« Pour que vivent nos langues »

Lettre à Jean-Brice Brana, cap deu pòle Lenga e Societat Lo Congrès permanent de la lenga occitana

Mesdames, Messieurs,

Nos colistiers ont participé massivement à la manifestation du 29 mai « Pour que vivent nos langues ».

Voici le communiqué de presse que nous avons publié à cette occasion :

« Le président de la République a twitté, le 21 juin 2018, que « les langues régionales jouent leur rôle majeur dans l’enracinement qui fait la force des régions. Nous allons pérenniser leur enseignement.« 
Malgré cette phrase choc, il est à noter que l’enseignement immersif, qui est un des leviers permettant de former des locuteurs parfaits, est en grand danger, le conseil constitutionnel retoquant l’article 4 de la loi Molac et de fait interdisant l’immersion.
Les enseignements public et privés (ikastolak, calandreta et privé catholique), très investis dans cette transmission voient leur mission mise à mal.
Le maintien et le renforcement de la langue régionale est un projet de société tourné vers les traditions et l’ancrage territorial, plébiscité par les familles. Le conseil constitutionnel et l’État ne peuvent l’ignorer. Nous ne pouvons l’ignorer. Nous avons besoin de ces locuteurs qui permettent à nos langues et nos cultures de vivre.
Nous apportons donc notre soutien massif à ces écoles, ces enseignants et nos familles. »

Nous avons également publié à cette occasion le témoignage d’Emilie Vergez-Larrouget, notre colistière sur la langue béarnaise que vous pouvez retrouver ICI

Concernant votre deuxième question, nous pensons que la modification constitutionnelle sera difficile à obtenir et qu’il ne faut pas se « reposer » sur cette solution. Jean Lassalle s’est exprimé à ce sujet lors du rassemblement « Pour que vivent nos langues » : « Nous sommes en train de réfléchir à la manière dont on peut pacifiquement réunir toutes les langues de notre magnifique pays, à Paris, d’une manière durable pour que nous puissions contribuer à une prise en charge. »

Concernant la situation actuelle de la langue occitane, nous constatons malheureusement un vieillissement et une raréfaction des locuteurs en raison d’une rupture d’une cinquantaine d’années de la transmission de la langue : la langue est en « danger sérieux d’extinction ». Un signe d’espoir cependant, de plus en plus d’enfants rejoignent les écoles immersives et des efforts immenses sont faits par vos associations pour inverser la tendance. On constate aussi une difficulté à recruter des enseignants locuteurs maîtrisant suffisamment la langue et nous pouvons déplorer un manque de communication en comparaison avec ce qui se fait au pays basque également.

Il nous semble essentiel de renouer le lien avec la langue occitane en développant l’offre culturelle y compris en milieu plus rural dans nos villages. Le succès est au rendez-vous (Hestiv’Oc) quand on modernise l’offre culturelle (chants, danses…) mais aussi sportive avec la PASSEM. Nous pouvons aussi développer l’oralité grâce à des émissions FR3, des ressources numériques (OcTele..).  Le fait de renforcer la communication bilingue peut inciter nos concitoyens à s’intéresser à la langue occitane (panneaux d’affichage et de signalisation).

La question de la langue occitane étant transrégionale (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie) mais aussi transfrontalière (62% de locuteurs en Val d’Aran), nous travaillerons avec toutes les régions concernées y compris l’Espagne et nous nous appuierons sur l’Office Public de la Langue Occitane puisque des conseillers régionaux y siègent. La collaboration avec la région Occitanie est d’autant plus nécessaire que nous constatons un grand déséquilibre entre les départements de la Nouvelle-Aquitaine, au profit des Pyrénées-Atlantiques qui regroupent la majorité des acteurs agissant pour la langue occitane (initiatives culturelles, enseignement primaire, universitaire….).

Nous pensons que nos langues, nos traditions, sont un terreau fertile pour construire l’avenir. L’apprentissage de la langue occitane contribue à une ouverture au monde et favorise l’apprentissage d’autres langues latines. A une époque où nous pouvons constater une crise de l’identité collective, il est nécessaire de s’appuyer sur « la langue de nos pères, qui est notre vrai repère » comme l’a justement chanté notre colistier, Milou Castan pendant la campagne.

Eddie Puyjalon,
Candidat aux élections régionales et tête de liste régionale pour le Mouvement de la Ruralité et Résistons avec Jean Lassalle,

Julien Lassalle et David Olaizola
Candidats aux élections régionales et têtes de liste pour respectivement pour les Pyrénées-Atlantiques et les Landes

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