Nicolas SARKOZY répond aux viticulteurs dans les chais de Messieurs QUET aux Artigues de Lussac le 1er mars 2007. Un enregistrement a été effectué à cette occasion, que nous livre Jean-Paul Garraud, dactylographié. Verbatim.
» J’ai parfaitement conscience qu’il y’a une crise de la viticulture, bien- sûr, dans cette région, mais si vous regardez les autres régions ! bien-sûr ce n’est pas une consolation, mais enfin… Il y en a, même certaines, c’est encore pire !! Mais peu importe, la question n’est pas de savoir si la viticulture doit mourir avant les autres, la question, c’est que la France est une terre de viticulture, que la viticulture fait partie de notre histoire, de notre identité, de nos atouts, de la ruralité ou elle est un élément de l’activité économique, sur laquelle il y a plus de ruralité.
La ruralité ce n’est pas seulement des gens qui y résident, mais des gens qui y travaillent, et qui vivent de leur travail. A partir de ce moment là, qu’est ce qu’on peut faire ?
1ère chose :
Ce qui se passe avec la viticulture, c’est que vous êtes soumis à la concurrence internationale, que l’on n’imaginait pas il y a 30 ou 40 ans ; disons il y a 40 à 50 ans, nous étions les seuls à savoir faire du vin, notre renommée était internationale , et si on regarde le monde d’aujourd’hui ; dès qu’il y a un peu de soleil, ils veulent tous faire du vin ; et où qu’ on porte notre regard, aussi loin que l’Australie, que la Californie, que l’Amérique du Sud, on trouve donc, une concurrence internationale , féroce.
Je voudrais donc dire :
Je n’accepte pas qu’on importe des produits en France qui ne répondent pas aux mêmes critères, et aux obligations qu’on impose à nos producteurs nationaux : (1er élément )
On ne peut pas vous demander de faire la compétition en vous mettant deux boulets aux pieds.
Il y a des règles, elles doivent être les mêmes pour tout le monde.
Or vous savez très bien, vous et moi, qu’il y a des produits qui arrivent sur le Territoire National qui ne répondent pas à ces critères.
-Je suis pour la concurrence, mais elle doit être loyale ; faire venir des produits qui ne correspondent pas à ces mêmes critères, ( je suis désolé), comme c’est le même consommateur , on doit imposer les mêmes règles, et si les mêmes règles ne sont pas imposées dans le pays d’origine, on ne doit pas hésiter à taxer ceux qui s’exonèrent des règles que nous imposons à nos producteurs, puisque, en vérité, si on impose des règles à nos producteurs, ce n’est pas pour les ennuyer, c’est pour protéger le consommateur. (NDLR : la TVA Sociale va dans ce sens)
2 ème remarque :
C’est un problème d’image et d’identité.
On ne peut pas assimiler le vin au tabac ou à une drogue (on parlera de l’alcool après ). Le tabac, ce n’est jamais bon pour la santé, le vin ça peut-être bon pour la santé. Le problème du vin, c’est l’excès de consommation, le vin n’est pas une drogue. J’ai tiré une conclusion, assez simple, c’est que la prohibition sur la publicité pour le vin, c’est une question dont nous devons reparler.
On ne peut pas avoir la totalité de nos concurrents qui ont le droit de faire une publicité, et les seuls qui n’auraient pas le droit, seraient, ceux, porteur de tradition Française, de l’expérience Française, et de la production Française de qualité.
Je le dis d’autant mieux, et je prends mes responsabilités, je ne lèverais pas le pied sur les contrôles.
Je crois qu’il est logique, d’ouvrir la publicité, à un produit qui n’est pas en soi dangereux, autant la question de la mortalité sur les routes, c’est une question pour laquelle on ne peut pas négocier.
DONC :
1-Les mêmes règles sur les produits importés
2-Oui sur l’ouverture à la publicité
3-On garde les contrôles
4-On aurait pu me poser la question sur la répartition de la richesse et de la valeur ajoutée, entre la distribution et le producteur.
» Ecoutez, même si vous n’en avez pas parlé, cette question se pose quand-même :
-Tous les vins ne sont pas concernés de la même façon, mais on a quand même un problème d’organisation de la production face à une distribution qui est, elle-même organisée avec 5 vendeurs, 5 clients.
Le producteur se plaint, à juste titre, des prix : vous m’expliquiez tout à l’heure, que sur 4 appellations, il y en avait une, au moins, qui était vendue avec 30 à 40% de perte. Je ne vois pas les consommateurs qui bénéficient de cette baisse. Où est-elle partie?
Je dis, là aussi : « Je crois en l’économie de marché ; je pense que l’économie de marché ne doit pas empêcher l’État de réfléchir, quand il y a manifestement des problèmes. On ne peut pas avoir les prix qui baissent pour les producteurs, et les prix qui augmentent pour les consommateurs : c’est un sujet !
Il y a certaines régions qui sont en surproduction, si on avait pu organiser la production de manière conquérante, on aurait évité la catastrophe.
Il y a des rapports avec la distribution ; mais il y a également l’organisation de la production, vous n’êtes pas obligé de creuser vous-même le trou dans lequel vous allez descendre. Je souhaite que l’on puisse vous aider dans les discutions avec la distribution.
Je veux dire 2 choses :
-Vous aider à l’export ( nous avons un problème massif d’exportations françaises, et ça ne concerne pas, que la viticulture ) mais je crois profondément, qu’il va falloir changer notre politique de soutien à l’export. A force de vouloir aider tout le monde on n’aide plus personne.
Je pense qu’il faut que la France s’identifie dans un certain nombre de secteurs essentiels pour son avenir ; là où il y a une véritable crédibilité ; et que l’on mette le paquet sur ces secteurs. C’est tellement compliqué de gagner des parts de marché sur le vin, à l’internationale, cela demande un investissement de longues années, parce que ce n’est pas un bien de consommation comme les autres, c’est un bien irremplaçable ; il y a des habitudes de consommations, il y a des références, il y a une image.
La liberté de travailler, c’est mon projet.
-Les 35 heures, si vous me demander ma pensée on ne les aurait jamais faites. C’est quand même une idée bizarre d’aller mettre 35 millions sur la table, chaque année, pour empêcher les gens de travailler. Quand il y a du travail, c’est étonnant de mettre tellement de règlements et de charges que ça décourage l’embauche, et d’autre part ça décourage de solliciter du travail. Le système d’assistance est fait de telle façon, qu’aller travailler par tous les temps dans vos vignes, et rester à attendre le revenu de l’assistance, le choix est vite fait……..
Il arrivera un jour que vous ne trouverez plus personne pour travailler.
Qu’est ce nous proposons :
-C’est de ne pas refuser un travail plus de 2 fois, et que celui qui a le minima social, soit obligé d’avoir une activité pour garder l’estime de soi.
L’avenir de la viticulture, ce n’est pas seulement la mesure technique sur la viticulture, c’est également un ensemble dans la société qui respecte la terre, qui respecte le travail, qui respecte l’entreprise, qui allège les droits de succession.
Je suis pour l’allègement de ces droits, pourquoi?
Parce que je sais que des domaines comme les vôtres, avec le foncier qui a augmenté dans des conditions importantes, vos enfants n’auront pas les moyens de payer ces droits de successions ; C’est ça, la réalité.
Je ne suis pas décider de laisser partir la culture paysanne, la culture ouvrière, c’est une civilisation qui est en train de se jouer dans cette élection. Ca concerne aussi les usines, et quand il n’y aura plus d’agriculture, plus d’usine, qu’est-ce qu’on fera?
Nous voulons défendre cette civilisation.
Ce que vous avez appris, ça se transmet, ça se respecte, ça s’appelle l’identité.
Sur l’I.S.F, j’ai dit ce que j’en pensais. Un jour la France, se rendra compte qu’il n’y a plus rien à partager. Il ne faut pas être démagogue ; dans notre pays on veux partager la richesse. La richesse qui n’existe pas, on la partage comment?on fait comment ???
Le jour où il n’y aura plus d’entreprise qui feront des bénéfices, en France, est ce que ça créera du travail pour les gens? Il ne faut pas décourager la réussite. J’ai fait des propositions sur l’I.S.F qui permettront considérablement d’alléger les impôts pour ceux qui créent de la richesse et qui l’investissent en France…
Oui, certes… Le problème est que M. SArkozy, lorsqu’il a été au gouvernement, au budget en particulier, ne s’est pas distingué par une grande volonté de simplifier les procédures ni d’alléger les taxes. Je me souviens d’une interview télévisée où il disait même l’inverse, qu’il n’était "certainement pas question de baisser les impôts". Je crains que sa crédibilité soit trop faible. Ses propositions sur l’ISF ne sont que des aménagements, sans rien de radical. Comme le disait justement L. Parisot, il "n’a rien compris"(ni les autres candidats, au demeurant).
Bien lu
Réponse à "Guillemet":
François Fillon, en meeting au Mans, a bien avoué que le gouvernement auquel il a participé n’a pas été assez ambitieux.
Nicolas Sarkosy disait hier au journal télévisé qu’un ministre ne peut pas décider sur tout, en fonction de ses propres convictions.Cohésion gouvernementale oblige !
Fort de ce constat, l’équipe de Nicolas Sarkosy devrait se distinguer cette fois par une grande volonté de faire ce qu’ils nous promettent.
Ce sera (serait?) la politique du XXIème siècle !
Commentaire d’un vigneron etranger…
Tout d’abord je remercie M. d’Amecourt pour son blog et espere que les mots suivants sont compris pour leur force d’encouragement.
Concernant l’intervention, ci dessus, de M. Sarkozy…
Il est dificile de croire en quelqu’un qui pretend comprendre la filiere viticole nationale et internationale.
Certes, il est politique et une definition de la politique pourrait etre une initiation avec paroles et promesses. Malheureusement un discours aux viticulteurs de la Gironde qui commence avec une xenophobie envers d’autres pays producteurs de vin se lance, a mon humble avis, sur un mauvais pas. Il y a des partenaires dans tous ces pays producteurs mais vous devriez aller a leur encontre pour etablir relations et marches.
Pour reprendre M. Sarkozy, ‘dès qu’il y a un peu de soleil, ils veulent tous faire du vin’ On pourrait dire ceci des legions romains en arrivant en Gaulle, dans la lumiere des confreres vignerons qui vinifiaient, comparativement, d’excellents vins en Asie Mineur et Asie depuis des siecles.
Une telle erreur historique de la part d’un candidat presidentiel, et la phrase ‘disons il y a 40 à 50 ans, nous étions les seuls à savoir faire du vin…’ n’inspirent point. J’entends l’intervention de M. Sarkozy aupres des vignerons avec mefiance.
La production du vin francais tient toujours une place favorable dans le marche mondial du vin (cf. tradition, recente hausse d’export en vins, ouverture des marches BRIC..) mais il est incontestable qu’un travail est a effectue pour ameliorer cette place.
Une polemique domestique demeure entre qualite et quantite. Cependant il semble indispensable de reconnaitre que cette polemique est aussi vive dans les autres pays producteurs et la valorisation du vin et sa reconnaissance pars le consomateur est un probleme commun.
J’ai bien peur que vous en courez une risque si vous pretez oreille a personnes ignorantes de votre vrai situation.
Je ne cache pas que je ne soutiens point la politique de M. Sarkozy, mais heureusement nous vivons dans une democratie et le droit de vote est accorde a tout ‘citoyen’. Donc, si vous y croyez dans la politique de M. Sarkozy, allez y a tout coeur. J’imagine, malgre mon desir, que je ne peux pas vous en empecher.
Par contre lorsqu’il s’agit d’aborder les difficultes de la filiere viticole regionale et nationale, faites plutot confiance a vous meme qui etes verses dans le vin.
Commentaire d’un vigneron etranger…
Tout d’abord je remercie M. d’Amecourt pour son blog et espere que les mots suivants sont compris pour leur force d’encouragement.
Concernant l’intervention, ci dessus, de M. Sarkozy…
Il est dificile de croire en quelqu’un qui pretend comprendre la filiere viticole nationale et internationale.
Certes, il est politique et une definition de la politique pourrait etre une initiation avec paroles et promesses. Malheureusement un discours aux viticulteurs de la Gironde qui commence avec une xenophobie envers d’autres pays producteurs de vin se lance, a mon humble avis, sur un mauvais pas. Il y a des partenaires dans tous ces pays producteurs mais vous devriez aller a leur encontre pour etablir relations et marches.
Pour reprendre M. Sarkozy, ‘dès qu’il y a un peu de soleil, ils veulent tous faire du vin’ On pourrait dire ceci des legions romains en arrivant en Gaulle, dans la lumiere des confreres vignerons qui vinifiaient, comparativement, d’excellents vins en Asie Mineur et Asie depuis des siecles.
Une telle erreur historique de la part d’un candidat presidentiel, et la phrase ‘disons il y a 40 à 50 ans, nous étions les seuls à savoir faire du vin…’ n’inspirent point. J’entends l’intervention de M. Sarkozy aupres des vignerons avec mefiance.
La production du vin francais tient toujours une place favorable dans le marche mondial du vin (cf. tradition, recente hausse d’export en vins, ouverture des marches BRIC..) mais il est incontestable qu’un travail est a effectue pour ameliorer cette place.
Une polemique domestique demeure entre qualite et quantite. Cependant il semble indispensable de reconnaitre que cette polemique est aussi vive dans les autres pays producteurs et la valorisation du vin et sa reconnaissance pars le consomateur est un probleme commun.
J’ai bien peur que vous en courez une risque si vous pretez oreille a personnes ignorantes de votre vrai situation.
Je ne cache pas que je ne soutiens point la politique de M. Sarkozy, mais heureusement nous vivons dans une democratie et le droit de vote est accorde a tout ‘citoyen’. Donc, si vous y croyez dans la politique de M. Sarkozy, allez y a tout coeur. J’imagine, malgre mon desir, que je ne peux pas vous en empecher.
Par contre lorsqu’il s’agit d’aborder les difficultes de la filiere viticole regionale et nationale, faites plutot confiance a vous meme qui etes verses dans le vin.