Elle sera la seule candidate du Mouvement de la Ruralité (LMR, une émanation de Chasse, pêche, nature et traditions) à Paris, et un de ses huit engagés aux législatives Ile-de-France. Pourtant, son nom va provoquer une des petites sensations de la campagne. Elle s’appelle Sandrine Rousseau et elle affrontera dans la neuvième circonscription de Paris (XIIIe arrondissement), le 12 juin prochain pour le premier tour, une autre Sandrine Rousseau, LA Sandrine Rousseau écoféministe encartée, elle, chez EELV. Sa candidature a été déposée ce vendredi 20 mai.
« C’est une sorte de hasard de l’homonymie qu’on n’a pas voulu laisser passer, témoigne Yannick Villardier, responsable LMR pour l’Ile-de-France. Notre Sandrine Rousseau n’est pas parisienne, mais ces élections autorisent les candidatures venues d’autres régions. Nous nous faisons plaisir en opposant quelqu’un qui est attaché au monde rural à quelqu’un qui en est très loin. »
Sandrine Rousseau (LMR) vit en Normandie, où son conjoint sera aussi candidat de ce mouvement. Elle a une cinquantaine d’années et est auxiliaire de puériculture. Elle n’est pas chasseresse, mais proche de ce monde et de sa culture via son conjoint et sa belle famille.
« Ma candidature est très sérieuse, centrée sur la ruralité »
« Plaisir ». « Ce ne sera pas mon cœur de campagne. Ma candidature est très sérieuse, centrée sur la ruralité. Il y a beaucoup à dire, à faire comprendre à Paris, sur le carburant, la vie chère. Dans les grandes villes, on n’a pas conscience que nous, à la campagne, n’avons pas de transports en commun : je veux parler de cette ruralité excentrée, oubliée. La vie n’y est pas toujours simple, notamment pour les mères. »
Sandrine Rousseau veut aussi parler des cantines scolaires, des circuits courts, de la défense des traditions.« Je suis aussi une militante de la défense des personnes handicapées en milieu rural, qui ne sont pas prises en compte. Je ne suis pas là juste pour l’affiche. Je me présente à Paris, parce qu’il y a un déficit de candidat. Et je suis une autre proposition face à l’autre Sandrine Rousseau qui est comme tous les politiques. Heureusement qu’on lui écrit ses textes, elle est en dehors de notre réalité. »
Pour éviter les confusions et éventuelles contestations, le sigle LMR-CNPT sera apposé sur le bulletin de Sandrine Rousseau. Cette circonscription n’est pas la seule où LMR va se faire « plaisir » en jouant l’homonymie. Dans la cinquième de Seine-et-Marne, le mouvement présente Jacques Lemoine, le responsable des fédérations de pêche d’Ile-de-France, qui y réside, contre la députée sortante LREM Patricia Lemoine, suppléante de Franck Riester, décrite comme « opposée à la chasse ».