L’agriculture biologique en question, à Bruxelles

Le 10 ou 11 juin prochain, le Conseil européen projette de voter un nouveau règlement de l’agriculture biologique. Soyons vigileants.

En effet, ce nouveau règlement sur l’agriculture biologique pourrait engendrer des confusions dans l’esprit des consommateurs et un détournement des objectifs visés par l’agriculture « biologique »:

  • dérogations permettant potentiellement d’utiliser des substances chimiques, dont certains pesticides de synthèse, et des intrants issus d’OGM ;
  • tolérance des pollutions des produits bio par des OGM jusqu’au seuil de 0,9% ;
  • système d’étiquetage permettant de faire référence à la bio sur un produit majoritairement conventionnel ;
  • contrôle des «points à risque» se substituant à l’actuelle obligation de moyens et contraignant les producteurs à multiplier les analyses et l’achat d’intrants, de matières premières et autres matériels officiellement «sécurisés» ;
  • interdiction de cahiers des charges bio, notamment nationaux (comme celui qui régit le label AB), plus stricts et plus adaptés aux régions que le nouveau cahier des charges européen.

Tout cela mérite notre attention et la vigilance de la France.

Pour ma part, je tiens à ce que l’on préserve les trois référentiels de l’agriculture :

– Agriculture « Conventionnelle »,
– Agriculture « Raisonnée »,
– Agriculture « Biologique »

D’ailleurs, parmi les promesses de Nicolas Sarkozy il y a celle de la mise en place d’une TVA réduite sur les produits issus de l’agriculture biologique. Ce taux de TVA réduit amènerait les agriculteurs a reconsidérer l’agriculture biologique, avec des marges différentes et la possibilité de mettre en mise en place de moyens adaptés.

lire un article à ce sujet sur le site de 20 Minutes

4 commentaires sur “L’agriculture biologique en question, à Bruxelles”

  1. Le rapport de la FAO (conférence internationale du 3 au 5 mai 2007 à Rome), intitulé « Agriculture biologique et sécurité alimentaire » (disponible sur <a href= »http://www.fao.org/ORGANICAG/ofs/docs_fr.htm), » title= »http://www.fao.org/ORGANICAG/ofs/docs_fr.htm), »>www.fao.org/ORGANICAG/ofs…</a> confirme que l’agriculture biologique pourrait satisfaire la demande alimentaire mondiale tout en réduisant les impacts sur l’environnement et la pauvreté. La FAO incite les États à développer ce type d’agriculture.
    L’agriculture biologique n’est pas une agriculture marginale. C’est l’agriculture du développement durable vers laquelle devrait tendre progressivement l’agriculture raisonnée, elle-même louable par rapport à l’agriculture conventionnelle.
    Il faut quand même rappeler ici que la surface nationale consacrée à l’agriculture biologique (1,12 % de la S.A.U.) est passée de 45 % à 9 % du total européen entre 1985 et 2000 et que la France est importatrice de produits biologiques ! Pourquoi se prive-t-on de ce créneaux ?
    On ne peut s’empêcher non plus de faire référence à l’article L.253-1 de la loi d’orientation agricole du 5 janvier 2006, qui entrave l’utilisation libre des produits phytopharmaceutiques naturels artisanaux (texte non invalidé, quoi qu’on en ait dit depuis).
    Tout cela révèle le sérieux manque de cohérence et de détermination pour une agriculture d’avant-garde.

  2. PS
    Le lien donné ci-dessus est incomplet. Ça devrait aller mieux avec le suivant…
    <a href= »http://www.fao.org/ORGANICAG/ofs/docs_fr.htm » title= »http://www.fao.org/ORGANICAG/ofs/docs_fr.htm »>www.fao.org/ORGANICAG/ofs…</a>

  3. Le verdict est tombé ! Les espoirs aussi…
    Qui n’a pas été assez vigilant ?
    Le Conseil européen des ministres de l’Agriculture vient d’approuver, hier 12 juin, un nouveau règlement qui autorise la présence fortuite d’OGM dans les produits biologiques à hauteur de 0,9 %. La France a cautionné (seules la Belgique, la Grèce, l’Italie et la Hongrie ont fait opposition). Le Parlement européen n’a pas été suivi, qui s’était prononcé (324 voix contre, 282 pour, 50 abstentions) pour un taux maximal correspondant au seuil de détection, soit 0,1 % (les institutions européennes et la démocratie…).
    Les promoteurs d’OGM n’auront pas à indemniser les agriculteurs en cas de contamination de leurs cultures biologiques (porosité des institutions aux lobbies vs intérêt général et développement durable).

  4. Faut-il en rajouter sur l’agriculture biologique ?
    Lire l’article du Monde du 11 juin dernier, intitulé « Les pesticides, un risque avéré mais encore mal pris en compte ».
    La santé se dégrade, le financement de la médecine symptomatique est trop lourd. Que ne privilégie-t-on pas la prévention, par l’encouragement d’une agriculture productrice de produits alimentaires sains (non toxiques et non carencés) ?

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