Reconnaître nos propres génocides ?

Je trouve nos députés bien présomptueux, de vouloir reconnaître le génécide Arménien, comme ils le font… Non pas qu’à titre personnel , je ne sois intimement convaincu de la réalité du génocide Arménien. Bien au contraire. Mais parceque cette façon qu’à la France de juger les affaires des autres, sans se préoccuper de ses propres affaires, me met très mal à l’aise !

Sur ce sujet, je préfère la façon d’agir qu’avait le Président Jacques Chirac, qui a fait honneur à notre pays :

  • en reconnaissant le rôle du gouvernement de la France, installé à Vichy, dans le génocide juif de la seconde guerre mondiale;
  • en reconnaissant le passé négrier de la France et en faisant du 10 mai le jour de la commémoration et du souvenir, des abolitions de l’esclavage en France;
  • en refusant d’assister aux commémorations du 500ème anniversaire de la « découverte » des Amériques , par Christophe Colomb, qui a donné lieu aux génocides que l’on sait,
  • en faisant sortir la France de son nombril, à plusieurs reprises, notamment avec la création du Musée du Quai Branly, qui montre à qui veut bien regarder et voir que le monde existait avant nous, que de véritables civilisations existaient bien avant la notre, que la pré-histoire fait partie de l’histoire n’en déplaise à ceux qui l’ont baptisé ainsi…

La France est grande quand elle donne l’exemple. La France est petite lorsqu’elle juge.

Nous avons encore beaucoup à faire pour revisiter notre propre histoire, avant de juger celle des autres. Faisons donc la liste des génocides qui se sont déroulés sur le sol de France, ceux dans lequel nous avons une responsabilité et que nous même avons, avec le temps, effacé de notre mémoire !

Pour ma part, il me semble important que la France reconnaisse sa responsabilité dans le massacre des Harkis, désarmés et abandonnés aux mains de leurs frères-ennemis, en Afrique du Nord, après le traité d’Evian (18 mars 1962). Il me semble important, aussi, que la France soit capable de reconnaître le génocide Vendéen (1793-1794), ordonné par la Convention.

Lorsque j’étais étudiant j’avais un ami, le Père Bouchet, un ancien missionnaire qui était cloué en France à cause d’un accident qui lui avait retiré l’usage de ses jambes. Il était lourdement handicapé. Dans son bureau il avait un carte du monde, qu’il avait découpée et recollée, afin que les pays de l’est, se retrouve à l’ouest, et que la France et l’Europe se retrouvent sur le côté. Au centre de la carte, il avait placé l’Asie. Il disait : « Tu sais, l’ouest et l’Est sont des notions relatives, l’orient et l’occident aussi. La terre et ronde, tout le monde le sait, mais personne n’en tient compte. »

1 commentaire pour “Reconnaître nos propres génocides ?”

  1. Avec mon collègue Jacques Myard, nous avons mobilisé à ce jour 65 députés afin d’obtenir la saisine du Conseil Constitutionnel au sujet de la Loi visant à réprimer la contestation de l’existence des génocides reconnus par la loi, et en particulier le génocide arménien.

    Personne ne voulait saisir cette institution, ni le Président de la République, ni le President du Sénat, ni le President de l’Assemblee nationale ! Nous avons donc pris nos responsabilités puisque la Constitution prévoit que 60 députés ou sénateurs peuvent saisir le Conseil Constitutionnel afin de faire évaluer la constitutionnalité d’un texte adopté.

    On va bien voir maintenant si le Parlement doit légiférer sur des lois dites mémorielles…

    Nous ne nions absolument pas le génocide arménien, mais ce n’est pas le rôle du Parlement Français de se prononcer sur cette question, d’autant plus que nous avons bien assez à faire sur le présent et l’avenir face à la crise.

    Tant pis pour le politiquement correct et la langue de bois! Ce n’est pas mon style.

    Jean-Paul Garraud
    Paris, le 31 janvier 2012

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