Depuis trop d’années, l’INAO tente par tous les moyens de supprimer du territoire les Vignes Hautes et Larges, pourtant plus respectueuses de l’environnement et facilitant l’optimisation des coûts de production.
En 2004, le syndicat des Bordeaux a obtenu la création d’une commision d’experts sur le sujet de la densité de plantation… Parmi ces experts, Alain Carbonneau, professeur à Agro de Montpellier. Voici un message d’Alain Carbonneau à Olivier Brault, viticulteur en Anjou, utilisateur des Vignes Hautes et Larges.
« Cher Monsieur,
Les experts se sont exprimés en juin 2006 face à François Roncin « commanditeur » de notre groupe d’experts en signifiant leur désaccord avec la Commission Technique et surtout le Comité National, au sujet de l’imposition préalable de la règle des 4000 ceps/ha pour les Espaliers. Les experts restent sur leur proposition de définir des seuils pour le rapport SECV/PR (surface externe du couvert végétal rapportée à la production maximale autorisée) sans référence à la densité de plantation a priori, de considérer cette dernière comme une conséquence de l’application de la règle SECV/PR, et de confirmer que des Espaliers entre 3000 ceps/ha et 4000 ceps/ha sont acceptables dans les limites du seuil de SECV/PR. Au sein de l’INAO le Comité National est souverain; les experts ont fait leur travail dans un esprit de consensus et regrettent la position rétrograde du Comité National.
Je n’ai pas publié sur ce sujet car aucune donnée nouvelle ne le justifie. En revanche je m’investis de plus en plus dans la communication: vous pouvez donc faire état de ce message à qui vous voulez; je vais certainement intervenir publiquement sur ce dossier si le conflit continue; je ne l’ai pas fait à ce jour, je l’avoue, par respect vis à vis du défunt Président Renou.
Sincèrement:
Alain Carbonneau »
Voilà comment, après avoir nommé des experts, l’INAO va, contre l’avis des experts et contre l’avis de la base!
25% du vignoble bordelais est planté en Vignes Hautes et Larges = 30000 ha!
L’INAO qui dit représenter la viticulture, n’arrête pas d’en prendre le contre pied…
Dans ce contexte:
* Il faut rendre aux Syndicats d’Appellation le droit de disposer d’eux mêmes!
* Il faut donner au viticulteur un objectif de résultat et le laisser libre du choix de ses façons culturales!
Tout cela permettra de sortir de la période de « chasse aux sorcières » dans la quelle nous sommes entrés, et qui tente de faire croire que les mauvais vins sont issus des vignes à faible densité, ce qui est faux, archi-faux!
N’en déplaise à ceux qui, voyant que nous sommes trop nombreux, aimeraient voire disparaitre les viticulteurs qui cultivent les Vignes Larges et Hautes!
Selon Eric Duchène, face au réchauffement climatique, il faudra, je cite « certainement diminuer la densité des plantations afin de diminuer la surface foliaire, de façon à réduire la consommation d’eau ».
Qui a dit que les penseurs de l’INAO avait 1 siècle de retard sur la viticulture ?
Et bien … C’est moi et j’assume !
Tout indique qu’il faut, aujourd’hui, développer les vignes hautes et larges !
Monsieur,
Je suis consultant au Chili depuis plus de 7 ans sur plus de 8000 ha.
Je ne suis pas du tout d’accord avec votre analyse concernant la densité de plantes par hectare.
Les meilleurs vins chiliens proviennent de rendements faibles par pied avec des rendements économiquement rentables.
Les plus mauvais vins du chili proviennent soit des pergolas soit de vignes avec des densités hectares très faibles et avec des rendements par plante trop excessives.
En ce qui conerne l’eau utile, nous avons observé au Chili que la quantité d’eau utile exprimée en volume/hectare est la même en vigne haute densité qu’en vigne faible densité – la grande différence est la quantité d’eau utile par plante. Les vignes à haute densité étant moins vigoureuses que les vignes plantées en faible densité nécessitent moins d’eau par plante et comme il s’agit de qualité de vin, une plante qui consomme moins d’eau au cours de la phase de maturation du raisin, produit un vin naturellement meilleur, plus concentré, avec des tanins mûrs et des équilibres arômes/alcool plus acceptables.
Nous pratiquons tous les types d’irrigation et nous pouvons aujourd’hui parfaitement définir les protocoles d’irrigation quelque soit la qualité des vins recherchée.
Je crois que ce thème est trop important pour lancer aux yeux de n’importe quel public des théories qui ne s’appliquent pas à la réalité de la production.
Il faut se poser les bonnes questions :
– Bordeaux peut-il préserver ses marchés internationaux dans l’état actuel et avec la qualité des vins qui sont offerts aux acheteurs internationnaux ???
et
– Bordeaux intéresse-t-il toujours les acheteurs internationnaux avec la typicité actuelle de ses vins???
Trop souvent les experts sortent des conclusions sans tenir compte de la difficulté de commercialiser les vins.
Cher Monsieur Valette,
Vous avez été aussi viticulteur en Bordelais, y avez vous expérimenté les Vignes Hautes et Larges et sur combien d’ha ?
Bien cordialement.
Yves d’Amécourt