Lettre à François Fillon, premier Ministre
Monsieur le Premier Ministre, Cher Francois,
Le vin est un produit noble valorisant nos terroirs, contribuant en premier lieu au solde positif de notre commerce extérieur agroalimentaire, occupant plusieurs dizaines de milliers d’actifs et participant au rayonnement international de notre culture et de notre patrimoine.
Une vitrine et non des moindre de cette activité viticole française sont les sites internet. Le plupart de sites Internet présentent les propriétés viticoles de France, les viticulteurs. Ils sont aujourd’hui une pièce maîtresse de la vente de nos vins à l’étranger. En effet, ils permettent au consommateur qui a acheté une bouteille à l’autre bout du monde de visiter la propriété qui a produit cette bouteille, de voir le viticulteur, de faire connaissance … première exigence de traçabilité.
Interdire ces sites Internet, c’est mettre une nouvelle pierre dans le jardin de la viticulture française, qui est une viticulture de PME à taille humaine et non de grandes marques capables de déployer des budgets marketing mondiaux. Pour déployer ce modèle français, le site internet de présentation est un outil fantastique. Il suffit d’inscrire derrière chaque bouteille de vin l’adresse internet de la propriété pour que le lien soit tissé entre le consommateur et le viticulteur. Ce lien est le B.A.BA du commerce du vin de terroir : un vin, un terroir, un homme, une famille.
Lorsque l’on tape le mot « vin » sur le moteur de recherche « google » mondial, le résultat est de 78 600 000 pages (dont 1 580 000 sur le web français). Pour le mot « wine », 256 000 000 de pages ! L’engouement pour le vin sur internet (site, journaux spécialisés, articles de presse) est incroyable.
A coté de cette vitrine, il existe aussi nos sites internet de vente tels que Chateauonline, Chateauinternet, … qui sont les plus connus du monde et valorise surtout des vins français.
Or, l’actualité juridique récente vient de souligner une nouvelle fois les problèmes posés par le Code de la Santé Publique qui, dans la lecture rigoureuse qu’en font les juridictions françaises, fait obstacle à la possibilité pour les producteurs et distributeurs de boissons alcoolisées d’utiliser le média incontournable et mondial que constitue aujourd’hui l’Internet.
Dès lors, et afin que notre secteur viticole conserve les moyens de maintenir son niveau d’excellence, une adaptation technique de la loi sur ces deux points apparaît désormais incontournable et urgente.
C’est pour cette raison que je soutiens la démarche engagée par les sénateurs pour modifier la loi (proposition ci-jointe).
Je sais que vous êtes tout à la fois un grand utilisateur d’internet et un amateur éclairé de vin. Je ne doute pas de votre appui dans cette démarche.
Il ne s’agit pas là de promouvoir l’alcoolisme, mais de promouvoir notre indenté culturelle dans le monde entier, à savoir une consommation modérée de vin. Quand on connaît, on déguste…
Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire et vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, Cher François, à l’assurance de mes salutations distinguées.
Yves d’Amécourt
PJ : PROPOSITION DE LOI relative à la publicité en faveur du vin et autres boissons alcoolisées