Un citation d’Albert Camus pour aider ceux qui avancent sur le chemin qu’ils ont choisi…

« À l’étape où je suis de mon expérience, je n’ai rien à épargner, ni parti, ni église, ni aucun des conformismes dont notre société meurt, rien que la vérité dans la mesure où je la connais. J’essaie en tout cas, solitaire ou non, de faire mon métier et si je le trouve parfois dur, c’est qu’il s’exerce principalement dans la si affreuse société intellectuelle où nous vivons, où l’on se fait un point d’honneur de la déloyauté, où le réflexe a remplacé la réflexion, où l’on pense à coups de slogans, comme le chien de Pavlov salivait à coups de cloche et où la méchanceté essaie trop souvent de se faire passer pour l’intelligence. Si l’écrivain tient à lire et à écouter ce qui se dit ou ce qui s’écrit, il ne sait plus alors à quel saint se vouer. Restez un artiste ou ayez honte de l’être, parlez ou taisez-vous et de toutes manières, vous serez condamnés. Que faire d’autre alors, sinon se fier à son étoile et continuer avec entêtement la marche aveugle, hésitante, qui est celle de tout artiste et qui le justifie quand-même, à la seule condition qu’il se fasse une idée juste, à la fois de la grandeur de son métier et de son infirmité personnelle. Cela revient souvent à mécontenter tout le monde. Je ne sais pas si j’ai donné trop ou pas assez de signatures, si je suis prince ou balayeur, mais je sais que j’ai essayé de respecter mon métier et je sais aussi que j’ai essayé plus particulièrement de respecter les mots que j’écrivais, puisqu’à travers eux, je voulais respecter ceux qui pouvaient les lire et que je ne voulais pas tromper. »

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