Y en à marre !!

Réforme de l’agrément : voici le dernier édito paru dans « le vigneron du val de Loire », signé par mon ami Olivier Brault, viticulteur et Président de l’UFVHL.

« La viticulture était déjà dans les pommes, demain elle sera dans les choux. »

Depuis sa création, l’agrément a été l’un des outils qui a permis d’améliorer la qualité générale des vins. Aujourd’hui l’agrément tel que nous le pratiquons est devenu obsolète. Il n’est plus adapté au mode vinification, d’élevage, de commercialisation, et cela avec un coût insupportable. La réforme de l’agrément a une justification réelle mais pas à n’importe quel prix. L’expérimentation menée de concert entre la fédération viticole de l’Anjou, le centre Inao d’Angers et un petit groupe de viticulteurs angevins avait le mérite d’être pragmatique, de bon sens tout en minimisant le coût. Nous devons continuer de faire valoir nos spécificités pour ne pas subir un cadre national imposé par l’Inao. Compte tenu du particularisme de chaque vignoble, il ne peut y avoir un modèle d’agrément unique. En effet, peut-il y avoir les même règles pour un vignoble qui à obligation de mettre en bouteille dans la région de production et celui qui exporte en vrac, pour un vignoble qui est en mono appellation et mono cépage et celui qui est multi appellations et multi cépages, sans risquer de créer une usine à gaz à un coût prohibitif pour le viticulteur. Nous devons avoir une obligation de résultat et non de moyen.

La Loire, notamment dans le cadre de la CVVL (Confédération des Vignerons du Val Loire) a pris l’habitude de travailler les dossiers transversaux en commun. La réforme de l’agrément peu être un de ces dossiers à condition que les instances nationales nous laisse une marge de liberté. Mais il est vrai que cette cohésion régionale n’est pas courante. Certains vignobles ont même tendance, devant l’incapacité de résoudre et/ou à assumer leurs difficultés, de les remonter au niveau national, créant ainsi des problèmes chez les autres.

Si dans la société Française, l’idée de régionaliser, est acquise et même parfois subie, la viticulture a tendance à rester centralisatrice et cela dans tous ses compartiments. En effet VINIFLHOR serait sur le point de décider de remonter toute la gestion des aides aux caves particulières ainsi que le pilotage de la recherche expérimentation au niveau national. Peut être, estime-t-on en haut lieu, que les délégations régionales n’ont pas la connaissance du terrain suffisante pour appréhender ces dossiers ? Pire, demain, toutes les opérations mettant en jeu des fonds européens (restructuration, distillation, ……) pourraient être gérées, comme pour d’autres filières, par l’AUP (pour agence unique de paiement), dépendant de État. La filière était déjà coupée en deux entre l’INAO et VINIFLHOR mêlant le vin avec les fruits, les fleurs. Demain, nous serons noyé au milieu des DPU, des quotas laitiers, des betteraves …..

La viticulture était déjà dans les pommes, demain elle sera dans les choux.

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