À l’occasion de la crise énergétique, on voit, sur les réseaux sociaux, ressurgir les prises de position des uns et des autres dans le passé. Twitter, notamment, a beaucoup de mémoire. Ainsi, lors d’un débat pour l’élection présidentielle de 2017 sur le sujet du nucléaire, on voit François Fillon défendre l’énergie nucléaire, à contre-courant de la pensée dominante du moment, car elle est « sûre, décarbonée, pilotable et gage de compétitivité ». En réponse, Emmanuel Macron explique, lui, qu’il vise un mix énergétique 50/50 entre le nucléaire et les énergies renouvelables en 2025 (sic !). « Impossible ! » répond François Fillon. Enfin, Jean-Luc Mélenchon met en garde François Fillon : « Cette scène sera dans les archives politiques. Imaginez qu’il arrive quelque chose. On ressortira cette scène et chacun sera devant ses responsabilités. »
Il ne croyait pas si bien dire, le chef des Insoumis ! Aujourd’hui, la crise d’approvisionnement d’énergie et les décisions qui sont prises depuis dix ans mettent la France dans un énorme embarras, et chacun est effectivement devant ses responsabilités ! Notamment Emmanuel Macron qui, dans le sillage de François Hollande, a décidé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, mais aussi Édouard Philippe et Élisabeth Borne, qui l’ont entérinée.
Rappelons qu’avant la fermeture de Fessenheim, le secteur de l’électricité contribuait à l’équilibre de la balance commerciale de la France. Nous étions souverains et exportateurs ! En 2018, la France était le dixième producteur mondial d’électricité et le premier pays exportateur. En 2020, sa production nette s’élevait à 500,1 TWh : elle était le premier pays exportateur d’Europe, avec un solde exportateur de 43,2 TWh !
Chacun est bien devant ses responsabilités… Comme les parlementaires de la majorité qui, emboîtant le pas au président de la République, ont voté en 2018 un texte, encore en vigueur, signant l’arrêt de 14 réacteurs nucléaires d’ici 2035.
Chacun est devant ses responsabilités, en particulier l’État qui, depuis dix ans, a engagé 150 milliards d’euros dans les énergies renouvelables intermittentes, notamment l’éolien, au lieu d’investir dans la maintenance de nos réacteurs nucléaires. « Aujourd’hui, nous avons 32 réacteurs nucléaires à l’arrêt sur 56. S’ils fonctionnaient tous, on n’aurait pas de soucis d’électricité », disait à Apolline de Malherbe Fabien Bouglé, expert en politique énergétique, cette semaine, sur RMC.
Chacun est devant ses responsabilités comme les ministres qui, « au nom de la restauration des continuités écologiques » souhaitée par l’Europe, ont organisé la destruction de barrages hydrauliques centenaires comme par exemple à Vezins ou à Ducey-les-Chéris, dans la vallée de la Sélune (Sud-Manche). Cette décision nous prive à la fois de ressources en énergie électrique, des seules solutions dont nous disposons pour stocker l’électricité et de ressources en eau pour les populations et l’irrigation.
Chacun est devant ses responsabilités, enfin, comme Emmanuel Macron qui a fait le choix d’interdire en France l’exploitation de nos propres gisements d’hydrocarbures.
À suivre…
Cette tribune a été publiée sur le site Boulevard Voltaire le 4 septembre 2022