C’est une scène qui arrive assez vite, et donne le ton. On y voit, dans le film Planet of the Humans, Al Gore, l’ex-vice-président des États-Unis, et Richard Branson, le patron christique de Virgin, interviewés côte à côte par un journaliste. Branson vient de promettre trois milliards de dollars pour aider la croisade écolo d’Al Gore. Question du journaliste à l’homme d’affaires : « Al Gore est-il un prophète ? » Branson réfléchit deux secondes, le temps de trouver une repartie malicieuse : « Comment épelez-vous prophète ? » Et les trois hommes partent dans un rire gras. « Prophète » et « profit », en anglais, ont la même consonance. Jeff Gibbs, le réalisateur de Planet of the Humans, tient sa scène fondatrice, qui résume sa thèse : il n’y a qu’un vert qui tienne aux États-Unis, c’est celui du dollar. L’écologie, l’éolien, le solaire, la biomasse, tout ça n’a qu’un intérêt : enrichir un peu plus les riches et appauvrir un peu plus la planète. D’où le titre du film, Planet of the Humans, parce que les humains vont exterminer la Terre comme les singes dans Planet of the Apes (La Planète des singes) l’ont asservie.