Depuis quelques jours les vendanges ont commencé dans notre Entre-Deux-Mers. Les destriers jaunes, bleus ou rouges arpentent les rangs de vignes tôt le matin. Les tracteurs tirant des tombereaux chargés de vendange arrivent aux chais. Sur la route les pneux des voitures font un bruit curieux. Ils collent à la chaussé, par le sucre contenu dans le jus de raisin qui s’est échappé des tombereaux de vendanges. Dans l’air flottent des odeurs de fermentations. Les levures sont au travail. Elles transforment le sucre en alcool et produisent des arômes…
Une machine à vendanger dans les vignes « hautes et larges » de l’Entre Deux Mers. 1 ha de vignes de l’Entre Deux Mers, est vendangé en 1heure, à 1heure15 environ. Grâce à la machine, chaque parcelle de vigne peut être vendangée à son « top » de maturité : taux de sucre, acidité, maturité de la peau et maturité des pépins.
Le raisin de Sauvignon attend son heure. Le viticulteur appelle « un raisin », ce que le consommateur appelle « une grappe ». Il appelle une baie, un grain de raisin.
La machine passe à cheval sur le rang et par vibration, les baies quittent la grappe.
Après le passage de la machine seule sur le sarment reste la rape. Elle sera coupée avec le sarment, lors de la taille.
Au bout du rang, le tombereau attend la récolte que lui livre la machine.
La qualité d’une machine à vendanger se mesure à la propreté de la vendange : les feuilles, les branches, les corps étrangers ne sont pas souhaités.
Comme seules les baies sont récoltées, elles libèrent du jus. Le tombereau doit être bien étanche et équipé d’un couvercle afin que l’ensemble soit protégé pendant le transport jusqu’au chai.
Après quelques heures de macération pelliculaire, le tombereau est déchargé sur une table vibrante afin de séparer le jus des raisins.
Avec précaution, on retire de la vendange ce qui pourrait donner des mauvais goûts au vin.
Puis les baies partent vers le pressoir.
Le pressoir pneumatique, une fois rempli, va presser la vendange avec précaution, pendant quelques heures, afin de libérer le jus, sans mâcher les pellicules. C’est une baudruche qui se gonfle et se dégonfle au centre d’une cage en inox.
Les jus sont ensuite mis en froid afin que se déposent les « bourbes ». Les jus de raisins, une fois débarrassés des bourbes pourront fermenter tranquillement par l’action des levures. Arômatique, sucré à souhait, en blanc sec, le millésime 2010 est très prometteur… les huîtres n’ont qu’à bien se tenir !