L’écologie est une science. L’écologisme est un dogme !

Mon intervention hier soir en assemblée plénière de la Région Nouvelle-Aquitaine.
Merci à mon collègue Pierre Durand qui l’a prononcée pendant que je rejoignais Sauveterre pour le second « dîner en bastide » de la saison. Seul le prononcé fait foi.

Monsieur le Président,
Chers collègues,

L’écologie est un vaste, très vaste sujet… C’est en fait le sujet de tous les sujets ! C’est la science de l’habitat, la science des conditions d’existence.

L’écologie est une science. Elle sait se remettre en cause, contester ses propres conclusions, elle avance avec son temps.

Par contre, l’écologisme est un dogme !

Nous étudions la science, nous refusons le dogme !

Les questions qui sont posées sont souvent les bonnes mais les réponses apportées ne nous conviennent souvent pas, comme elles ne conviennent pas au français qui ne les comprennent pas !

Quelques exemples parmi tant d’autres …

Personne ne comprend pourquoi la filière nucléaire doit être sacrifiée alors qu’elle permet à la France d’être dans le concert des grandes puissances peu émettrices de gaz à effet de serre !

Personne ne comprend pourquoi on n’investit pas sur le sujet du stockage de l’énergie électrique : seul véritable sujet important pour permettre les transports ! Notamment sur la filière hydrogène !

Au moment où l’on nous annonce l’arrivée de carburants composés de 10% d’agro-carburants personne ne comprend pourquoi les taxes ne baissent pas elles aussi de 10% !

Si le pétrole est mauvais et que l’électricité est bonne, pourquoi l’augmentation des taxes sur le pétrole n’est-elle pas compensée par une baisse des taxes sur l’électricité. Elles sont aujourd’hui de 54% !

Alors que l’habitat est le 1er poste de consommation d’énergies fossiles, qu’attendons-nous, avec nos chercheurs, nos techniciens et nos ingénieurs, pour devenir les leaders de la construction à énergie positive ?

Personne ne comprend pourquoi on va manifester à l’autre bout du monde contre la déforestation, et que, dans le même temps, on ne soutient pas plus et mieux, en France, et dans notre Région, notre filière bois !

La Forêt française est en expansion mais la balance commerciale de la filière bois reste déficitaire de quelques milliards d’euros !

Personne ne comprend pourquoi on ne choisit pas de travailler main dans la main avec nos agriculteurs plutôt que d’en faire des souffre- douleur !

Si les circuits courts sont une voie à suivre alors pourquoi pour la 1ère fois depuis la guerre pour l’agriculture et l’agroalimentaire la balance commerciale de la France est-elle déficitaire ?

Pourtant, si tous les agriculteurs du monde augmentaient de 4 pour 1000 la matière organique dans les sols chaque année, cela reviendrait à fixer la totalité des gaz à effet de serre émis par les activités humaines que ne fixent pas déjà la nature et les océans ! Pourquoi ne s’engage—t-on pas résolument dans le projet 4/1000 ?

Ce type d’agriculture du futur est pourtant gagnant-gagnant : moins d’émission, plus de stockage, plus de production pour nourrir le monde ! Mais il n’est pas admis par l’idéologie du moment. Il est contraire au dogme de la décroissance !


Et puisque nous parlons d’agriculture, nous ne comprenons pas bien ces attaques incessantes contre ce que vous appelez Monsieur le Président, les « poisons », nom que vous donnez aux pesticides.

Chers collègues, je vous le dis ici : non, nous ne sortirons pas des pesticides ! C’est un leurre, une utopie, un rêve ! Pas plus que l’on soignera sans pharmacie et sans médicament ! Les pesticides seront plus respectueux de l’environnement, ils ne seront plus « CMR », ils seront utilisés avec précision, ils seront biologiques pour les uns, ou chimiques pour les autres, mais nous ne sortirons pas des pesticides !

Quant aux poisons, Monsieur le Président, la biologie en compte autant que la chimie. J’ajouterai qu’en très petites quantités, les poisons deviennent vaccins ! Méfions-nous donc des approximations et des à priori.

Je suis né dans les bois et je vis dans les vignes. Je sais que la nature produit autant de poisons que l’homme. L’homme ne fait d’ailleurs, le plus souvent, que copier la nature.

Chers Collègues,

Si notre groupe s’ engage résolument sur le terrain de l’écologie, c’est que tout ce qu’on nous présente ici ou ailleurs manque cruellement de cohérence !

  • Notre sentiment est que l’écologie politique s’attaque a des symboles plus qu’aux sujets réels!
  • Notre conviction c’est qu’il y a urgence, et que les sujets ne sont pas traités à la bonne échelle !

Nous nous sommes fixé comme 1er objectif de démêler le vrai du faux …

En matière d’écologie les fausses nouvelles sont très nombreuses, notamment du coté des écologistes !

Démêler le vrai du faux sur les énergies renouvelables, sur le diesel, sur les OGM, sur les pesticides, sur le dérèglement climatique, sur la biodiversité …

Ca n’est pas si simple mais c’est salutaire car la vérité est le chemin. Le seul chemin !

Notre second objectif est de propager les bonnes nouvelles !

Quand tout autour de nous, sur les réseaux sociaux, dans les médias, dans nos écoles, le catastrophisme est devenu le mode de communication de l’écologisme, nous pensons au contraire, que l’enthousiasme est vertueux et que l’optimisme est porteur d’avenir !

La France, par exemple, fait partie des pays les plus vertueux, dans le monde, en matière d’écologie, selon le classement réalisé par l’Université de Yale aux Etats-Unis, qui classe 180 pays en fonction de 24 critères environnementaux : on y trouve la qualité de l’air, des eaux, la préservation des ressources naturelles animales, végétales et minérales, de la biodiversité, …

Et bien soyons fiers de nos résultats et poursuivons nos efforts ! Propageons ces bonnes nouvelles comme autant de contre-feu au catastrophisme ambiant !

Lorsque Gérard Mourou, prix nobel de Physique, déclare le 3 octobre 2018 dans LA TRIBUNE qu’avec le laser, «on peut réduire la radioactivité d’un million d’année à 30 minutes » … On s’étonne qu’aucun média ne se fasse l’écho de cette déclaration pleine d’espoir ! Nous, on la diffuse, on communique, on interpelle !

Monsieur le Président, s’il y a une région qui doit investir dans la recherche laser, avec son pôle de Limoges et celui du Barp, c’est bien la Région Nouvelle-Aquitaine !

Lorsque le 14 mai dernier, le quotidien Allemand Tagespiegel titre : « Les écologistes allemand s’interrogent sur le dogme anti-OGM », et un peu plus haut « il y va de la vérité et des faits » … Nous considérons que c’est une très bonne nouvelle et nous la diffusons !

Oui, Monsieur le Président, chers collègues, si nous voulons diminuer l’usage des pesticides, y compris en agriculture biologique, la voie la plus prometteuse c’est la génétique !

Tout ce qui nous permettra de sortir du dogme, de rétablir la vérité, doit être considéré comme une bonne nouvelle et nous devons le propager, notamment, sur les réseaux sociaux qui sont le mode de communication de la jeunesse !

D’une manière générale, chers collègues, refusons les raisonnements globalisant, l’appauvrissement de la langue, les mots valises, la novlangue que dénonçait Georges Orwell dès 1949 dans son livre « 1984 ».

La connaissance et l’éducation permettent le discernement. Notre mission est d’enrichir le débat, pas de le rétrécir. D’ouvrir le champ des possibles quand d’autre le ferme !

Il faut que nous permettions à chacun, par nos communications, de sortir du prêt à penser, de faire la part des choses, de trier entre le bon grain et l’ivraie ! L’avenir se construit sur du solide !

Sur cette base, Monsieur le Président, chers collègues, notre objectif doit-être de proposer des actions concrètes et significatives à l’échelle souhaitée !

Alors que l’écologie politique s’attaque à des totems, notre objectif à nous est d’être dans le concret, dans la réalisation, dans les projets !

A l’échelle de notre Région nous voyons des sujets significatifs pour arriver efficacement à la neutralité carbone, dans les thèmes que vous nous proposez aujourd’hui :

  • Soutenir la filière bois de l’amont à l’aval pour absorber plus de CO2 dans le vivant et stocker plus de CO2 dans la construction ; développer le bois-énergie comme une alternative aux énergies fossiles ; Nous soutenons la proposition du CESER d’aider les propriétaires de petites parcelles à les gérer durablement ! Pour stocker du CO2 il faut cultiver la forêt et récolter le bois !
  • Engager notre agriculture dans le projet 4/1000 avec deux objectifs, stocker du carbone dans les sols et augmenter la productivité de nos exploitations ; Voilà un contrat de confiance à passer avec les agriculteurs !
  • Investir dans la recherche sur le laser pour régler définitivement le problème des déchets nucléaires et s’appuyer sur l’électricité nucléaire pour lutter contre le dérèglement climatique ;
  • Investir dans l’innovation pour être des leaders de la rénovation et de la construction à énergie positive ;
  • Investir dans la filière hydrogène et la pile à combustible, seule voie possible aujourd’hui pour concentrer les énergies renouvelables et les utiliser dans le transport ; Nous ne croyons pas à une vie sans voiture ! Investissons comme l’Allemagne, avec Alstom, dans les 1ers trains à hydrogène !

Et puis, mes chers collègues, sur le sujet de l’écologie, notre Région a des choses à dire au monde ! Un message particulier !

L’atmosphère, les océans, l’eau, ne connaissent pas de frontière, ils font partie du patrimoine mondial de l’humanité !
Cela doit engager aussi nos politiques de coopération !

Je pense en particulier à l’entretien des deux poumons du monde que sont le bassin du fleuve Amazone et celui du fleuve Congo !

Le sujet de la réforme foncière en Afrique Subsaharienne, le sujet du « droit de l’arbre » sont aussi nos sujets et il ne faut pas les abandonner à l’influence grandissante des Chinois dans cette partie du monde. Le règlement de ces questions est crucial pour le continent Africain, et pour l’humanité tout entière.

Un article paru dans Science la semaine dernière estime à 900 millions d’hectares le reboisement nécessaire sur la planète, sur des terres actuellement en friches, pour absorber et stocker une bonne partie du CO2 émis par les activités humaines et pas déjà absorbée par les océans et la nature.

Quelle Région en France s’intéresse à cette problématique particulière à l’échelle souhaitée ? Aucune ! Nous sommes la 1ère Région forestière, nous avons des compétences, et bien bâtissons un vaste projet de coopération !

L’Afrique est le berceau de l’humanité, elle ne doit pas devenir son tombeau. C’est notre responsabilité collective !

Je vous le disais en introduction, l’écologie est le sujet ! C’est un sujet enthousiasmant et porteur d’avenir ! On nous le présente aujourd’hui comme une multitude de contraintes et de taxes ! Ce n’est pas notre écologie !

Rabelais disait : « Sciences sans conscience n’est que ruine de l’âme » … Aujourd’hui, chers collègues, il est tant de remettre un peu de sciences dans nos consciences !

  • Démêler le vrai du faux
  • Propager les bonnes nouvelles
  • Faire des propositions concrètes pour agir au bon endroit et à la bonne échelle

Pour cela il nous faut faire confiance aux sciences, sciences humaines et sciences dures, il nous faut selon le précepte de Jacques Elule « penser global et agir local ». Il nous faut replacer l’homme et la philosophie au cœur du débat … Pour construire une écologie du bien commun !

Les discours récents de Jean-Marc Jancovici qui demande à ce qu’on ne soigne plus les malades à partir de 65 ans … à de quoi inquiéter ! Il reprend en cela des discours plus anciens d’Yves Cochet ou d’Antoine Waechter qui proposait dès 2010 de réduire de 500 millions le nombre d’humain sur la terre ! Cette idéologie n’est pas notre écologie !

Notre vieille terre est une étoile. Elle en a vu d’autre ! Aujourd’hui, notre préoccupation, c’est l’avenir de l’humanité !
Mais la question que je pose aujourd’hui est la suivante : le plus grand danger pour l’humanité vient-il du dérèglement climatique ou des idéologies qui émergent du coté des écologistes ?

L’idéologie disait Jean-Pierre Raffarin, c’est quand la réponse arrive avant la question ! L’écologie est notre question, mais nous refusons les réponses de l’écologisme !

Pour conclure sur une note positive, Monsieur le Président, chers collègues, j’ai dédie cette séance plénière au regretté Michel SERRES, éternel optimiste, passionné d’écologie, …

Nous n’étions pas d’accord sur tout, mais il le disait si bien !

« Un philosophe doit faire trois voyages, aimait-il dire. Il doit voyager dans la totalité du savoir, c’est-à-dire être encyclopédiste. Dans la totalité du monde, c’est-à-dire dans les paysages qui permettent de voir la planète. Et dans la totalité des hommes, à travers les classes sociales et les cultures, pour rencontrer le plus de langues et de religions possible »

C’est le chemin que nous vous proposons d’emprunter ensemble !

N’ayons pas peur ! Yes we can !

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