Jusqu’ici très prudent sur le sujet, Nicolas Sarkozy a refait un pas hier en faveur de la TVA sociale et prôné l’expérimentation de cette mesure, comme il l’avait déjà annoncé à Agen. Cette fois, il propose de transférer un tiers des prélèvements sociaux sur la TVA et de baisser d’autant la charge salariale des entreprises pour améliorer leur compétitivité.
Les détracteur de cette solution lui trouve un gros inconvénient : selon le journal Libération : « elle pousse les prix à la hausse ». En fait, il n’en est rien puisque pour les produits manufacturés en France, la TVA sociale se subsituerait aux charges sociales. Ainsi selon Nicolas Sarkozy «En moyenne, le prix des produits fabriqués en France devrait rester stable».
Mais la critique contre la TVA sociale est surtout politique. Elle est «socialement injuste, car elle ferait payer aux consommateurs l’allégement des cotisations accordé aux entreprises», souligne François Hollande. Là encore, cet argument est fallacieux! Ce sont les prélèvéments sociaux actuels qui sont injustes, car ils font porter le coût des charges sociales uniquement par les produits manufacturés en France!
Autre opposition radicale, syndicale celle là, car ce sont les cotisations qui légitiment l’implication des partenaires sociaux dans la gestion de la Sécu. Les remplacer par un impôt, c’est faire de la Sécu un système étatisé d’aide sociale, et non une assurance financée par les actifs. Hors chacun sait que la Sécu est le fromage des syndicats!
A l’heure où la Couverture Maladie est devenue Universelle (CMU), à l’heure où chacun à le droit aux minimum sociaux (AAH, RMI, Allocations chômages) il n’est pas logique que la protection sociale soit payée par les seuls travailleurs qu’ils soient salariés ou patrons !
Albert Einstein l’avait bien compris : « On ne résout pas les problèmes avec les formes de pensée qui les ont fait naître »
Oui sauver l’emploi doit être une priorité ! Mais sauver l’emploi passe par un changement radical du financement de notre protection sociale !
Voilà bien longtemps que le constat est fait :
– nous ne sommes pas compétitifs à l’étranger car nos coûts de production sont grevés de charges sociales trop importantes
– nous ne sommes pas compétitifs en France parce que des produits « sans charges sociales » viennent nous concurrencer sur nos propres marchés !
– désormais, la reprise de la consommation en France, crée(r) des emplois à l’étranger…
o car nous avons délocalisé une grande partie de nos productions.
o Parce que les français, pour utiliser au mieux leur pouvoir d’achat portent leur dévolu sur des marchandises importées et moins chères, sans se rendre compte qu’en ce faisant, ils suppriment leurs propres emplois !
o Parce que derrières nos grandes marques françaises, notre agroalimentaire, se cachent désormais des productions qui viennent d’ailleurs : Europe de l’est, Chine, Afrique du nord…
– Après avoir délocalisé les travaux de main d’œuvre, voilà que nous délocalisons les services…
Comment faire, dans cette situation pour être économiquement performants ici et là bas, conserver notre protection sociale ici, et faire revenir les entreprises en France ?
Une solution existe, elle est frappée de bon sens : c’est ce que certains appellent la « TVA sociale », d’autres les « charges sociales ajoutées »…
Le principe est simple : faire payer les charges sociales sur les zones de consommation et non plus sur les zones de production.
En effet, pourquoi un « plombier polonais » qui consomme une bouteille de Bordeaux devrait-il payer les cotisations sociales des agriculteurs Girondins ? C’est pourtant ce qui se passe aujourd’hui !
De même, pourquoi un agriculteur français qui achète une télévision chinoise, devrait-il s’affranchir de payer les charges sociales, que pourtant, son voisin qui a acheté une télévision française (s’il en reste ?) paye…
Que penser de la LOGAN/RENAULT, fabriquée à l’Est sans charges sociales, pour être vendue à nos concitoyens ?
Proposition de Nicolas Sarkozy: réduire d’1/3 les charges sociales patronales sur les salaires et les remplacer par des « charges sociales ajoutées au prix de vente. »
Quels avantages procureraient cette méthode :
– nos produits pourraient être exportés « hors charges sociales » et ainsi devenir compétitifs sur les marchés export.
– Nos produits vendus en France, supporteraient les mêmes charges sociales que ceux importés, et ainsi nous serions plus concurrentiels sur nos propres marchés
– le prix de la LOGAN serait augmenter du montant de la TVA sociale, par contre une TWINGO pourrait être vendue, en Chine, sans TVA Sociale…
– La trésorerie des entreprises en serait améliorée, car la valorisation des stocks changerait… on ne stockerait plus, comme aujourd’hui, des « charges sociales ». Aujourd’hui l’entreprise paye des impôts sur la valeur des stocks qu’elle a produit. Dans la valorisation des stocks les charges sociales occupent une part importante !
Enfin et pour conclure, en cessant de taxer l’emploi, on cesserait définitivement de tout faire pour le faire disparaître. Comment imaginer développer l’emploi en France quand l’emploi est la chose la plus taxée : l’ensemble des taxes sur les salaires représentent 100% du salaire !
Autrefois, on avait imaginé taxer les habitations en fonction de leur nombre de fenêtres. Et bien les propriétaires ont bouché leurs fenêtres pour réduire l’impôt ! Si l’on ne cesse pas rapidement de taxer l’emploi en France, l’emploi disparaîtra, comme à l’époque, les fenêtres… et il ne restera plus en France que des administrations et les emplois publics !
Est-ce celle là la France qu’on nous promet ? Une France qui dans le monde se chargerait des procédures et de l’administration, tandis qu’ailleurs ont produirait des biens de consommation ?
Aussi vrai que les poules font des œufs, les entreprises font des emplois. Imaginer que l’on peut créer durablement des emplois sans entreprises, c’est comme raconter qu’on peut faire des œufs sans poules ! Les poules font les œufs et les œufs font les poules ! Les entreprises font les emplois et les emplois font les entreprises !
Je suis ravi que Nicolas Sarkozy enfonce le clou sur ce sujet. Car le PS et l’UDF, après en avoir beaucoup parlé, semble avoir finalement rejeté cette idée…
Je suis heureux que Nicolas SARKOZY commence à découvrir les avantages de la TVA sociale. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Encore un petit effort et nous entendrons parler d’un referendum pour approuver un nouveau pacte européen ou bien encore le salaire de la mère au foyer promis depuis 2002 par Jacques CHIRAC ou bien encore d’un vice premier ministre à l’environnement.
A ce train, il va finir par gagner mais ça aura été dur de le faire évoluer…
Une mesure qui va dans le bon sens pour retarder le naufrage du navire. Elle ne saurait suffir à retrouver une réelle compétitivité à l’export car, l’orgueil des français dut-il en souffrir, la compétence des employés de certains pays en voie de développement (Inde, Chine …)est souvent supérieure à celle d’un français pour un coût incomparablement inférieur. Pour être complet il faudrait également prendre en charge ce différentiel de productivité en incluant par exemple dans cette TVA le paiement de tout ce qui n’est pas du travail effectif (congés payés, formations etc… ). On discutera du partage du gâteau lorsque celui ci aura suffisamment grossi …
La TVA Sociale mise en place en Allemagne par Angela Merkel a permis de redonner une attractivité aux produits allemand, sur le marché allemand, d’exercer une forme de préférence nationale sur la consommation et ainsi d’augmenter le taux de croissance. Les résultats sont les mêmes au Dannemark. La "TVA Carbone", ou la TVA "administration nationale", sont autant de pistes…Quoi que pour le poids de notre administration, l’objectif est plutôt de faire des économies!