« Les territoires ruraux sont les 1er territoires abandonnés de la République » (Discours de François Fillon à Charleville-Mézières)

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« Pour revivifier nos territoires, l’emploi doit pouvoir s’y développer. Cela passe par le déploiement d’une réelle couverture numérique. Il est impossible d’espérer créer des emplois aujourd’hui dans un territoire qui ne bénéficie pas du haut débit. Le télétravail connaît un déploiement formidable. Il permet de concilier vie familiale et vie professionnelle, d’éviter les déplacements, et souvent de fixer une famille dans un village. Mais sans internet, rien n’est possible. Si l’État n’est pas capable de coordonner et d’accélérer le déploiement rapide d’un réseau performant, à quoi sert-il ? Le déploiement du très haut débit sera un coup d’oxygène pour la ruralité. »

« Mes chers amis,

Il est bon, il est réconfortant même, d’être au milieu de vous, avec mes compagnons, loin de cette agitation malsaine entretenue chaque jour par le microcosme. Oui, il est bon d’être ici, sur ces terres, parmi les femmes et les hommes qui ont tissé durant des siècles la trame de l’Histoire de France, notre Histoire, avec toutes ses batailles qui ont fait notre fierté, il n’y a pas de meilleur endroit pour venir vous parler de courage et de résistance. Je suis actuellement sous le feu continu des attaques.  Ces attaques contre un candidat investi et légitimé non seulement par les siens mais par des millions de Français sont d’une violence inouïe. Du jamais vu sous la Cinquième et même la Quatrième république, cette dernière pourtant riche en barbouzeries politiques de toutes sortes. Ces attaques ne sortent pas de nulle part, elles ont été soigneusement préparées, mijotées dans les arrière-cuisines des officines qu’on découvrira un jour. Pour ma part, je réponds aux enquêteurs et je leur confie toutes les informations nécessaires à la vérité. J’ai confiance dans leur travail et je souhaite que la justice tranche rapidement cette affaire. Mais j’éprouve une colère froide face à toute cette meute qui se complaît dans cette entreprise de démolition et qui pense s’affranchir de la politique parce qu’ils s’affranchissent de toutes les règles. Je comprends que la presse fasse son travail mais je n’accepte pas, comme le soulignait Maître Dupond-Moretti, hier, sur Europe 1, que certains, après coup, s’arrogent le droit de construire le bois de justice sur lequel je suis sommé de prendre place sans tarder. Après tout le jugement viendra après, le jugement est secondaire puisque ce n’est pas cela qui les intéresse ! Car je ne suis pas dupe : ce n’est pas la justice que l’on cherche mais à me casser. Et au-delà de ma seule personne, à casser la droite, à lui voler son vote. Pensez donc ! En me choisissant elle n’a pas bien voté, elle n’a pas cédé aux sirènes du panurgisme qui présente l’absence de programme ou le mandat impératif pour les députés comme le comble de l’audace et de la modernité. Alors, oui, il fallait bien payer ce camouflet que nous avons infligé ensemble aux importants, aux établis. Il faut bien répondre face au tribunal de l’opinion qu’ils dressent de ce qu’ils pensent être « un crime de lèse-majesté ». Quitte à casser l’alternance, quitte à casser la volonté de redresser notre pays, quitte à malmener la démocratie. Si j’étais un candidat fade, ce déchaînement n’aurait pas lieu. Si mon projet était flou, l’acharnement ne serait pas là. Et je le dis devant vous, je comprends que ces accusations troublent certains d’entre vous, en raison de leur martèlement, en raison de la répétition présentée habilement comme une accumulation de preuves, en raison des sommes avancées aussi. Comment cela ne serait-il pas le cas ? Comment cela ne serait-il pas le cas quand la voix de la défense se fait systématiquement recouvrir par le bruit et la fureur de l’accusation ? Mais des mensonges fussent-ils répétés cent fois ne parviendront jamais à constituer une demi-vérité. Car que me reproche-t-on ? D’avoir voulu que mon épouse soit ma première des collaboratrices, elle qui depuis 40 ans, construit avec moi mon parcours, douze heures par jour, sept jours sur sept ? À cela, il n’y a rien d’illégal et j’assume le choix qui fut le mien de m’appuyer sur elle, sur mes proches, qui savent mieux que quiconque les sacrifices et les dévouements qui ont jalonné mon chemin politique. On ne parcourt pas un chemin si rude sans avoir à ses côtés des personnes en qui vous avez confiance. Autour de moi, j’ai Pénélope, mais aussi des équipes dont certains membres ont 40 ans, 30 ans, 20 ans de service et qui n’ont jamais compté leurs heures. Ils se sont engagés par passion, ils ont tenu par fidélité, ils sont et restent animés par quelque chose qui s’appelle l’amour de leur pays.

Mes amis, je vous demande de m’aider à résister. Je mène un combat politique pour des convictions. Je mène un combat pour redresser la France, pas pour le goût du pouvoir. Si c’était le goût du pouvoir qui m’animait, je ne présenterai pas à mes compatriotes un projet aussi tranché, un projet aussi peu démagogique, un projet qui nous invite à nous retrousser les manches. Je promettrai comme mes concurrents de travailler moins, de dépenser plus, de réformer à minima. C’est parait-il comme cela qu’on séduit les électeurs, mais c’est aussi comme cela qu’on achèvera un jour la France. L’enjeu des présidentielles est de choisir, avant qu’il ne soit trop tard, entre le déclin et le sursaut. Voilà ce que je crois, et voilà à mon sens ce que ressentent des millions de Français qui sont beaucoup plus lucides et courageux qu’on ne le croit.

Je porte avec eux et avec vous le projet du redressement national. C’est inacceptable pour ceux qui ont intérêt au statu quo ! Je porte avec vous des valeurs françaises. C’est inacceptable pour la gauche qui n’aime la droite que lorsqu’elle marche à l’ombre ! Je porte avec vous la fierté d’une nation qui veut réussir et être respectée. C’est inacceptable pour le Front National qui se croit propriétaire de notre drapeau ! Plus j’entends mes adversaires, plus je mesure combien notre combat est absolument vital pour la France. À entendre M. Hamon, l’urgence pour notre pays tiendrait en un slogan : « travailler moins, dépenser plus et emprunter la différence ». Nos socialistes, décidément, vivent dans un monde parallèle. Un monde où il n’est plus nécessaire de travailler pour créer la richesse. Un monde où on peut vivre indéfiniment à crédit. Un monde où il n’est aucun problème qu’une taxe ou un impôt nouveau ne puisse régler. L’économie de M. Hamon est celle de la pénurie organisée. Voilà qu’ils veulent maintenant imposer le revenu universel. Une trouvaille de génie où chacun est invité à vivre aux dépens de tous les autres. Soyons sérieux, la seule chose qui deviendrait vraiment universelle, c’est la pauvreté. Si les socialistes vivent dans la quatrième dimension, le Front national lui vit dans le monde d’hier. Ses propositions ne sont pas moins démagogiques et moins dangereuses pour la France. À croire que Mme le Pen et M. Mélenchon ont écrit leurs programmes économiques ensemble… Abandon de l’euro, fermeture des frontières, sortie de la PAC, retour de l’âge de la retraite à 60 ans, augmentation des salaires, embauche sans compter de fonctionnaires : c’est la faillite en 6 mois ! Quant à M. Macron, c’est à quelques nuances près la même politique que celle de François Hollande, avec le même flou, les mêmes ruses, le sourire en plus. Mais un sourire marketing ne fait pas une politique pour la France ! Dans ce panorama, nous sommes les seuls à vouloir vraiment redresser notre pays. Les seuls à dire que l’état d’urgence est partout : économique, social, existentiel aussi face à la puissance de la mondialisation et face au totalitarisme islamique. Et face à cette situation d’urgence, nous avons un projet puissant, cohérent, capable de relancer notre croissance, de créer des emplois, de restaurer l’autorité de la République. Et on voudrait nous éliminer de la course à la présidentielle ? Au profit de quoi et de qui ? Des utopistes, des marcheurs en rond, des extrémistes ? Mais ce serait une calamité pour la France. 6 millions de chômeurs, 9 millions de pauvres, 2200 milliards dettes…
La purge, les Français la vivent tous les jours. Ce sont ces impôts confiscatoires qui découragent le travail et l’initiative. C’est l’oppression bureaucratique qui jette les Français dans le désespoir parce qu’ils ont osé entreprendre et rêver d’une vie meilleure pour eux et leur famille. Le sang et les larmes, ce sont, hélas, les ignobles attentats qui ont frappé la France et tant d’autres pays. C’est aussi ce recul insidieux des conquêtes les plus précieuses de notre civilisation, parmi lesquelles l’égalité homme-femme. Si rien de cela ne vous pose problème, alors oui continuons comme avant, surtout ne changeons rien ! Je tiens un discours de vérité sur la situation et de réalisme sur les propositions. Ce discours, je le porte sans relâche depuis plusieurs années. Sans égard aux modes, aux conseils des sondeurs et des experts qui voudraient faire de la politique une somme de petites manœuvres. Nous savons maintenant que la prospérité économique ne va pas de soi. La France est embourbée dans une croissance faible. Les 35 heures ont fait chuter notre compétitivité. Notre balance commerciale est gravement déficitaire. Nos parts de marché à l’étranger sont en chute libre depuis vingt ans. Le monde est un immense marché où 7 milliards d’habitants rivalisent désormais d’énergie et d’invention. Alors qu’elle recèle des trésors de créativité et de dynamisme, la voix de la France porte de moins en moins. 

La France décroche. À grande vitesse. 6 millions de chômeurs nous rappellent chaque jour l’urgence de redonner à notre économie un nouveau souffle. L’urgence est d’autant plus grande que les plus touchés sont d’abord les plus modestes d’entre nous. La promesse française d’égalité, si belle et utile quand elle n’est pas caricaturée en égalitarisme, est en échec. La vraie inégalité qui mine la République est l’inégalité territoriale. Comment pouvons-nous mettre chaque Français sur un pied d’égalité si, selon son lieu d’habitation, il n’a pas accès aux mêmes chances ? Les territoires ruraux sont les premiers territoires abandonnés de la République.

Ces territoires je les connais comme aucun autre candidat à l’élection présidentielle ne les connaît. Il ne suffit pas, mes chers amis, de descendre de Paris deux heures avec un cortège de journalistes, gyrophares allumés, pour comprendre un pays et entendre ce qu’il a à dire. Depuis une dizaine d’années, j’ai vu la situation de nos territoires se dégrader. La concentration des populations et des richesses vers les grandes métropoles s’est accélérée.

La fracture territoriale n’a jamais été aussi profonde. Elle oppose les territoires urbains riches et dynamiques aux territoires ruraux et péri-urbains pris dans une spirale de paupérisation. Souvenons-nous qu’en 30 ans, 2,5 millions d’emplois industriels ont été détruits dans notre pays. 2,5 millions. Vous savez ici à Charleville que chaque usine qui ferme ses portes est un drame qui touche des familles, des villes et des villages. Cette désindustrialisation lacère le tissu social et brise nos territoires. Pendant trop longtemps, les politiques n’ont pas voulu la voir. Ils ont considéré qu’elle était inéluctable, qu’il fallait s’y résoudre.

C’est tellement facile d’accepter la mort des campagnes quand on habite à l’intérieur des grandes métropoles ! Mais c’est l’unité même de la France qui est menacée. À côté des villes où se concentrent l’activité économique et les ressources, on ne peut pas accepter que s’étendent des territoires vidés de leurs emplois, désertés par les services publics, privés du soutien de l’État, laissés seuls face aux détresses sociales. Nos élus territoriaux font un travail formidable. Mais ils sont laissés en première ligne face à la dégradation économique et sociale…

Ce que je propose, c’est que nous fassions la révolution du bon sens et de la liberté. Ce mot de liberté, qui figure pourtant en première place dans notre devise républicaine, n’a pas bonne presse. On confond la liberté avec la loi de la jungle. Dès lors, on nous a accoutumé à préférer le nivellement par le bas que l’audace. La liberté, c’est la dignité rendue à des citoyens que l’on cesse de traiter en enfants. La liberté, c’est considérer les gens responsables de leurs actions et donc leur rendre le mérite de leur réussite. La liberté, c’est cesser de centraliser et d’uniformiser pour laisser enfin les initiatives se prendre au plus près des citoyens. La révolution du bon sens que je veux réaliser passe d’abord par la confiance en chacun de vous.

Il faut en finir avec l’amoncellement de normes, les circulaires ministérielles de cent pages et parfois plus. Ces contraintes souvent inutiles et décidées dans un bureau à Paris tuent les initiatives dans l’œuf et freinent les projets. Je vais vous raconter une anecdote terrible. Une commune rurale veut créer une médiathèque à côté de sa salle des fêtes. Un projet légitime qui ne devait pas rencontrer d’obstacle penserez-vous ? C’était sans compter sur l’hystérie réglementaire de l’État. Parce que pour mettre les sanitaires des deux installations en commun, il fallait créer deux portes. Le malheureux maire n’imaginait qu’il ouvrait la boîte de Pandore bureaucratique : classée en « ERP de 5e catégorie », l’ensemble serait alors devenu un « ERP de 3e catégorie » ! Et là les contraintes et les normes atteignent quasiment celles d’une centrale nucléaire. Bref, au final, il n’y aura pas de médiathèque dans la commune. Des histoires comme celle-ci, les Français en ont plein, dans tous les secteurs d’activités. « Qu’on arrête de nous emmerder » : voilà leur message. Aujourd’hui, les services de l’État passent plus de temps à opposer des règles et des normes qu’à accompagner les élus et les citoyens dans leurs projets de développement.

Nous devons alléger les contraintes et simplifier les normes qui s’appliquent aux collectivités locales. Les Communes, les départements et régions doivent bénéficier des espaces de liberté que je veux dégager pour la société française. La décentralisation, la vraie décentralisation, doit reposer sur la liberté et la confiance. La révolution du bon sens, c’est ensuite de donner aux collectivités les moyens nécessaires à l’accomplissement de leurs missions. Je veux permettre aux élus de gérer leurs budgets avec davantage d’autonomie et de marges de manœuvres, sans qu’on leur demande sans cesse d’assumer plus de charges avec moins de moyens. Pour cela, il faudra d’abord que l’Etat se réforme lui-même. On a voulu nous faire croire que l’augmentation des dépenses publiques était un remède à l’affaiblissement économique. Elle en est devenue l’une des causes principales.

On mesure aujourd’hui combien le niveau délirant de nos prélèvements obligatoires décourage la prise de risque et mine notre tissu entrepreneurial. Malgré des impôts sans cesse plus lourds, nous avons accumulé à force de déficits un stock monstrueux de 2200 milliards de dettes. 100% du PIB qu’il faudra bien rembourser un jour et qui réduisent à presque rien les marges de manœuvres de la puissance publique. Il faut le répéter parce que c’est tristement vrai : notre dette menace la crédibilité et l’indépendance nationale. Si la France continue, elle risque l’insolvabilité. Tenir les budgets, réduire les effectifs, sérier les priorités, chercher l’efficacité : ce sont les seules façons de revenir à l’indispensable équilibre de nos comptes publics.

La révolution du bon sens, c’est libérer toutes les innovations pour faire vivre notre territoire. Cette liberté doit être donnée en matière d’éducation. L’école était le creuset de la République, elle en est désormais le caveau. Obsédés par leur furie égalitariste, nos idéologues de l’éducation ont tout simplement oublié que l’école était là pour transmettre des connaissances. Notre école nivelle les intelligences, rabaisse les mérites, étouffe les talents, accroît les handicaps culturels et sociaux. Au nom d’une conception dévoyée de l’égalité, elle empêche l’élévation des meilleurs élèves, surtout s’ils sont issus des milieux les plus modestes. Les directeurs d’école doivent disposer de réels pouvoirs de gestion. Les innovations pédagogiques doivent être encouragées. Faisons confiance aux professeurs plutôt qu’à un groupuscule de pédagogistes hors-sol !

Pour revivifier nos territoires, l’emploi doit pouvoir s’y développer. Cela passe par le déploiement d’une réelle couverture numérique. Il est impossible d’espérer créer des emplois aujourd’hui dans un territoire qui ne bénéficie pas du haut débit. Le télétravail connaît un déploiement formidable. Il permet de concilier vie familiale et vie professionnelle, d’éviter les déplacements, et souvent de fixer une famille dans un village. Mais sans internet, rien n’est possible. Si l’État n’est pas capable de coordonner et d’accélérer le déploiement rapide d’un réseau performant, à quoi sert-il ? Le déploiement du très haut débit sera un coup d’oxygène pour la ruralité.

Pour redonner aux entreprises la possibilité d’embaucher, il faut aussi lever les contraintes absurdes qui se sont accumulées sur le travail. Pour cela, pas de mécanismes technocratiques. Les entreprises ont besoin de clarté, de simplicité et stabilité. C’est pourquoi je veux supprimer les 35 heures. Pas les affubler d’énième exceptions. Pas les barbouiller de nouvelles circulaires. Je veux en finir avec l’invention infernale de Madame Aubry.

La santé est un autre facteur déterminant de l’égalité territoriale. On ne peut pas tolérer que se développent des déserts médicaux. Pour renforcer l’offre de santé dans nos territoires ruraux, tous les leviers doivent être actionnés : il faut multiplier les créations de maisons de santé privées ou publiques, développer les primes d’engagement offertes aux jeunes médecins, innover en matière de télémédecine, poursuivre l’adaptation régionale du numerus clausus pour les études de médecine avec l’ouverture de postes d’internes en priorité dans les territoires à faible densité médicale.

Les centres villes des petites villes et des bourgs ruraux ne sont pas condamnés au délitement. Ils peuvent revivre, si nous mettons en place une action vigoureuse de requalification et de rénovation des logements. Les politiques du logement ont été entièrement tournées vers les grandes villes. Je proposerai des incitations fiscales ciblées pour stimuler les investissements dans les territoires et faciliter l’achat de leur résidence principale par des salariés ou des travailleurs indépendants. Des commerces multiservices doivent être développés en partenariat avec des acteurs privés.

Les agriculteurs sont l’âme de notre ruralité. Leur lente disparition n’est pas seulement un drame pour nos territoires, c’est un amoindrissement pour la nation tout entière. Il n’est pas normal qu’un agriculteur ne puisse pas vivre décemment de son activité, touchant 800 euros par mois pour 70 heures de travail hebdomadaire. Nous ne devons pas nous y résoudre. Eux aussi souhaitent plus de liberté : comme les entrepreneurs, ils ont besoin que l’on réduise les normes et les charges qui les étouffent et que l’on lève le stupide embargo sur la Russie qui tue nos exploitations à petit feu. Cessons aussi de surajouter des normes françaises à la réglementation européenne. La compétition internationale est déjà suffisamment difficile pour qu’il soit inutile d’y rajouter des handicaps ! Nos agriculteurs doivent aussi être mieux protégés, car ils travaillent dans un secteur que les risques climatiques et les aléas internationaux rendent particulièrement volatils. Je propose la création d’un « compte épargne aléa climatiques et économiques » très simple d’emploi. Il sera alimenté librement pendant les années de bonne récolte et utilisable en cas de pertes d’exploitation. C’est à ce prix que nos agriculteurs pourront à nouveau vivre de leur travail. Il ne manque à nos agriculteurs pour réussir ni le courage, ni les compétences. Que l’État cesse d’être un poids pour devenir un vrai soutien, et notre agriculture peut redevenir la première d’Europe !

Il existe d’autres territoires oubliés de la République. Ils sont situés dans les zones urbaines, dans ces banlieues que plus personne ne veut voir et où la police même craint de s’aventurer. La fracture n’y est pas moins profonde. La haine de notre pays s’y développe. La pauvreté s’y enkyste. Trop présent là où il devrait nous laisser respirer, l’État est mille fois coupable d’être absent là où l’on a besoin de lui. Il faut restaurer l’autorité de l’État. Il faut pour cela qu’il cesse de prétendre être partout pour au final n’être nulle part. Il faut qu’il se concentre sur ce qui compte vraiment. Il est vrai qu’écrire une circulaire est plus facile que de rétablir l’ordre dans les banlieues. Il est plus facile d’étouffer les honnêtes gens dans la toile d’araignée fiscale que d’empêcher les délinquants de pourrir la vie du voisinage. De faiblesses en abandons, de renoncements en compromis, nous avons laissé proliférer des zones de non-droit. Désormais, dans bien des lieux, les règles salafistes semblent prendre le pas sur les lois de la République. Cela n’est pas tolérable. Cela ne sera pas toléré. Si le prochain président de la République ne met pas un coup d’arrêt à la progression du fanatisme, je vous le dis, la France entrera dans une nouvelle période sombre de son histoire. Nous ne pouvons pas abandonner à leur sort les populations qui vivent dans les banlieues. Elles sont en droit d’attendre de vraies chances de réussite et la protection contre toutes les formes d’oppressions, y compris religieuses ou culturelles. Sur ces questions, moins que jamais, la main ne doit ni trembler ni hésiter.

La France a besoin que policiers et gendarmes soient dotés de moyens d’action matériels et juridiques à la hauteur des défis et que leur coordination soit renforcée. Elle a besoin d’une révolution des esprits qui instaure une culture du résultat en lieu et place d’une culture de l’excuse, pour la sécurité de tous les Français, avec l’aide des magistrats. Je veux mettre comme jamais l’accent sur la sécurité, la défense et la justice, en augmentant les moyens consacrés de 12 milliards d’euros. Je veux mobiliser, dans chaque intercommunalité, des réservistes de la gendarmerie nationale capables d’intervenir aux côtés des forces de l’ordre régulières. Je veux créer 16 000 places de prison pour que les condamnations soient vraiment exécutées. Et puis, nous devons être inflexibles avec toute personne touchant de près ou de loin à une activité terroriste. Nous devons cette intransigeance aux victimes de cette barbarie islamiste. Nous la devons aux Françaises et aux Français qui attendent de l’État protection contre la sauvagerie. Si je suis élu président, les personnes coupables d’intelligence avec l’ennemi seront condamnées. Les étrangers appartenant à la mouvance radicale seront expulsés. Je veux aussi mettre un terme à l’hypocrisie et dire clairement que le problème des banlieues est aussi un problème d’intégration. Ce n’est un service à rendre ni à la France ni à ceux que nous accueillons de laisser rentrer des immigrés sans vérifier qu’ils pourront s’insérer chez nous. C’est pourquoi je veux réduire l’immigration au strict minimum, en créant des quotas et en ne versant des prestations qu’aux étrangers en situation régulière depuis au moins deux ans. Plus important que tout, nous devons opposer le roc de nos valeurs. Nous avons une histoire, une langue, un drapeau ! Oh je connais le tintamarre qui bourdonne à nos oreilles dès qu’on affiche sa fierté nationale. Les docteurs en bien-pensance viennent expliquer aux Français que cette fierté est une forme d’intolérance. Qu’être attaché au clocher de sa ville et à ses traditions, c’est insulter les autres. Ces gens-là ne parlent que de respect des cultures, mais méprisent les Français qui sont attachés à la leur. La France était parmi les premières nations à mettre au cœur de son fonctionnement l’ouverture aux autres, la liberté d’être différent, de vivre selon ses propres choix. Cette tolérance généreuse est devenue relativisme. Ce relativisme est devenu honte de notre propre culture. Comme si, pour respecter les autres, on devait d’abord cesser de se respecter soi-même. Comme si on ne pouvait avoir d’avenir qu’à condition d’oublier son passé. Les valeurs ne sont pas une ancre qui empêche le bateau d’avancer, mais son gouvernail. Ce sont les valeurs qui permettent de tenir le cap. Sans elle, le progrès n’est qu’une dérive.

Mes amis, Face à un monde qui change, nous devons changer nous aussi, pour survivre. L’État est devenu une machinerie kafkaïenne. Un boulet qui nous entraîne par le fond. Si nous le remettons à sa vraie place, il peut devenir une force de progrès pour nous aider à gagner dans la mondialisation. Ceux qui vous disent qu’il suffit de fermer nos frontières ou d’ouvrir encore plus grand le robinet des finances publiques vous mentent. Il n’y a pas de salut dans le repli. Il n’y en a pas non plus dans le fait de dépenser l’argent que l’on n’a pas. Sachez-le, c’est toujours le vôtre qu’on viendra chercher pour régler l’addition. Voyez-les, ces forces de l’immobilismes qui se déchaînent de tous côtés, ces candidats qui se prétendent « hors- système » ! Voyez-les, ces jeteurs de poudre aux yeux, ces marchands de belles promesses, ces camelots qui viennent vous revendre le produit-miracle du toujours plus à n’importe quel prix ! Ils sont le système par excellence. Ils m’attaquent car je les attaque. Le temps n’est plus aux demi-mesures, aux hésitations. 2017 est pour la France le moment du dernier métro. Soit nous y montons, soit nous restons à quai pour longtemps. Je suis le candidat de la fierté d’être Français. Je suis le candidat de l’action après tant d’hésitation. Le défi que nous devons relever est immense. Mon énergie est intacte. Ma détermination totale. Le chemin n’a jamais été facile, et il ne le sera pas plus demain. Mais on ne l’emprunte pas parce qu’il est facile, on l’emprunte parce qu’il n’y en a pas d’autre. Avec vous, avec votre courage, je sais que nous gagnerons.

Il nous reste 80 jours avant le premier tour. C’est assez, aurait dit Jules Verne, pour faire le tour du monde. C’est aussi plus qu’il n’en faut pour faire que notre ambition pour la France devienne l’ambition de la France !

Mes amis, cette campagne n’est pas le combat d’un homme, ni celui d’un parti, c’est le combat d’un pays. Un pays dont le cœur bat encore. Un pays qui a tant à accomplir si on croit en lui. Si vous partagez comme moi cette ambition ; si vous êtes habités comme moi par cette espérance ; alors aidez notre nation à se relever une nouvelle fois pour qu’elle redevienne ce qu’elle est : la France éternelle, notre France.

Vive la République et vive la France. »

Seul le prononcé fait foi -> Voir la video

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