Poitou-Charentes : quand l’ardoise de Ségolène Royal devient une tuile pour Alain Rousset !

Alors que se tenait hier après-midi la seconde Commission Permanente depuis l’élection régionale du nouvel exécutif, le Président Alain ROUSSET n’a même pas évoqué les problèmes gravissimes de la gestion de l’ex Poitou-Charentes à laquelle il s’est pourtant associé durant toute la campagne des régionales, « ne souhaitant pas agiter le bocal médiatique » comme il l’a indiqué lui-même.

Notre groupe, via sa Présidente Virginie Calmels, a donc tenu, avant d’entrer dans l’ordre du jour, à demander des précisions au Président quant à la situation exacte, l’avancée de l’audit et la mise en œuvre de solutions éventuelles.

Nous voulions rappeler l’urgence qu’il y a à régler les entreprises. Nous avons demandé à l’exécutif une évaluation du stock de factures encore impayées, ainsi que du nombre des entreprises qui auraient déposé le bilan du fait des retards de paiement de la Région.

Le Président ROUSSET soulignait que la capacité de désendettement de l’ex-Poitou-Charentes s’élève à 24 années, ce qui est colossal. On comprend sa volonté affichée de prétendre qu’il découvrait soudain cette situation ! Il ne pouvait pourtant pas tout en ignorer :

  • L’opposition de la droite et du centre en Poitou-Charentes avait dénoncé depuis des années des choix de gestion hasardeux.
  • La Chambre Régionale des Comptes, dans son rapport 2013 notifié aux assemblées en mars 2014, avait souligné l’existence d’emprunts à haut risque pour 251 millions d’euros, soit 82 % de l’encours de la dette, dont 48 millions d’euros à très haut risque, et avait même émis des doutes sérieux sur la fiabilité des comptes.
  • Jean-François MACAIRE avait lui-même reconnu avoir eu connaissance de la situation, et avait recommandé à son collègue Alain ROUSSET, au tout début de la campagne, la création d’une taxe exceptionnelle pour remplir le trou dans la caisse picto-charentaise. Deux présidents sortants, a minima, avaient donc connaissance des problèmes de gestion de Poitou-Charentes. Il n’y avait que sur le montant des créances impayées que l’exécutif aquitain pouvait apparaître légitimement ignorant.

Si les dispositifs coûteux et en dehors des compétences régionales doivent être ultimement abandonnés, il serait toutefois désastreux de renoncer à toute capacité d’investissement en Poitou-Charentes. Les habitants de l’ex-Région ne doivent pas subir la « double peine » d’être les otages de la gestion catastrophique de la Gauche.

De nombreux territoires ont ainsi engagé des opérations d’aménagement grâce au soutien escompté, voire promis, de la région, notamment dans le cadre du Fonds régional d’intervention locale (FRIL): les abandonner à leur sort serait une grave erreur, à l’origine de profonds déséquilibres territoriaux. Il serait dès lors nécessaire de prévoir une période de transition ou de tuilage.

Le Groupe LR/CPNT s’étonnait enfin de ce que le Vice-Président aux finances n’ait toujours pas été désigné.

La difficulté apparente à procéder à cette nomination serait-elle due au manque de volontaires pour assumer une telle responsabilité ? Nous espérons vivement que cette nomination intervienne le plus rapidement possible, mais nous souhaitons qu’il ne s’agisse pas d’un élu sortant de l’ex-région Poitou-Charentes. La gravité de la situation est telle en effet que nul ne pouvait l’ignorer, à moins d’être parfaitement incompétent.

2 commentaires sur “Poitou-Charentes : quand l’ardoise de Ségolène Royal devient une tuile pour Alain Rousset !”

  1. Madame, Monsieur,

    Nous tenons à vous alerter sur la situation qu’est en train de subir le secteur de la rénovation énergétique des logements en Poitou-Charentes.

    Les entreprises du bâtiment, les ménages et toute la profession sont pris en otage dans la tourmente financière du Conseil Régional.

    Même si nous comprenons la nécessité d’harmonisation des pratiques en raison de la fusion des 3 anciennes régions, il est inadmissible que cela soit fait au détriment des administrés et de toute une profession.

    L’arrêt brutal des aides à la rénovation, l’absence d’information préalable mettent en péril les efforts engagés par la profession et de nombreux emplois.

    Les CAPEB de Poitou-Charentes et les Artisans du bâtiment demandent :

    – à ce que les aides accordées ces derniers mois soient honorées,

    -que la participation du Conseil Régional au programme Habiter Mieux en faveur de la rénovation énergétique soit poursuivie,

    -à ce qu’une date d’arrêt des aides à la rénovation énergétique soit annoncée plusieurs mois avant l’échéance.

    Le paiement des factures des entreprises du bâtiment ayant réalisé des travaux pour le compte du Conseil Régional est une étape, mais insuffisante face à l’ampleur des dégâts que causerait l’arrêt des aides à la rénovation énergétique.

    Sur ce sujet, c’est l’emploi et l’animation des territoires qui sont en jeu !

    Les ménages et la filière rénovation énergétique ne comprendraient pas d’être sacrifiés sur l’autel de la rigueur budgétaire, surtout à la suite d’une 4ème année de baisse d’activité consécutive.

    Espérant que cette alerte retienne toute votre attention, nous sommes à votre disposition pour échanger de vive voix sur les conséquences directes des politiques menées par le Conseil Régional ALPC.

    Nous ne manquerons pas de prendre l’attache de vos services dans les prochains jours afin de solliciter une entrevue.

    Comptant sur votre soutien,

    Très cordialement.

    Jean Claude POCHON
    Président de la CAPEB Poitou-Charentes
    Vice Président Préfigurateur de la CAPEB ALPC
    Président de la CAPEB Charente Maritime

    Philippe GUERIN
    Président de la CAPEB Charente

    Pascale MARTEAU
    Présidente de la CAPEB Deux Sèvres

    Pierre VINET
    Président de la CAPEB Vienne

    24 rue Guy Ragnaud
    16000 ANGOULEME
    Tel : 05.45.95.00.91 – Fax : 05.45.38.21.78

  2. Madame, Messieurs,

    Merci pour votre message d’alerte.

    Nous avions une Commission Permanente hier après-midi à la Région et Virginie CALMELS a demandé expressément à Alain ROUSSET de faire un point sur la situation. Ce qui se passe est très grave.

    L’AUDIT des finances n’est pas terminé mais dores et déjà on sait que la situation financière de POITOU-CHARENTES est désastreuse.

    – La dette s’élèverait à 24 ans alors que pour les Régions, le seuil d’alerte est de 10 ans.

    – Les engagements de la Région sont supérieur à son budget annuel (124%) …

    Un artisan, un agriculteur, un entrepreneur, dans les mêmes conditions, aurait déposé son bilan depuis longtemps !

    Nous comprenons aujourd’hui, pourquoi il y a avait URGENCE à fusionner la Région POITOU-CHARENTES avec ses voisins … C’était une façon pour le Président François Hollande de sauver Ségolène Royal ! L’un et l’autre ne devaient rien ignorer de cette situation. C’est une forme de « délits d’initié ».

    Tout cela est bien triste.

    Pour ma part je regrette que tout cela n’ait pas été rendu public avant les élections Régionales, afin que le peuple puisse sanctionner cette gestion désastreuse dans les urnes ! Notre démocratie fonctionne à l’envers. Ces affaires sont toujours publiées après les élections , au lieu de l’être avant.

    Et dire qu’en 2007, Ségolène Royal présentait sa Région comme un « laboratoire » de ce qu’il convenait de faire en France !

    Quel laboratoire en effet !!!

    Nous serons vigilants pour la suite, croyez-le-bien. Soyez-le aussi. Tout cela ne sera pas sans conséquence.

    C’est justement les conséquences sur les entreprises que nous redoutons le plus. C’était l’objet des interventions de Virginie CALMELS et d’Olivier CHARTIER, hier, en Commission Permanente de la REGION.

    Très cordialement.

    Yves d’Amécourt
    Maire de Sauveterre-de-Guyenne
    Conseiller Régional

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