Diner_des_Maires.JPGCe mercredi 20 mai, avait lieu à la Foire de Bordeaux, le traditionnel « dîner des Maires », à l’invitation de Monsieur et de Madame Philippe Madrelle.

Certains Maires qui venaient pour la première fois ont découvert à cette occasion que Philippe Madrelle n’était pas le Monsieur « consensuel » qu’ils ont l’habitude de voir le week-end à l’occasion des très nombreuses inaugurations qu’il préside.

Au cours de deux discours, l’un avant la visite de la Foire, l’autre après, Philippe Madrelle s’est livré à une attaque en règle de la politique du Président de la République, Nicolas Sarkozy et du gouvernement de François Fillon.

Ce soir là, à l’entendre on avait l’impression que le chef de l’Etat était le responsable de la crise internationale !

Mais dans la suite du discours Philippe Madrelle a fait part de la raison profonde de son énervement : « Depuis que je suis Président du Conseil Général, je n’ai jamais eu autant de mal a boucler un budget ».

Voilà qui le rapproche de la majorité des français, des éleveurs, des viticulteurs, des entrepreneurs, des Maires, des Présidents de Communauté des Communes, qui n’ont pas attendu cette année pour avoir des fins de mois difficiles, et des problèmes pour boucler leur budget!

Pourquoi ce budget est-il si difficile à boucler?

D’un coté, le Conseil Général de la Gironde a signé une convention avec l’Etat et s’est engagé à augmenter ses investissements (les recettes attendues par cet engagement sont de 20 M€), mais de l’autre, le Conseil Général voit une partie de ses recettes diminuer, à cause de la crise sur l’immobilier (-71 M€ de « droits de mutations »).

Ainsi, si le Président veut faire des économies sans réduire l’investissement, il va devoir, selon ses propres termes (sur Mascaret, l’intranet du Conseil Général – le 20 mai 2005) : « limiter les remplacements et les recrutements qui ne sont pas indispensables au bon fonctionnement des services », « parier sur les ressources internes et d’envisager, quand cela est possible, des redéploiements d’activité pour faire face aux besoins »

Cette méthode du non remplacement, sans véritable mise en place d’un Gestion Prévisonnelle des Emplois et des Carrières (GPEC), d’une part, et sans une refonte des processus, d’autre part, n’est pas une bonne méthode, à moins que comme l’écrit Philippe Madrelle certaines personnes « ne soient pas réellement indispensables au bon fonctionnement des services »… Il y aurai au conseil Général des personnels « pas réellement indispensables » ? Je comprends l’inquiétude des syndicats. Si c’était vrai, ce ne sont pas ces personnes qui sont responsables, mais celui ou celle qui les ont recrutées pour des tâches qui ne sont pas « réellement indispensables« . En tout cas, je regrette cette formulation !

Ce qui est certain, et nous l’avons souligné à plusieurs reprises dans l’hémicycle, c’est qu’il est temps de mettre en place dans cette maison une véritable GPEC, car dans les 10 années qui viennent, c’est la moitié des 6500 personnes qui travaillent au Conseil Général qui devrait prendre sa retraite. C’est maintenant qu’il faut réflechir à tout cela . Mais tout vient à point à qui sait attendre, la création de cette GPEC a été annoncée sur Mascaret le 11 mai 2005. Soit dit en passant, cette annonce vient discréditer ceux qui, dans l’hémicycle, nous avaient assuré que la GPEC existait déjà…

Mais l’objectif de court terme qui a été donné aux services d’ici le vote du budget supplémentaire 2009 est de réduire de 2% les crédits de fonctionnement, soit une économie attendue de 22 M€.

En fait, il y a un « gisement d’économie » que le Conseil Général pourrait envisager de creuser, c’est le gisement que représente les achats, autrement dit les « coûts non salariaux ». Pour cela il faudrait mettre en place au cœur du Conseil Général une véritable cellule spécialisée dans les achats. Nous l’avons proposé maintes fois. Ce serait économiquement plus performant, et socialement plus responsable.

  • La réforme du code des marchés public est l’occasion de le faire.
  • Nous avons à Bordeaux, une des meilleures formations d’acheteurs en France (le M.A.I.)

Mais, bien au contraire, comme je l’ai écrit sur ce blog, au sujet des achats de collèges, le Conseil Général utilise des méthodes fort dispendieuses pour notre collectivité, bien loin des méthodes d’achats efficaces, et pas forcément cohérentes avec une politique de développement économique local.

Pourtant, en achetant mieux, les économies réalisables seraient bien supérieures au montant des économies recherchées (2%) par le Président.

En plus, la mise en place de méthodes d’achat au sein de notre collectivité permettrait, d’accentuer notre politique de développement durable. Car, par expérience, les causes de coût anormalement élevées, sont aussi, des causes d’émission de pollutions diverses. Ainsi, acheter mieux permet de trouver de nouvelles sources de préservation de la planète.

Avant même de mettre en place une cellule d’achat, sans doute y a-t-il des dépenses que l’on peut réduire, voire éviter… Histoire de montrer l’exemple aux services auxquels ont demande tant d’effort.

Quelles dépenses me direz vous ? Et bien, une dépense comme un dîner au bord du Lac, avec 650 convives… et un budget qu’on imagine sans peine ! Sans doute serait-il possible, sans supprimer ce rendez-vous, au sein de la Foire de Bordeaux, de réduire quelque peu la voilure…

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3 commentaires sur “Les pieds dans le plat”

  1. Le problème grave présenté par Y. d’Amecourt est identique à celui qui se pose à notre pays. A prestations identiques nous pourrions dépenser beaucoup moins, en adaptant les effectifs et en améliorant les procédures d’achat, mais les divers responsables à tous les niveaux n’ont aucun intérêt, au contraire à faire des économies car ils ne sont pas intéressés aux résultats de ces économies. C’est une des grandes différences avec le secteur privé où la notion de prix de revient est fondamentale et parfois vitale. Une solution serait de privatiser un grand nombre d’activités publiques en ne laissant au secteur public que la responsabilité de donneur d’ordre; Cela se fait dans de nombreux pays comme la Suisse et cela peut très bien fonctionner; Une autre solution moins radicale mais aussi efficace serait d’augmenter sensiblement le pouvoir de contrôle des citoyens.

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