2. Promouvoir des villes d’équilibre à fort potentiel de développement, d’inclusion et d’innovation

Au-delà de leur succès croissant auprès des Français, les villes moyennes balisent le territoire national et déploient une série d’atouts qui fondent les avantages comparatifs de la France. Elles sont centrales dans un acte de décentralisation. Leur fonction « charnière » entre les zones rurales et les métropoles accentue leur positionnement stratégique et leurs missions de centralité dans l’optimisation des politiques publiques.

Très concrètement, les villes moyennes offrent sept avantages majeurs :

  • Leur singularité. Elles sont l’échelle qui incarne le mieux la diversité territoriale et les richesses culturelles de la France. Or, la culture participe de deux composantes essentielles de notre projet de société : le sentiment d’appartenance et la capacité de différenciation des nos territoires. L’ensemble de notre patrimoine matériel et immatériel mérite d’être en permanence revisité. C’est celui par lequel nous retrouverons un double avantage à la fois entrepreneurial mais aussi de cohésion sociale.
  • Elles irriguent les territoires ruraux (Cf. « Nos campagnes territoires d’avenir » Gouvernement -2019) et participent d’une revalorisation de l’ensemble de nos atouts à la fois économiques et agricoles.
  • En matière de développement économique, elles représentent une échelle pertinente pour tirer parti du large spectre des atouts de nos territoires : leur diversité culturelle et géographique permet d’adosser ou de revitaliser des filières propres à chaque territoire ; leur centralité permet d’agréger des circuits courts de production et de consommation ; les opportunités de logements et d’espaces permettent d’attirer des emplois tertiaires délocalisés ou des reconversions à la recherche d’un nouveau cadre de vie (télétravail, créations d’entreprises, reprise d’activités, tourisme)
  • Sur le logement, elles offrent des débouchés exceptionnels face à l’impasse métropolitaine. Le taux de vacances dans le centre des villes moyennes est d’environ 15%. L’opération « Action cœur de ville » procède de cette reconquête de nombreux logements libres sans pour autant accentuer l’étalement urbain.
  • En ce qui concerne l’insertion professionnelle, jusqu’au niveau Bac + 3, le taux d’insertion dans l’emploi est supérieur en province /l’Ile de France : 82% vs 77% (sources INSEE 2020) et confirme la dichotomie villes moyennes/ métropoles.
  • En termes d’emploi et de formation les villes moyennes constituent des pôles d’ajustement et de formation très fortement corrélés aux besoins d’emploi liés à l’économie locale. Cela implique une coordination des politiques d’emploi au plan régional afin de rapprocher les centres de décision des actions sur le terrain.

Dans une note de juin 2020, France-stratégies défend une politique d’emploi de proximité : « Les incitations socio-fiscales à la relocalisation des postes de travail de qualité dans les territoires les plus défavorisés apparaissent moins coûteuses et potentiellement plus favorables à la convergence des marchés du travail »

  • Sur le plan environnemental, les villes moyennes permettent de concilier le fait urbain et la proximité de la nature. Or le lien organique entre l’homme et la nature appelle des réponses dont l’ensemble des études montre qu’elles sont de plus en plus attendues par l’opinion. « La ville au cœur de la nature » est une promesse plus sensée à tout point de vue que « la nature au cœur des métropoles ». La prise de conscience écologique procède de cette logique, à la fois plus réaliste et plus équitable. Une meilleure distribution démographique permet également de rompre avec l’effet viral des ilots de chaleur dont la concentration urbaine est le 1er responsable. Enfin, la ville moyenne est une échelle d’expérimentation de solutions environnementales (alternatives énergétiques, mobilités autonomes, évolution des comportements, circuits courts) dont les bénéfices pourront progressivement s’implémenter dans des villes plus grandes.

Les villes moyennes sont autant de centralités dont les potentiels permettent une distribution efficace de l’action publique et une fertilisation de nos atouts géographiques et culturels.

« Il faut un narratif qui ré-ancre les individus dans des réalités physiques qu’elles soient historiques, géographiques ou culturelles (…) Les entreprises vivent très largement des mythes et de l’imaginaire » Fabrice Le Saché

« Les pratiques culturelles amateurs et les loisirs créatifs offrent de remarquables débouchés pour revitaliser des composantes de ce patrimoine immatériel » Nathalie Sultan.

« Des opportunités et des financements à la fois publics et privés permettent de développer des offres dans le cadre du dispositif Action cœur de ville » Jean-Yves Carillet

La trame très « différenciante des villes moyennes garantit cette diversité culturelle qui fait la raison d’être des réformes et leur acceptabilité par les opinions. « Aucune région du monde n’est fongible dans un monde aseptisé. Aucune économie n’a d’avenir dans un mouvement d’uniformisation » (Source : entretien entre Jean-Christophe Fromantin et Jean-Dominique Senard). L’auteur austro-hongrois Karl Polanyi rappelle également qu’entreprendre des « réformes économiques » sans se soucier de leur impact sur les sphères sociales et culturelle s’avère généralement suicidaire. « Rien n’obscurcit aussi efficacement notre vision de la société que le préjugé économiste » consistant à penser l’économie de manière autonome, sans lien avec la société (Source : Philitt.fr – 2016)

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