#Manifpourtous du 26 mai : mobilisation massive malgré les « mises en garde » du gouvernement.

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Arrivée du TGV spécial de l’Aquitaine à la gare Montparnasse.

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Mise en place du cortège des élus, au pied de l’ambassade de Russie, en tête du cortège de la Porte de Saint-Cloud.

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3 cortèges sont prévus. Ils se retrouveront en milieu d’après midi sur l’esplanade des Invalides.

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Le rose, le bleu et le blanc se déclinent sur les drapeaux, les tenues, les lunettes !

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Enormément de jeunes participent au défilé et donne le rythme à la manifestation.

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Aucun débordement sur le parcours ! Tout se passe dans une ambiance familiale et festive.

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Sur les bords de Seine, le cortège s’allonge !

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Pas de bruit intempestif. Quelques fumigènes. De nombreux citoyens, aux balcons et aux fenêtres, soutiennent la manifestation.

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Le élus de l’UMP sont présents, qu’ils soient « Copéistes » (comme Christian Jacob et Henri Guaino) ou « Fillonistes » (Comme Eric Ciotti et Laurent Wauquiez).

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Notre cortège est l’un des 1er à arriver sur l’Esplanade des Invalides. Nous croiserons les autres en repartant prendre le train !

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L’esplanade étant trop petite pour accueillir la #ManifpourTous, la place Vauban et l’Avenue de Breteuil accueilleront les derniers arrivés.

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Selon les spécialistes, l’esplanade des Invalides contient à elle seule, 300000 personnes.

Nous retiendrons de cette journée : la très forte mobilisation, les très nombreux sourires des manifestants et l’espoir soulevé par toute cette jeunesse qui nous entoure.

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Alors que nous repartons à pieds vers la gare Montparnasse, vers 18h, le Ministère de l’Intérieur annonce que nous étions 150000 à défiler aujourd’hui !

A 22h30, de retour à Bordeaux, nous apprendrons qu’une centaine de casseurs avaient succédé à la manifestation, et agressé les CRS et les forces de Police entre 20h30 et 22h30.

A 22h30, le calme est revenu sur l’Esplanade des Invalides. Les « veilleurs » de la #manifpourtous -ils sont 200- lisent des textes philisophique sur la résistance.

Photo : la manif pour tous 33, sites et blogs relatant l’évènement, photos perso.

A lire à ce sujet sur ce blog :

6 commentaires sur “#Manifpourtous du 26 mai : mobilisation massive malgré les « mises en garde » du gouvernement.”

  1. Bravo, magnifique!!!! Il ne faut rien lâcher!
    Prions et gardons espoir.
    Je n’ai qu’un seul regret, c’est de ne pas avoir pût y aller.

  2. Garde à vue (GAV) façon Manuel Valls !

    Bonjour à tous,

    Comme demandé par beaucoup d’entre vous : famille, amis, avocat et journaliste, voici le récit de mes 22h30 de garde à vue pour « Non dispersion après un rassemblement ».

    1) La manifestation

    Dimanche 26 mai je me rends à la grande Manif pour tous contre la loi Taubira, au départ de la porte Dauphine vers 14h pour y retrouver des amis.

    Nous battons le pavé comme il se doit dans l’ambiance festive et familiale fidèle à ce mouvement.

    La Manif se poursuit dans la même ambiance sur les Invalides jusqu’à 19h30.

    Durant la semaine précédant le 26 mai, le collectif de La Manif avait dans ses emails officiellement appelé les gens à rester sur place de façon pacifiste après 19h30, notamment pour rejoindre les «veilleurs».

    C’est donc pour cela qu’avec des amis nous nous sommes posés sur les pelouses pour diner et discuter.

    Très vite, vers 20h30, nous entendons à l’angle de la rue de l’université : « casseurs » « milices d’extrême droite » « insurgés » « fachos » « intégristes » « rebelles » … (à chaque journaliste sont adjectifs) ; commençants à se rassembler pour provoquer les CRS.

    Nous nous attroupons, comme beaucoup de gens, par curiosité mal saine, pour observer. Je vous passe les détails, sur ces ultras, qui sont déjà dans la presse et pas si éloignés de la réalité bien qu’ils n’ont parlé que des débordements minoritaires et peu du reste…

    Néanmoins nous avons vu des scènes hallucinantes non relevées par la presse de la part des policiers en civil très reconnaissables à leurs oreillettes, le petit brassard dans la poche, la matraque télescopique ou autres.

    Ils étaient dissimulés avec les casseurs pour déclencher l’étincelle des débordements (scène déjà vue lors de la manif pour tous à Versailles, où le collectif a porté plainte contre la préfecture de police pour ces actes ; vidéo à l’appui)

    Je vous relate quelques évènements qui m’ont marqués :

    – Un journaliste (je crois de BFM TV) qui filmait de très près les casseurs dont les policiers en civile, un des policiers prend son casque de moto et lui donne très violement un coup à la tête puis un sur sa camera. Nous accourons pour extrader le journaliste de la foule et la une bonne 10aine de policiers (brassard au bras) sortent les matraques télescopique et tapent le journaliste ainsi que les manifestants (dont des membres de la sécu Manif pour tous) essayant de sortir ce cameraman…

    – Etant complètement encerclé par les CRS, qui ne voulaient clairement plus nous laisser quitter les lieux une manifestante se met à genou devant les CRS afin de se distinguer des casseurs. Un civil (toujours avec son brassard) vient vers elle et lui donne un fort coup de pied dans le ventre accompagné d’un « arrête de sourire ».

    Lors de notre garde à vue les « 250 terroristes » que nous étions avons passé la soirée à échanger nos anecdotes sur les violences vues de la part des policiers en civil…Les autres témoignages sont tout aussi hallucinants !

    Au alentour de 22h la moitié des invalides est quadrillée par 6 rangées de CRS en 2 fois 3 lignes.

    Bref c’était impressionnant de voir autant de force de l’ordre mais surtout en nombre bien supérieur aux manifestants. Nous devions être 1000 personnes dans ce large carré avec encore 200 excités.

    Nous cherchions à sortir mais chaque rangé de CRS nous interdisait de le passage avec comme seul réponse « allez au coin de la rue de l’université vous sortirez par-là », nous dirigeons tranquillement vers le lieu indiqué, comme nous étions dispersés nous avons eu le droit à une charges violente des policiers en civil matraque et gazeuse à la main pour nous forcer à se regrouper rapidement vers la rue de l’université.

    Pour ma part j’accompagnais à ce moment ma sœur journaliste qui grâce à sa carte de presse a évité le coup de matraque et la rafle, j’avais beau crier au policier que j’accompagnais ma petite sœur journaliste et que je ne l’a laisserai pas seul au milieu de ces violences (quel bon grand frère protecteur…) il m’a attrapé par le dos me disant « vous sortirez par la rue de l’université ». Me voilà donc rassuré de pouvoir enfin quitter ce lieu j’avance comme les autres vers l’angle de la rue.

    Une fois tous regroupé les CRS ont refermé le cercle sur nous. Nous sommes tous resté très calme et silencieux persuadé que les CRS dégageaient l’esplanade des derniers casseurs (qui n’étaient pas avec nous…) avant de nous laisser rentrer.

    Nous avons vite saisie le piège quand les paniers à salades sont arrivés en grand nombre.

    2) La garde à vue

    C’est à 23h15 que nous avons donc tous été embarqué dans des bus surchargés, sans lumière et sans nous mentionner la raison et l’objet :

    contrôle d’identité ou garde à vue, qui légalement doit être mentionné dès l’arrestation.

    Le cortège file, sirènes hurlantes en direction du commissariat du 18eme, lieu bien connu des manifestants, car il a l’avantage de pouvoir stocker un nombre important de personnes…

    Arrivés sur place nous sommes dans une cours à l’extérieure avec grillage et barbelé, sans toujours savoir l’objet et la cause. L’ambiance est plutôt bon-enfant notamment par la présence de mineurs de 15 à 17 ans… et la présence de « veilleurs » guitare à la main.

    Nous discutons et rions pas mal avec les CRS qui nous gardent, étonnamment nous nous comprenons et leurs discours est très proche du notre sur la loi Taubira, les gardes à vue arbitraire et les ordres qu’ils définissent comme politique avant tout.

    Nous rentrons au compte goute dans le commissariat pour être reçu par un officier de police judiciaire (un OPJ pour les habitués des GAV).

    Etant donné notre nombre important il a fallu plus de 3 heures avant que les derniers soient reçus.

    L’OPJ n’était pas là pour nous auditionner mais pour nous informer que nous sommes en GAV pour 24h pour « NON DISPERTION APRES UN RASSEMBLEMENT » et nous devions tous signer la même déclaration pré-imprimée. Il nous était fortement déconseillé de demander un avocat ou un médecin, car cela retarderait la procédure sachant que « vous sortirez bientôt, ne perdez pas de temps avec ça » !

    N’étant pas un habitué des services de polices je ne sais pas où se trouve la limite entre la procédure et la légalité, donc je signe dans l’espoir de rentrer chez moi rapidement.

    Nous sommes ensuite entassés par terre dans les couloirs vite pleins, ou on a gouté à la désorganisation total de l’administratif à la française…

    Le but était de nous dispatcher sur d’autres commissariat pour poursuivre notre GAV.

    Il eut un va-et-viens non-stop des policiers venant avec nos dossiers pour nous appeler à les rejoindre.

    Sauf qu’aucun nom appelé ne correspondait aux personnes présentes… Ils appelaient des personnes qui étaient soit déjà parti soit pas en GAV et cela jusqu’à 6 heure du matin pour moi. L’appel frôlait la lecture du bottin mondain…

    La procédure suit son cours, je passe une énième fouille au corps (pas de TR…) je vide toutes mes poches, lacets, ficelle de sweat et autres. Je suis parqué dans une cellule de 16 personnes. Nous essayons de dormir à même le béton les néons dans la figure. Vers 10h du matin on me place dans un commissariat de Paris, ou j’y suis conduit menotté tout le long du trajet…

    Me revoilà en cellule ou je retrouve deux manifestantes. Je suis assez rapidement reçu par un autre OPJ qui très sympa et très compréhensif avec nous m’assure que je sortirais rapidement… Il comprend très bien que je ne fais pas parti des casseurs et confirme que c’est politique et qu’il faut du chiffre pour le ministre… !

    Sans suit la prise des empruntes et les photos pour le fichage.

    Je retourne en cellule collective ou je suis avec une armoire à glace bien sombre en treillis et rangers arrêté pour être rentré dans une bibliothèque avec un couteau militaire un petit butagaz de camping et une lacrimo !!!

    Le rapprochement avec les affaires de la Défense et de Londres était vite fait pour les OPJ…

    Il était assis, ne bougeait pas et fixait le mur droit devant. Je me suis mis sagement dans le coin en fixant le moindre de ses mouvements, bref pas très rassuré !

    Heureusement, rapidement, un OPJ voyant cela a demandé au gardien de me mettre dans une cellule individuelle, à la déco charmante : pas de couchette, les murs tapissé de crachats séchés, des toilette à la turc bouché et une odeur de clochard bourré… mais heureusement mitoyenne des deux autres manifestantes, nous avons pu discuter, chanter, jouer au petit bac d’une cellule à l’autre sans ce voir la situation été assez cocasse !

    Encore merci à elle d’avoir pu canaliser mon impatience. Nous étions surnommé par les policiers les trois Catho (mais de façon amicale).

    C’est vers 21h après avoir passé 22 heures 30 en cellule que l’on nous annonce que la GAV n’est pas prolongé de 24h, car il en a été question à plusieurs reprise, et que nous pouvons sortir avec un simple rappel à l’ordre…

    Nous sommes donc reçu une dernière fois par une OPJ très gentille et s’excusant presque de ce geste qui malheureusement est politique… Elle nous informe qu’elle n’enverra pas nos fiches afin que nous ne soyons pas fichés par la police.

    Merci à tous pour votre soutien, j’étais ravi d’avoir autant d’sms, messages ou email en récupérant mon téléphone.

    On ne lâche rien, mais évitez les GAV car ça gave vraiment.

  3. Lettre ouverte au Président de la République après la rafle des Champs-Élysées du 25 mai 2013

    Monsieur le Président de la République,

    Jeune officier dans la Réserve Opérationnelle de l’Armée de Terre, arrêté arbitrairement lors de la Rafle des Champs-Élysées le 25 mai 2013 et détenu pendant 24 heures, je vous prie de vouloir bien me retirer mes décorations militaires.

    Le déshonneur que vous m’avez fait subir ne me permet plus de porter dignement le symbole de respect qui m’était consenti par la Nation.

    Juriste dans le civil, diplômé de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr et d’un master 2 de relations internationales Sécurité Défense, je pensais être digne de la République en ayant su intégrer les valeurs et les vertus enseignées tout au long de mon éducation.

    N’étant pas habitant de notre Capitale mais simple provincial, je me dirigeais vers la tombe du Soldat Inconnu afin de me recueillir auprès de nos aïeux tombés pour notre Liberté. Je remontais l’Avenue des Champs-Élysées lorsque des mouvements de foule m’ont interpellé. Je me suis naturellement rapproché de ce qui semblait être le centre d’une action de protestation. J’ai reconnu des drapeaux de « La Manif pour Tous ». Je ne voyais que des jeunes gens obstinés mais pacifistes.

    Entrainé pour des missions de protection du territoire comme Vigipirate, je venais d’apprendre que l’un de mes camarades fut blessé sur le parvis de la Défense en effectuant sa mission quelques heures auparavant. Troublé par tant d’agitation parisienne, je restais spectateur et stupéfait de la violence avec laquelle nos forces de l’ordre agissaient contre ces jeunes. Les images parlent d’elles- mêmes. Je connais la difficulté de maîtriser une foule et je ne remets pas en cause les agissements individuels de notre Police qui exécute les ordres hiérarchiques.

    Cependant, je suis indigné par les arrestations complètement arbitraires organisées à la veille d’une manifestation autorisée par la Préfecture.

    J’ai été neutralisé alors que je n’étais que passant curieux et spectateur silencieux ! Un commandant me pointant du doigt et ordonnant à ses subordonnés de « m’embarquer » après un échange de regard… Était-il trop clair pour sembler innocent ? Ma coiffure d’officier leur semblait-elle trop courte pour incarner le simple badaud, pourtant chef de Piquet d’Honneur d’une commémoration quelques jours auparavant pour le 68ème anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945… les mots prononcés par le Préfet me résonnent encore à la lecture du message de Monsieur Kader Arif, Ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants qui a dénoncé les pratiques politiques des nazis sur les individus jugés indignes. La jeunesse française éduquée et instruite vous semble-t-elle indigne Monsieur le Président ?

    Oui, nous pouvons parler d’une RAFLE. Organisée par vos services ce soir-là. Aucune de mes (nos) libertés n’ont été respectées. Arrêté sans aucune raison, je n’avais ni signe ostentatoire partisan, ni comportement agressif. J’ai été embarqué avec véhémence comme un vulgaire délinquant, sans aucune sommation, sans aucune explication, sans aucune considération. Je n’ose parler des conditions de détention. Vingt-quatre heures de garde à vue Monsieur le Président, permettez-moi de vous rappeler que « la force sans le droit rend la vérité abjecte ».

    Je ne me permettrais pas de qualifier votre opération de rafle si des arrestations massives et improvisées n’avaient pas été constatées. Ces vingt-quatre heures de détention ont au moins eu le mérite de permettre l’échange avec mes codétenus… les nombreux cadres dirigeants et étudiants supérieurs qui m’entouraient me faisaient penser à ces élites que l’on enferme par crainte qu’ils deviennent des vecteurs de conscience.

    Déshonoré par ces méthodes, je suis profondément blessé et vous prie de vouloir bien me retirer mes décorations militaires qui me rendaient fier d’incarner l’Amour profond de Notre Patrie et les devoirs qu’elles impliquent.

    « On meurt pour une cathédrale non pour des pierres, pour un peuple non pour une foule. On meurt par amour de l’homme s’il est clé de voûte d’une communauté, on meurt pour cela seul dont on peut vivre », Antoine de Saint-Exupéry.

    Afin de vous faciliter les démarches administratives, puisqu’ayant subi des retards répétitifs relatifs à ma solde, je prends bien naturellement des précautions d’usage en vous transmettant mon identifiant défense, communément appelé, le matricule : 0739020120.

    Vous remerciant par avance pour votre Diligence,

    Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de mon profond respect.

    J M

  4. La police profite de l’ignorance des gens et de son impunité pour violer elle-même la loi…

    <a href= »http://www.contre-info.com/un-avocat-remet-en-place-des-policiers-qui-violent-la-loi#more-27675″ title= »http://www.contre-info.com/un-avocat-remet-en-place-des-policiers-qui-violent-la-loi#more-27675″>http://www.contre-info.com/un-avoca…</a>

  5. Je confirme le mail de Pxx et ajoute que j’ai rencontré dimanche en France une avocate qui défend les manifestants incarcérés et qui a confirmé le fait qu’il y a bien eu une 50aine de policiers en civil le soir du 26 mai aux Invalides, qui ont excité à dessein les manifestants, en allant secouer les barricades des CRS et en les injuriant de leur mieux ; une fois que la bagarre a commencé, ils se sont dissous comme par magie…

    Bonne soirée.
    Axx

  6. Témoignage d’un CRS

    Je me permets de vous contacter suite aux différents sujets abordés sur vos blogs. Faisant partie des forces de l’ordre, je ne peux malheureusement pas trop m’épancher publiquement sur vos sites. Chez nous il y a régulièrement des chasses aux sorcières, notamment en ce moment avec le mouvement du Printemps Français, auquel de nombreux collègues adhèrent, ou du moins partagent l’essentiel des idées.
    Je vous confirme la plupart des témoignages qui sont mis en exergue sur vos blogs concernant la répression des manifestants, ou simple sympathisants. Avec mon unité nous avons régulièrement participé aux services d’ordre mis en place sur Paris pour les manifestations.
    Outre la minimisation systématique du nombre de participants, j’ai assisté à de nombreuses aberrations, la liste serait trop longue à écrire. Mais lors de la semaine précédent la manif du 26 mai, plusieurs fois ils nous a été demandé de « provoquer » les manifestants afin de procéder à leurs interpellations… Première fois en quelques années de CRS que j’entends un tel ordre, inique, sur nos fréquences radio.
    Mais le plus inquiétant est la panique totale qui touche nos « chefs », commissaires et autres directeurs, qui sont dépassés et débordés par un mouvement d’une telle ampleur. Les unités spécialisées dans le maintien de l’ordre sont tenues à l’écart des situations chaudes, les unités locales (jeunes et inexpérimentées) sont quant à elles systématiquement utilisées pour « casser » du manifestant.
    Une anecdote particulièrement parlante : un soir de semaine [il y a peu], nous avions reçu l’ordre en fin de soirée, d’évacuer des membres du Printemps Français qui manifestaient devant l’Assemblée Nationale. Alors que nous procédions à la dite évacuation de façon calme et pacifique, un très haut gradé fou furieux nous a tancés, estimant que nous étions trop mous, et conciliants avec les « fauteurs de troubles », finalement nous avons été relevés sur la mission par une compagnie d’intervention parisienne qui n’a pas hésité à gazer et tabasser les manifestants dans le métro… pendant que nous étions cantonnés (punis) à garder une rue perpendiculaire à l’assemblée en pleine nuit…
    Nous nous posons de nombreuses questions entre nous, la plupart de mes collègues (ce qui m’a d’ailleurs fortement étonné je vous l’accorde) sont conscients que cela ne pourra pas durer bien longtemps, nous serons amenés à faire des choix dans les années, voir les mois à venir. J’ose espérer que nous ferons les bons, j’en suis de plus en plus persuadé. « 

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