Cérémonie de commémoration du 90ème Anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918 à Sauveterre de Guyenne le Mardi 11 novembre 2008.
Dépot d’un gerbe au Puch , par Benoit Puaud.
- 9h00 : rendez vous devant la Mairie de Sauveterre, puis départ vers les monuments aux morts de Puch, Saint Léger de Vignague et Saint Romain de Vignague. Dépot de gerbe en chaque lieu, sous les drapeaux des sections locales et amies de l’UNC, de la FNACA, de l’ANACR et du PG CATM.
Dépot d’une gerbe à Saint Léger de Vignague, par Guy Latorre.
- 10h30 : messe à l’église Notre-Dame de Sauveterre célébrée par le Père Christophe Picault.
Dépôt d’une gerbe à Saint Romain de Vignague, par Pierre Tomada.
- 11h30 : Dépôt de Gerbe par le autorités et de bouquets par les enfants, au Monument aux Morts de Sauveterre de Guyenne. Discours de Jean-Paul Favard, Président de l’UNC. Lecture d’un texte par Madison Hadoux, élève du collège Robert Barrière. Lecture d’un texte par le Général de Corps d’Armée Jacques Guichard. Discours de Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat aux anciens combattants, lu par Benoit Puaud, 1er Adjoint. Chant de la Marseillaise par les enfants de l’école élémentaire.
- 12h00 : Vin d’honneur à la salle des fêtes rue Saint Romain. Discours d’Yves d’Amécourt, Maire de Sauveterre, Conseiller Général.
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Mesdames, Messieurs, chers amis,
Nous sommes ici rassemblés, en ce onzième jour de novembre, pour commémorer le jour de l’Armistice de la guerre de 1914-1918 dont c’est le 90ème anniversaire.
Nous avons fait le tour, ce matin, des monuments aux morts afin de rendre hommage à nos concitoyens morts pour la France à Puch, à St Léger de Vignague, à St Romain de Vignague et nous voici à Sauveterre.
A travers ce pèlerinage, chaque année, nous prenons conscience du tribut que chacune de nos communes, et chacune des 36000 communes de France a payé à la patrie durant la Grande Guerre…
Aujourd’hui, nous honorons la mémoire de ceux qui ont perdu leur vie ou leur intégrité physique sur l’un des innombrables champs de bataille d’un conflit où l’Europe s’est déchirée elle-même.
C’est un devoir de rappeler qu’en un peu plus de quatre ans, 28 millions d’hommes, de femmes et d’enfants furent tués pendant la première guerre mondiale, dont 1 million 400 000 soldats français ou combattant sous le drapeau tricolore.
Parmi les survivants, 6 millions, dont 1 million 120 000 appartenaient au camp français, revinrent mutilés. Tous ceux qui ont vécu cette terrible épreuve ont vu leur vie bouleversée à jamais.
Aujourd’hui, partout en France et en maints endroits d’Europe et du monde, les Français et les amis de la France sont rassemblés :
pour raviver la mémoire de cette tragédie,
pour honorer la grandeur de ceux qui en ont été les acteurs et les victimes
pour rappeler aussi le sens de leur sacrifice.
Le temps a passé sur les batailles et sur les souffrances endurées, et la vie en a atténué peu à peu les traces dans nos esprits, à mesure que disparaissent les derniers témoins vivants.
Pour nous qui n’avons pas traversé ces épreuves, la mémoire est désormais un devoir collectif, non pour perpétuer la haine et les divisions, mais au contraire pour être fidèles aux véritables leçons que nos grands-pères et nos pères ont tiré de leur expérience de la guerre. Leur courage, leur abnégation, leur esprit de sacrifice renforcent notre volonté de poursuivre dans la voie qu’ils nous ont tracée.
Par delà la cruauté des destins individuels brutalement interrompus, les combattants de 1914 – 1918 nous ont légué ce qui fait aujourd’hui la force et le prix de l’aventure européenne.
La conviction d’un destin commun, fondé sur des valeurs partagées et sur la confiance dans un avenir de paix, est née sur les champs de bataille de la Première guerre mondiale.
Près d’un siècle plus tard, après les horreurs d’un second conflit planétaire, cette conviction a enfin pris racine sur ce continent. Elle s’est même épanouie au point d’acquérir la force d’une évidence dangereusement négligée.
Les ennemis d’hier sont devenus les amis d’aujourd’hui ; et le fracas des armes ne retentit plus en Europe. Nous le devons à ceux qui sont morts et qui ont souffert pour que cette réalité prenne corps.
Cependant la paix n’est pas acquise par elle-même pour toujours ; et la fidélité que nous devons à ceux qui ont été privés de leur vie par la guerre est celle du courage d’agir et de faire face lorsque cette paix est menacée.
La France et l’Europe sont aujourd’hui engagées dans la défense des valeurs de paix et d’humanité dans l’intérêt de tous.
Je remercie tous ceux, jeunes et moins jeunes qui ce sont associés à cette commémoration. En particulier les élèves des écoles et du collège.
Nous sommes des passeurs de mémoire.
Cette guerre nous ne l’avons pas vécue, mais on nous l’a racontée. A notre tour il faut la raconter. Car nous devons transmettre aux générations qui suivent, ces récits que nous ont donné les générations qui nous précédent. Afin que les jeunes générations puissent poursuivre la construction d’un monde meilleur.
Cette « sale » guerre aura bientôt un siècle.
Les témoins oculaires, les poilus, se sont éteints un à un. A nous qui sommes plus jeunes, il nous reste le souvenir et les récits de ceux qui ont vécu l’horreur des combats. Il nous reste le nom de nos aïeux inscrits dans le marbre. N’oublions pas chaque fois que c’est possible, de leur rendre hommage…
Vive la France ! Vive l’Europe !
Nous étions 130 environ, à Sauveterre, pour rejoindre le monument aux Morts.
Je me suis inspiré, pour rédiger ce discours, du discours de commémoration du 88ème anniversaire de l’armistice prononcé par l’Ambassadeur de France en Autriche, au cimetière central de Vienne – le samedi 11 Novembre 2006 à 10 H 30