Il y a des sujets dont on ne parle pas assez. Et puis il y a des sujets dont on parle beaucoup, depuis très longtemps, sans pour autant traduire les paroles en actes. Paradoxalement, on pourrait classer la réforme de l’Etat dans les deux catégories. La réforme de l’Etat, c’est à la fois le serpent de mer de la République depuis près d’un siècle et un sujet complexe qui, passé les grandes déclarations, retombe trop souvent dans l’ombre. Le discours de Laurent Wauquiez.
« En 50 ans, la Ve République a connu pas moins de 19 ministres ou secrétaires d’Etat chargé de ce dossier épineux. Avec, soyons francs, assez peu de résultats. C’est pourquoi le Président de la République a voulu cette fois changer radicalement de méthode. Avec la RGPP, le Gouvernement a engagé pour la première fois une réflexion globale sur le fonctionnement de l’Etat. Il ne s’agit plus de penser en terme de structures mais en terme d’objectifs.
En se posant des questions claires :
- que faisons-nous ?
- quels sont les besoins et les attentes des citoyens ?
- comment faire mieux et moins cher ?
A ces interrogations, il faut trouver des réponses simples et concrètes.
Certaines vont être mises en œuvre très prochainement, comme la fusion entre l’ANPE et l’Unedic. Elle permettra d’offrir un meilleur service aux demandeurs d’emplois grâce à des démarches administratives simplifiées et un accompagnement personnalisé. C’est la preuve qu’il est possible d’améliorer concrètement le fonctionnement de nos services publics sans pour autant les rendre plus coûteux.
En tout, mille milliards d’euros vont être passés au crible par la RGPP.
Mercredi dernier s’est tenu à l’Elysée le premier Conseil de modernisation, en présence du Président de la République et de tous les membres du Gouvernement. Il nous a permis de faire le point sur les résultats de la première étape de la RGPP, qui concernait déjà 20% du budget de l’Etat.
Des objectifs clairs ont été fixés à cette occasion.
Par exemple, la réduction de 25% des obligations d’information qui pèsent sur les entreprises – on en recense près de 1.000 aujourd’hui !
La réforme est possible.
En Suède, depuis le début des années 1990, l’Etat est parvenu à diminuer de 15% le poids de ses dépenses, tout en préservant l’un des systèmes d’Etat-providence les plus aboutis du monde.
En France aussi, la réforme se fera au plus grand bénéfice de chacun. De l’Etat, des utilisateurs, mais aussi des fonctionnaires. Pour ces derniers, la RGPP sera l’occasion d’une plus grande mobilité, de meilleures conditions de travail et de nouvelles opportunités de carrière.
Il ne faut pas avoir peur du « big bang » administratif. Nous devons au contraire saisir cette opportunité unique qui s’offre à nous d’améliorer réellement le fonctionnement de l’Etat. »
Laurent Wauquiez, le 19-12-2007