Remise des insignes de Chevalier de la Légion d’honneur à Antoine de Ponton d’Amécourt et de Commandeur dans l’Ordre du Mérite Agricole à Charles de Ganay

Discours de Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

Remise des insignes de Chevalier de la Légion d’honneur à Antoine de Ponton d’Amécourt et de Commandeur dans l’Ordre du Mérite Agricole à Charles de Ganay – 22 septembre 2022 à 18h00

Monsieur le président,

Monsieur le vice-président,

Mesdames, messieurs,

Je voudrais vous dire le plaisir que j’ai à accueillir au sein du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, qui est également celui de la forêt, deux hommes aux parcours remarquables, dont nous saluons, au nom de la nation toute entière, l’engagement.

Comme le veut le protocole, je m’adresserai tout d’abord à Charles de Ganay, élevé au grade de Commandeur dans l’Ordre du Mérite Agricole.

Monsieur le Vice-président, vous le savez pertinemment pour être l’un des membres éminents de l’Ordre : le Mérite agricole est l’une des plus anciennes distinctions dont s’est dotée la République française, et l’une des rares encore dédiée à un secteur d’activité en particulier.

Vous en représentez toute la richesse, puisque vous êtes à la fois passionné de viticulture et de sylviculture.

Vous êtes né le 25 décembre 1949 et permettez-moi d’y voir un signe pour un futur sylviculteur du Morvan, une des principales régions productrices de sapins de Noël !

Votre engagement passionné pour la forêt se traduit d’ailleurs au travers des différentes responsabilités que vous avez occupés.

Membre du conseil d’administration du syndicat des forestiers privés de Bourgogne, membre du conseil d’administration du syndicat des forestiers privés de Saône et Loire.

De 2005 à 2017, vous avez été président du Centre national de la Propriété forestière Bourgogne-Franche Comté avant de passer la main en juin 2020.

À ce titre, vous avez été particulièrement actif au sein du Parc naturel régional du Morvan, préfigurateur du Parc national Bourgogne Champagne.

Durant cette période, vous avez également occupé les fonctions de membre du conseil d’administration de la Chambre d’agriculture.

Ces expériences dans le domaine de la forêt vous valent de devenir vice-président du CNPF avant d’en devenir le 1er Vice-président en 2020.

Je le disais en introduction ; il n’est pas possible de résumer votre parcours à votre attachement à la forêt. Vous avez en effet plusieurs cordes à votre arc, puisque à côté de votre parcours forestier, vous êtes également restaurateur d’objets d’art, membre de la Maitrise de la cathédrale d’Autun et depuis 2008, propriétaire d’une vigne avec votre fille Solange où vous valorisez, en métayage avec le vigneron François-Xavier Delorme, une vigne en appellation contrôlée Savigny-lès-Beaune.

J’ajoute enfin que vous avez été maire de Lucenay L’Evêque, en Saône-et-Loire. Et j’y vois le signe que les engagements, souvent, se nourrissent les uns des autres pour se prolonger, et c’est bien souvent le cas pour ceux, issus du monde agricole, qui jouent un rôle indispensable dans la vitalité de notre démocratie locale.  

***

Je voudrais maintenant m’adresser désormais à Antoine de Ponton d’Amécourt, nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur.

Vous êtes issu d’une famille d’élus, entrepreneurs agronomes et sylviculteurs implantée dans la Sarthe depuis des générations, ce qui fait que nos familles sont voisines depuis des générations. Votre passion de la nature et un terreau familial encourageant vous conduisent naturellement vers des études agricoles.

C’est en 1985 que vous reprenez une exploitation dans votre village natal.

Vous vous orientez rapidement vers la sylviculture et gérez plusieurs groupes forestiers familiaux en Bretagne, en Pays de la Loire et en Aquitaine. Vous privilégiez une approche durable et de proximité de la participation de nos forêts à la vie économique du pays puisque les arbres de vos forêts sont vendus, abattus et débardés directement aux utilisateurs.

En passionné, vous vous placez perpétuellement dans une logique d’apprentissage de la forêt et de ce qu’elle offre de richesses.

C’est dans cette perspective que vous faites le choix de renforcer votre première mais solide expérience de la gestion des forêts par une formation de perfectionnement au Centre national de la propriété forestière, et que vous suivez de nombreux stages avec l’Institut de Développement Forestier.  

De la passion à l’engagement, vous franchissez le pas, en commençant à exercer diverses responsabilités au sein des structures forestières locales et nationales.

Véritable militant du bois, vous devenez administrateur du syndicat des propriétaires forestiers de la Sarthe, Fransylva 72.

C’est le début de votre implication pleine et entière au service de cet organe de représentation des forêts privées qui représentent 75 % du domaine boisé sarthois qui est lui-même le plus riche de la région Pays de la Loire. Et dans ce cadre, vous manifestez un respect profond pour les travaux forestiers accomplis par les générations précédentes surtout dans une optique de régénération de la forêt.

Parallèlement à vos activités forestières et associatives, vous perpétuez ce qui semble être une tradition familiale ancrée depuis dix générations.

Après avoir été conseiller municipal d’Avoise en 1995, vous devenez adjoint puis maire de la ville en 2008.

À partir de 2014, vous conseillez la communauté de commune de Sablé sur Sarthe dans les domaines de l’énergie et de l’environnement. Dans le cadre de ces fonctions, vous impulsez des mesures phare telles qu’un contrat d’objectif territorial sur les mesures de protection des forêts, dont le rôle de capteur national de dioxyde de carbone est majeur.

Votre position dans le réseau syndical des forêts privées de France est confortée au début des années 2000 quand vous présidez le Centre d’étude technique forestière de la Sarthe (CETEF) et prend part au comité directeur de l’Institut technique de Développement forestier (IDF).

Le développement de l’organe de formation des professionnels de la filière est une priorité souhaitant faire de la formation professionnelle un outil de promotion des métiers de la forêt.

Pour vous, la gestion de la forêt est un travail technique du futur car il consiste à l’entretenir et la régénérer au bénéficie des générations à venir. La coupe des arbres n’est pas un simple défrichage mais une véritable récolte réfléchie, raisonnée et maitrisée. Une logique de planification, en somme, telle que celle que nous voulons privilégiez aujourd’hui avec la Première ministre.

Fort de cette expérience et de la reconnaissance de vos pairs, vous devenez président du Centre régional de la propriété forestière des Pays de la Loire (CRPF).

L’échelon régional vous permet de tisser des liens avec les entreprises du secteur bois à la présidence de l’association Atlanbois. Celle-ci, soutenue par le conseil régional et l’État, fédère et informe les acteurs de la filière sur de nombreuses thématiques, depuis le bois de construction à celui dédié à l’énergie. Le bois est, pour vous, un matériau d’avenir qui s’adapte à toutes les époques grâce à de nouveau procédés de traitement.

À compter de 2012, vous défendez votre filière grâce au rayonnement des instances nationales de la forêt.

Membre du Conseil National de la forêt et des produits forestiers, rattaché au ministère de l’agriculture et de la forêt, et président du CNPF, vous parlez au nom de 3,5 millions de propriétaires privés sur 11 millions d’hectares de massifs.

Vous plaidez pour une gestion plus durable des forêts, en adaptant les arbres plantés et en préservant des sols forestiers fertiles malgré les bouleversements climatiques certains.

Dans une optique d’efficacité forestière et de coopération des acteurs, des synergies entre forêts publiques et privées sont actées permettant une augmentation du nombre de plans de gestion et un équilibrage raisonné du ratio forêt-gibier.

En 2014, vous obtenez la présidence de la Fédération nationale de la forêt privée, Fransylva, forte de 40 000 adhérents qui cumulent 1/5ème de la surface des forêts privées.

À ce poste, vous développez une stratégie à trois facettes : formation, appui technique, conseil de suivi aux producteurs. Cette stratégie prend tout son sens au travers du plan d’action 2015 de Fransylva. Il prévoit plus de communication avec les acteurs et à destination du grand public ainsi que la multifonctionnalité de la forêt entre partage et échanges de bonnes pratiques dans un esprit d’union et d’intérêt commun.

Un partenariat est d’ailleurs conclu avec Reforest’Action, association active qui collecte des fonds de particuliers et de plus de 600 entreprises pour reboiser la France et le monde.

Le numérique est une autre solution d’efficacité pour les producteurs français comme le montre l’outil de gestion et de cartographie numérique Sylvimap, développé dans ce but par la fédération. 

Ce sont ces mesures souples et innovantes qui marquent votre action au début des années 2000 et qui viennent prendre le relais du soutien direct de l’État aux forêts privées.

Grand défenseur des forêts et de toutes la diversité des métiers qu’elles offrent, vous avez à cœur de porter sa cause en tant que personnalité associée au Conseil économique, social et environnemental dès 2015.

Monsieur le président,

Monsieur le Vice-président,

Votre engagement dans la vie publique de notre pays, au service de nos concitoyens, revêt plusieurs formes.

Mais je voudrais conclure en vous disant qu’à travers combat inlassable pour la reconnaissance de la portée économique, sociale et environnementale donc d’intérêt général de la forêt française, vous œuvrez à la fois à la défense de ce qui constitue notre patrimoine, et de ce qui est essentiel pour notre avenir, dans un contexte de lutte contre le changement climatique.

Et c’est en raison cet engagement au service de l’intérêt général et de l’avenir de la France que vous méritez pleinement la reconnaissance de la nation.

Remise de la Légion d’honneur, au grade de Chevalier, à Antoine de Ponton d’Amécourt et le mérite agricole, au grade de Commandeur, à Charles de Ganay.
Remise de la Légion d’honneur, au grade de Chevalier, à Antoine de Ponton d’Amécourt et le mérite agricole, au grade de Commandeur, à Charles de Ganay.
Remise de la Légion d’honneur, au grade de Chevalier, à Antoine de Ponton d’Amécourt et le mérite agricole, au grade de Commandeur, à Charles de Ganay.

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