouvernement des amis, des alliés, des vieux routiers du pouvoir. Nous aurions pu faire comme avant, comme toujours.
Mais le mandat donné par 53% des électeurs français, c’est d’aller au-delà de toute facilité. C’est de sortir des sentiers battus. C’est réaliser sans attendre ce que l’on n’osait plus réclamer de la politique. C’est cela, la rupture ; la rupture, tout de suite !
Mes chers amis,
Dimanche, les candidats de la majorité présidentielle viendront réclamer vos suffrages.
Faites leur confiance. Donnez leur le pouvoir d’agir.
Donnez à tous les candidats ici présents, le pouvoir d’honorer nos engagements.
Donnez leur une belle et franche majorité.
Je vous la demande, parce que je n’accepte plus que la France ait chuté de la 11e à la 17e place en termes de richesse par habitant.
Je vous la demande parce que je n’accepte plus que la première université française se trouve au 45ème rang mondial.
Je vous la demande parce que je n’accepte plus que nos chercheurs les plus brillants quittent la France parce qu’ils ne peuvent trouver qu’à l’étranger des conditions de travail à la mesure de leur talent.
Je vous la demande parce que je n’accepte plus que nos jeunes créateurs d’entreprises préfèrent fonder leur start up à Pékin, Londres ou New York plutôt qu’à Paris ou Lyon !
Je vous le demande parce que je n’accepte plus que le plein emploi soit impossible en France et possible ailleurs !
Dans la formidable concurrence qu’engendre la mondialisation, j’ai la conviction que notre pays a tant à dire. La France a une jeunesse imaginative, des salariés qualifiés, des infrastructures modernes, des industries de pointe, elle a un Etat et des services publics dont nous n’avons pas à rougir. La France a un grand atout : sa capacité de création et d’innovation.
Toute notre stratégie économique est fondée sur un objectif : aller à la conquête de la croissance, gagner ce fameux point de croissance indispensable pour figurer de nouveau au rang des nations fortes.
Alors n’hésitons pas : il faut lever les freins au travail ; il faut accroître notre compétitivité.
Le chemin d’une meilleure efficacité passe, d’abord, par nos universités et par nos laboratoires car face aux pays émergents nous devons miser sur notre matière grise.
Je l’ai dit vendredi dernier devant les enseignants et chercheurs réunis à Orsay : le premier défi de notre temps, c’est la bataille de l’intelligence et de la connaissance.
Chacun sait que nos universités n’ont pas les moyens de lutter à armes égales avec celles des autres pays industrialisés.
Enlisées dans l’immobilisme, nos universités n’ont plus la force d’assumer les deux objectifs que la nation doit lui assigner : celui de la démocratisation des études supérieures et celui de l’excellence.
C’est pourquoi, dès cet été, la réforme de nos universités sera engagée.
Nous élargirons leur autonomie : aux organes dirigeants de l’université de définir les contours de l’enseignement dispensé, de gérer le corps enseignant, de fixer les modalités de fonctionnement de leur établissement, de nouer des relations étroites avec les acteurs économiques et scientifiques.
Notre objectif est de permettre à chaque université de trouver son chemin, adapté à son histoire, à son organisation, à sa politique scientifique car rien ne serait pire que d’imposer une règle uniforme à tous les établissements.
Il n’y aura pas de dogme, pas de règle imposée d’en haut. En revanche il y aura une exigence de résultats, et un objectif d’excellence auquel chaque établissement sera tenu.
Notre productivité et notre compétitivité dépendent aussi de la formation continue proposée aux salariés. C’est pour moi un sujet essentiel. C’est pourquoi je souhaite que chaque salarié dispose d’un compte individuel d’épargne de formation. C’est une condition indispensable pour permettre à chacun de se construire un véritable projet de carrière pour progresser et se protéger des évolutions naturelles de l’économie.
Je veux que les salariés français, qui sont parmi les plus efficaces au monde, le soient encore plus. Mais il faut aussi qu’ils soient plus nombreux à travailler, et qu’ils puissent, s’ils le souhaitent, travailler davantage.
Le président de la République a fixé un cap clair : atteindre le plein emploi d’ici la fin de la mandature.
Il n’y a pas de raison que nous ne puissions accomplir ce que d’autres pays ont accompli. Pour cela, nous allons réaliser, en concertation étroite avec les partenaires sociaux, les réformes dont notre marché du travail a besoin.
Nous voulons un contrat unique. Pourquoi ? Pour trouver un nouvel équilibre, plus sécurisant pour les salariés et plus souple pour les entreprises.
Nous voulons unifier le service public de l’emploi, afin que la vie des chômeurs ne soit plus un parcours du combattant entre les différentes administrations.
Bref, nous voulons relever le défi de l’emploi pour tous et nous avons l’intention de nous y atteler tout de suite.
Dès cet été, une série de mesures sera prise :
– il y aura l’exonération de charges fiscales et sociales sur les heures supplémentaires afin que ceux qui veulent travailler plus pour gagner plus puissent enfin le faire ;
– il y aura la défiscalisation du travail étudiant car il est absurde de dissuader les jeunes de s’engager dans l’aventure professionnelle.
Vous l’aurez compris, ces mesures ont pour but d’enclencher une révolution culturelle : celle du retour de la valeur travail.
C’est ainsi, nous ne sommes pas socialistes !
Nous ne croyons pas que le travail, le mérite, l’effort, soient des gros mots.
Nous ne croyons pas que le partage du travail soit la solution contre le chômage.
Nous ne croyons pas que les salariés soient les adversaires des entrepreneurs et notamment pas de tous ces petits chefs d’entreprise qui se battent jour et nuit pour faire vivre leur boite.
Nous ne croyons pas qu’en rationnant le travail on peut augmenter le pouvoir d’achat, car, jusqu’à preuve du contraire, la hausse des salaires dépend de l’augmentation de notre productivité car c’est elle qui crée les richesses à partager.
Nous ne croyons pas que le droit incontestable de faire grève doit paralyser tous ceux qui ont une activité, et c’est pourquoi le principe du service minimum dans les transports sera voté et devra être négocié puis respecté dans les entreprises.
Nous ne croyons pas qu’on sort de la spirale de l’assistanat en condamnant la logique de l’effort et de la responsabilité.
Nous ne croyons pas que le travail et la liberté économique s’opposent à la justice et au progrès social. Nous croyons même le contraire ! Pour conserver notre modèle social, pour faire que l’Ecole, la santé, les retraites, les services publics demeurent notre bien commun, il faut se retrousser les manches car la solidarité à un coût.
Enfin, nous ne croyons pas que c’est en surtaxant et en surimposant les Français que l’on suscite de l’élan et de la confiance.
Mes chers amis,
Dès l’été – comme nous vous l’avions promis ! – la déduction des intérêts de l’emprunt immobilier sera instaurée. Vouloir devenir propriétaire, vouloir posséder son logement, c’est un investissement moral, économique et social. C’est un acte de foi dans l’avenir. C’est un acte de confiance. Or, la confiance est au cœur de la relance nationale.
Dès l’été – comme nous vous l’avions promis ! – la suppression des droits de succession sera au rendez-vous. La transmission de son patrimoine est plus qu’un droit, c’est en engagement de coeur. Le travail et l’effort de toute une vie doivent être respectés. Voilà ce que nous croyons. Voilà donc ce que nous ferons !
Enfin, dès l’été – comme nous vous l’avions promis ! – nous instaurerons le bouclier fiscal, établi à 50% des revenus et de l’investissement direct dans le capital des PME, des universités, des fondations et des entreprises d’insertion. Nous le ferons, parce que dans une Europe ouverte notre fiscalité ne doit pas être un handicap. Nous le ferons, parce qu’il n’y a pas à s‘excuser de vouloir réussir et d’avoir réussi.
Je préfère que les grandes fortunes restent en France et financent notre pacte social, nos entreprises, notre commerce, plutôt que des les voir se réfugier à l’étranger !
A cet égard, je veux dire qu’il n’est pas choquant que ceux qui prennent des risques, qui travaillent quinze heures par jour, qui réussissent à la tête de grandes entreprises puissent percevoir des revenus élevés. Ce qui est choquant, c’est lorsque la récompense n’est pas justifiée par les résultats. Ce qui est choquant, c’est lorsque les primes de quelques uns ignorent les difficultés de tous les autres qui travaillent dans la même boite.
Je crois profondément que l’éthique du capitalisme repose sur les notions de mérite, d’effort, de résultat. Il faut que les salariés aient confiance dans leurs entrepreneurs et leurs dirigeants. Et pour cela, l’éthique comme la transparence doivent être au cœur de l’efficacité économique, car l’efficacité ne va pas sans vertus.
C’est pourquoi, dès cet été, nous légiférerons sur les parachutes dorés en posant des conditions strictes à l’octroi d’indemnités pour les dirigeants d’entreprises au moment de leur départ : ces indemnités de départ devront être liées à la performance, et attribuées par les conseils d’administration dans des conditions de transparence totale.
Davantage de Français au travail grâce à la réorganisation du marché de l’emploi ; des salariés qui accomplissent plus d’heures afin d’améliorer leur pouvoir d’achat ; des femmes et des hommes plus motivés et plus productifs grâce à la formation, l’innovation et la recherche ; des familles accédant à la propriété et des parents léguant librement leur héritage à leurs enfants ; une France retrouvant son rang dans une Europe plus dynamique et plus protectrice : voilà la politique globale que nous voulons engager pour créer un choc de croissance et de confiance.
Mes chers amis,
Tant d’années de négligence ont durement pénalisé notre pays.
Tant d’années d’hésitation ont paralysé la France.
Le 6 mai, nous nous en sommes libérés.
Le 10 et le 17 juin, nous laisserons toutes ces années derrière nous.
Nous les laisserons derrière nous, à condition que votre mobilisation vienne appuyer nos espérances.
A condition que vous vous souveniez que rien n’est encore gagné.
Que votre mobilisation ne s’arrête pas sur un triomphalisme hâtif.
Que vous sachiez convaincre sans opposer.
A condition que votre exemple et votre parole l’emportent sur les hésitations de vos proches, de vos amis, des électeurs qui vous entourent.
Soyez, comme Nicolas Sarkozy, les porte-parole décomplexés de vos convictions et de vos engagements.
J’ai besoin de vous car j’ai besoin d’une majorité présidentielle. Dans cette salle, beaucoup des candidats qui portent nos couleurs sont des amis. Avec eux et avec Dominique, je vous invite à aller chercher la victoire.
En élisant Nicolas Sarkozy, vous avez demandé la rupture. Par votre vote, concrétisez-la !
Vous avez demandé le changement. Par votre vote, engagez-le !
Vous avez demandé la réhabilitation du travail. Grâce à votre vote, nous allons le réhabiliter !
Vous avez demandé que l’identité de la France soit ranimée. Bientôt, elle reprendra ses couleurs et son souffle !
Vous avez demandé l’autorité de l’Etat parce que la sécurité est la première des libertés. Elle sera exercée !
Vous avez demandé que l’immigration soit choisie et pas subie, qu’elle corresponde à nos capacités d’accueil, qu’elle obéisse aux valeurs qui sont les nôtres. Elle en sera ainsi !
Vous avez demandé un pacte social nouveau. L’égalité des chances sera restaurée !
Vous avez demandé que la nature et le climat soient protégés, que la santé publique soit préservée, que les paysages, les ressources et les énergies soient ménagés. Nous releverons le défi de l’environnement !
Les Français ont voté pour que la voix de la France soit respectée en Europe et influente dans le monde. Le Président de la République, est, dès à présent, en train de replacer la France aux premiers rangs de l’initiative européenne. Et il est décidé à faire entendre la voix de notre pays, partout où les valeurs qu’il incarne sont attendues.
Parce que la force de sa présidence dépend de vous, Nicolas Sarkozy a besoin d’une majorité décidée.
Il a besoin d’une majorité forte et créative.
Il a besoin de vous.
Vous qui n’avez pas manqué à son appel.
Vous qui n’avez jamais manqué à la France.
La France qui, maintenant, si vous en décidez ainsi, va prendre son destin en main.
Vive la République, et vive la France.