On n’a jamais autant parlé de décentralisation, pourtant on assiste à une centralisation au niveau local vers les chefs lieu. Pour ma part je ne pense pas que le regroupement soit toujours source de productivité. Les contre exemples sont très nombreux. Il nous faut donc défendre notre modèle de fonctionnement qui est fondé sur la proximité et la polyvalence !
Plus les méthodes d’EDI sont efficaces, plus les routes sont confortables, plus les distances sont rapides à parcourir dans nos campagnes, plus nous assistons à une centralisation des services publics en milieu rural !
On n’a jamais autant parlé de décentralisation, pourtant on assiste à une centralisation au niveau local vers les chefs lieu.
Pour ma part je ne pense pas que le regroupement soit toujours source de productivité. Les contre exemples sont très nombreux.
Car si les regroupements permettent sur le papier une meilleure utilisation des agents et des matériels, l’expérience et l’observation amène à constater que les regroupements sont source de spécialisation et de hiérarchisation. Or la spécialisation des agents et la hiérarchisation, le « Taylorisme », qui consiste à découper les tâches et les services, finissent toujours par être contre productifs.
Ainsi on observe dans le monde l’entreprise, des petites unités qui grossissent avec la volonté de « diminuer la part de leurs charges fixes »… et on les retrouve, quelques années plus tard avec des prix plus élevés que les TPE concurrentes! Et elles justifient ainsi cet écart : « oui mais les petites boîtes, elles n’ont pas de charges! »… Il en va des petites boites comme des petits services publics!
Il nous faut donc défendre notre modèle de fonctionnement qui est fondé sur la proximité et la polyvalence !
La polyvalence constitue le véritable intérêt des postes en milieu rural… Ces postes sont sans doute moins pointus sur d’innombrables sujets, mais ils sont riches en expériences différentes, en besoin de décision, en autonomie… Il laisse beaucoup de place à l’initiative personnelle. Le fonctionnaire en milieu rural sait peu de chose sur à peu près tous les sujets!
La fonction publique en milieu rural devrait être partie prenante du processus de formation des fonctionnaires en milieu urbain… qui à l’inverse s’hyper-spécialisent de plus en plus, jusqu’à savoir quasiment tout sur des sujets dont le citoyen n’a pas même idée!
Enfin, la présence de salariés du service public en milieu rural est un formidable outil d’aménagement du territoire… car elle permet une redistribution du PIB par le commerce et l’artisanat local.
Yves d’Amécourt
Conseiller Général de Gironde
En effet, pourquoi ne pas envisager d’avoir un système mixte :
– dans les centres urbains, accepter la mise en place d’un système concurrentiel basé sur un cahier des charges précis et des agréments à renouveler périodiquement après vérification auprès des usagers de la qualité du service rendu
– dans les autres endroits où il n’y a pas assez de gens pour qu’une entreprise privée puisse équilibrer son budget, permettre aux municipalités d’avoir un vrai service public de proximité, sans que la rentabilité soit la caractéristique première, mais en assurant également une présence sur le territoire et une "irrigation" des zones à faible densité en matière d’accès aux services et de consommation?
Enfin, pourquoi ne pas coupler ces dispositifs avec l’utilisation d’internet haut débit, encore peu présent dans nos campagnes et qui permet également d’avoir accès aux mêmes possibilités partout. Nous serions là aussi dans la continuité du service public. Et les nombreuses expériences, depuis quelques années, de disposer de formulaires administratifs à remplir informatiquement et de produits ou de services auxquels on peut accéder à distance, indiquent que cela fonctionne très bien. Les usagers seraient les premiers bénéficiaires de la mise en place de différents systèmes complémentaires. Malheureusement, en France, le concept d’égalité implique un refus absolu de régler différemment des situations différentes…