A chaque fois qu’une subvention est versée par le Conseil Général de la Gironde, dans un canton dont le Conseiller Général ne fait pas partie de la majorité, Philippe Madrelle ajoute un « PS » en bas de page : « je me permets de vous signaler que votre Conseiller Général n’a pas voté le budget du Conseil Général de la Gironde, il ne peut donc pas se prévaloir du versement de cette subvention ».
Je sais que nous sommes en période préélectorale et que le Président du Conseil Général est plus intéressé par les résultats des élections prochaines que par la gestion du département de la Gironde.
Toutefois, je souhaite dénoncer ici cette méthode. Cela s’apparente à une menace vis-à-vis de moi et de tous les groupes qui ne font pas partie du groupe Socialiste. Le message peut être compris ainsi : « votez le budget et je n’écrirai rien sur les lettres que j’envoie à vos électeurs ». Si je suivais cette instruction je ne pourrai plus assumer mon rôle de membre de l’opposition. En effet si le rôle d’un Conseiller Général de la majorité est de soutenir la politique du Président en fermant les yeux sur les imperfections du budget, le rôle de l’opposition est, au contraire, de contester ce qui doit l’être dans le principe, et de mettre le doigt sur les imperfections du budget dans le détail.
Menacer ainsi les Conseillers Généraux qui ne siège pas au Groupe Socialiste, c’est empêcher que s’exerce la démocratie.
Par ailleurs, le Président du Conseil Général oublie de préciser que la Fiscalité Directe ne représente que 43% du budget du Conseil Général (cf document joint). Pour fonctionner, le Conseil Général de la Gironde a donc besoin de l’aide du budget de l’Etat. Or, Philippe Madrelle, sénateur de la Gironde, vote-t-il le budget de l’Etat ? Certainement pas…
Je suggère donc à Philippe Madrelle d’écrire en bas de ces lettres : « Je tiens à vous signaler qu’en tant que Sénateur je n’ai pas approuvé le budget de l’état qui finance une grande partie du budget du Conseil Général de la Gironde. Je ne puis donc pas ma prévaloir du versement de cette subvention ».
Pour conclure, je voudrai vous indiquer que le Conseil Général de la Gironde a comme rôle de redistribuer l’impôt des citoyens.
Les Conseiller Généraux doivent donc faire en sorte que cette redistribution soit équitable conformément aux trois piliers de notre république : liberté, égalité, fraternité.
Aucun Conseiller Général, fusse-t-il Président, ne peut se prévaloir du versement de telle ou telle subvention ! Car, quelques soit le budget dont on parle, c’est l’argent du citoyen que l’on distribue.
Par contre tous les 6 ans, à l’issue de son mandat, il convient de demander à son Conseiller Général : qu’avez-vous fait pour que l’argent du citoyen soit bien employée ? Sur ce sujet il reste des progrès à accomplir. C’est pour cette raison que la groupe UMP du Conseil Général de la Gironde a voté pour un certain nombre de chapitre du budget, qu’il s’est abstenu sur le vote global du budget 2006 et qu’il a voté contre l’augmentation des impôts prévu par l’exécutif.
Le reste est de la basse politique !