Il y a trois jours, le ministre de la « Transition énergétique » Agnès Pannier-Runacher communiquait sur son compte Twitter à propos du nouveau chèque du gouvernement : « le chèque bois », une aide pouvant aller de de 50 à 200 € par foyer (sic), à compter du 27 décembre. Et d’ajouter : « L’État agit contre la hausse des prix ! »
Mon sentiment est que l’État n’agit pas contre la hausse des prix mais à la suite d’une hausse des prix que les majorités au pouvoir depuis 2012 ont elles-mêmes provoquée par leurs décisions nationales et européennes.
Le « plan de relance » imaginé par Emmanuel Macron après la crise du coronavirus a eu un impact artificiel sur la demande d’achat de certains produits et a impacté leur prix à la hausse. La loi de l’offre et de la demande a fait le reste. Quand la demande dépasse l’offre, les prix augmentent.
La France était, jusqu’en 2020, exportatrice d’électricité et en capacité d’être autonome en gaz. Mais les choix successifs de l’exécutif, depuis dix ans, dans la lignée des différents gouvernements socialistes-verts depuis Lionel Jospin, sur le sujet particulier de l’énergie, ont provoqué une hausse des prix de l’électricité et du gaz, que la France n’aurait jamais dû subir. De ces choix funestes résulte l’obligation, pour la France, de demeurer dans le système européen de fixation du prix de l’énergie qui aboutit à des hausses de prix inacceptables pour les citoyens, comme pour les entreprises.
Enfin, la politique de la Banque centrale européenne, validée par la France, d’injecter le maximum de liquidité dans l’économie en achetant massivement de la dette publique a eu pour impact de dévaluer la monnaie européenne par rapport au dollar et d’impacter lourdement les factures d’importation de la France et sa balance commerciale.
Il n’y a pas si longtemps, la France empruntait à des taux négatifs et le ministre du Budget se vantait devant la représentation nationale que cela « permet[tait] de créer de nouvelles recettes budgétaires ». La dette est devenue le psychotrope du budget national.
Des boucliers en carton…
Les différents boucliers tarifaires, mis en place par le gouvernement pour contenir la forte hausse du prix de l’énergie, permettent, certes, de contenir la hausse des prix, mais ils pèsent lourdement sur les finances publiques. La dette de la France a atteint, en cette fin d’année, la barre des 3.000 milliards d’euros ! Le pire est à venir.
Comme disait le Président Charles de Gaulle lors d’une de ses conférences de presse mémorables : « Il est par-dessus tout nécessaire que la nation ne distribue pas plus que ce qu’elle gagne. Autrement, ce serait l’inflation. Et un peuple en proie à l’inflation se condamne lui-même à un effondrement monétaire, économique et social, marqué par les pires secousses. »
L’inflation nous fait perdre en compétitivité, nos exportations diminuent et nos exportations augmentent, notre balance commerciale se dégrade.
La confiance diminue et le niveau d’incertitude augmente avec un impact négatif sur l’investissement : plus l’inflation est élevée, plus la rentabilité des investissements est difficile à estimer, pour l’investisseur et pour les banques qui hésitent alors à prêter.
Le pays peut entrer en stagnation, voire en récession, avec une nouvelle dégradation des comptes publics.
D’aucun prétendront, au contraire, que l’inflation est favorable aux finances publiques et à la Sécurité sociale : la hausse du prix des biens accroît les recettes de TVA, la hausse des salaires accroît les sommes récoltées au titre des cotisations sociales ; et comme la dette publique, bien qu’augmentant, n’est pas indexée sur l’inflation, elle baissera relativement au PIB… Mais ce raisonnement-là fonctionne-t-il encore dans un pays qui a perdu son industrie ?
Pendant ce temps-là, des entreprises ferment, faute de pouvoir faire face à leur future facture d’énergie directe ou indirecte.
Le gouvernement, lui, se félicite de l’efficacité de sa nouvelle politique de « sobriété énergétique » et de son « chèque-bois »… Et des chèques en bois !
Quant aux générations futures, elles n’auront qu’à rembourser la dette accumulée à force de signer des chèques en bois ! Quel gâchis !