Je vous livre quelques extraits de la tribune de Lionel Stoleru, ancien ministre de M.Rocard, publiée le 21 février 2007 par le Figaro : « Pourquoi je soutiens Nicolas Sarkozy »
« …Le prochain président de la République devra procéder à de profondes réformes pour relever notre pays. Caractère, courage, ténacité et compétence sont les qualités nécessaires pour demain. La question qui se pose n’est donc pas de savoir s’il faut voter à gauche ou à droite mais de savoir qui, de Ségolène Royal ou de Nicolas Sarkozy, sera le meilleur président pour la France… »
« …Dès lors, j’ai regardé avec non moins d’attention le parcours de Nicolas Sarkozy. On lui a reproché, dans son discours d’investiture d’invoquer les mânes de Jean Jaurès, de Léon Blum et de Guy Môquet, grandes figures de la gauche. Mais n’a-t-on pas le droit, dans la France que nous aimons, de citer aussi bien de Gaulle que Jean Jaurès ? Certes, Nicolas Sarkozy n’est pas social-démocrate, il est » libéral démocrate « , mais avec un programme clair, une volonté de changement claire, un discours de société clair qui correspond aux priorités du moment.
Le Nicolas Sarkozy que je soutiens, c’est celui qui a écrit une biographie de Georges Mandel, ministre juif assassiné par la milice de Vichy en 1944, choix qui n’est pas sans signification.
Le Nicolas Sarkozy que je soutiens, c’est celui qui est entré seul dans la classe d’école de Neuilly où Human Bomb, avec sa ceinture de dynamite, tenait en otage les enfants de la classe.
Le Nicolas Sarkozy que je soutiens, c’est celui qui se présente comme un Français au sang mêlé, sans renier ses origines, celui qui a aboli la double peine, qui est capable d’avoir une politique équilibrée sur l’immigration même si j’en désapprouve certains aspects actuels, tels que les opérations de police à l’école contre les enfants clandestins.
Le Nicolas Sarkozy que je soutiens c’est celui qui préconise une discrimination positive pour permettre aux enfants des quartiers difficiles et des ZEP d’accéder à l’enseignement supérieur, comme le fait Sciences Po.
Le Nicolas Sarkozy que je soutiens, c’est celui qui a compris que, dans la compétition de plus en plus mondiale et de plus en plus dure, il faut encourager à travailler plus et mieux. La taxe à la valeur ajoutée, c’est bien. Mais la prime à la valeur ajoutée, c’est mieux !
Le Nicolas Sarkozy que je soutiens, c’est celui qui a foi en l’Europe, et dont j’espère qu’une fois élu, il invitera son opposition et sa majorité à préparer ensemble la sortie du non français au référendum, afin d’avoir une légitimité nationale lorsque la France présidera l’Union européenne en janvier 2008.
Il y a des moments où l’intérêt national doit primer sur l’intérêt partisan. Tel est bien le cas aujourd’hui si l’on veut que la France rassemble l’ensemble de ses forces pour se mettre enfin à vivre à l’heure de la planète et pour rejoindre le peloton de tête des nations en progrès. »
se mettre à l’heure de la planète, c’est quitter l’horloge de l’argent, c’est accepter que le concept de libéral-démocratie a fait assez de dégats comme ça. On sait que la politique sociale de solidarité a pu perdurer grâce aux richesses produites pendant les trente glorieuses mais que d’inégalités et de déséquilibres créés :abandon d’une agriculture nourricière pour une agriculture marchande, explosion de l’habitat de banlieue avec les conséquences que l’on connait, priorité donnée à la rémunération du capital avec une concentration des richesses produites entre les mains de quelques uns, dégats environnementaux considérables(car on ne peut s’empêcher de penser que le système n’a fonctionné que grâce à l’occultation des coûts environnementaux dans les calculs économiques), encouragement à la surconsommation de biens pour entretenir le système, etc… la liste est encore longue.
Les nations en progrès seraient donc celles où la réussite professionnelle est élevée au rang de religion, où le maintien du niveau de vie nécessite d’épuiser la planète et justifie des interventions militaires, où la sagesse populaire est supplantée par l’avis des experts, où les décisions cruciales sont orientées par des entités privées, où le principe de précaution est une entrave à la libre expression des appétits ????????????
Le même genre de pays où 1/4 de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, où la criminalité est la plus élevée au monde, où les inégalités sociales sont criantes, où les riches vivent dans des résidences sous surveillance par caméra et les pauvres dans la rue, où les mouvements écologistes sont considérés comme des groupes terroristes, où les voitures consomment 15 litres au cent, où les groupes ethniques sont getthoisés, qui n’a jamais connu la guerre sur son sol mais va la faire ailleurs, qui est dirigé par un président qui croit que la Terre s’est faite en 7 jours…..
Non, le modèle américain n’est pas un modèle à suivre, il est au contraire le condensé et le meilleur exemple de ce que le libéralisme peut donner.
Pendant des siècles, le progrès a signifié savoir. Puis à partir de la révolution industrielle, il a signifié pouvoir faire. Aujourd’hui et pour demain j’ose espérer que le progrès est et sera de pouvoir ne pas faire.
Le libéralisme a été une parenthèse de l’histoire, nous en subirons les conséquences encore longtemps mais arrêtons d’associer progrès et libéralisme.