Le Ministre Thierry Breton a annoncé que les stations services de France allaient bientôt être équipée de pompe de « BIO ETHANOL »… Tout le monde lui emboîte le pas et parle de l’effet de serre, de l’écologie, … Mais attention, tous les éthanols ne méritent pas le label « BIO » !!!
Il y a d’un coté l’éthanol brésilien obtenu à partir de canne à sucre, sous un climat tropical, sur des exploitations agricoles gigantesques;
Il y a l’éthanol produit par l’Europe à partir de la distillation des excédents de la vigne et du vin…
Il y a, en Europe, l’éthanol produit à partir de la fermentation de la mélasse de sucre de betterave, et celui obtenu à partir du blé et du maïs, avec des productivités à l’hectare très éloignées de la canne à sucre des zones tropicales.
Il y a la filière de production d’éthanol à partir de la fermentation des déchets et des sous produits végétaux (cellulose).
Si certaines filières sont censées, la filière éthanol fondée sur la culture intensive de céréales, en climat continental est bio absurde! Car elle consomme autant de pétrole qu’elle permet d’en économiser… Le bilan énergétique est mauvais et du point de vue des émissions de gaz à effet de serre, la performance est faible.
- Oui il est intéressant de développer l’utilisation de bio éthanol, mais à condition d’utiliser les filière suivante : canne à sucre en climat tropical, betterave à sucre, fermentation des déchets fermentescibles (filière concurrente de l’incinération), utilisation d’excédents…
- Non il n’est pas intéressant de développer une filière éthanol à partir de la culture de blé ou de maïs…
Selon Michel FEYRIT délégué régional Aquitaine de l’Association Technique Energie – Environnement ( ATEE ) : « pour obtenir une « tonne équivalent pétrole » d’éthanol, il faut dépenser, en France, environ 0,5 tonne de vrai pétrole ( soit un rendement global de 2 ) cf étude ADEME – DIREM , 2002 , dans les conditions les plus optimistes, et à condition d’incorporer directement l’éthanol dans l’essence, sans transformation chimique. … En france, la filière « alcool », c’est, pour le moment en tous cas, celle dite ETBE ( éthyl tertio butyl éther ), obtenu par réaction chimique d’un hydrocarbure pétrolier (l’isobutène) sur l’éthanol ; cette transformation conduit à dégrader fortement le rendement global, qui passe de 2 à 1 environ : il faut une tonne de vrai pétrole pour obtenir une tep d’ETBE. On comprend alors que cette filière est absurde, et n’a aucun avenir, s’il s’agit de remplacer le pétrole. »
Par contre, il existe d’autres filières de biocarburants beaucoup « efficace » que l’éthanol notamment les huiles végétales brutes issues, par exemple, de la culture du tournesol.
En conclusion, ce n’est pas parce qu’une énergie est issue du végétal terrestre, qu’elle est forcément bonne pour la planète… Encore faut-il valider que sur le cycle de production et d’utilisation du carburant, on n’utilise pas plus d’énergie fossile qu’on en économise !