La filière vin a déposé auprès du ministère de la « Transition écologique » son référentiel Label bas-carbone spécifique. La démarche va permettre aux entreprises viticoles d’accéder au marché volontaire pour accélérer l’amélioration de leurs pratiques.
Pour faire face au changement climatique, la viticulture doit relever deux défis majeurs : adapter les pratiques tout en atténuant les effets sur le changement climatique par une diminution de son empreinte carbone. La filière vin a déposé récemment auprès du ministère de la Transition écologique, son référentiel Label bas-carbone (LBC) spécifique à la viticulture. Cela va permettre aux entreprises viticoles d’accélérer l’amélioration de leurs pratiques.
QUELS SONT EN VITICULTURE LES POSTES QUI POSSEDENT L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL LE PLUS LOURD ?
Les postes qui ont le plus d’impact au niveau environnemental sont :
– le fioul pour la carburation des tracteurs viticoles : de 11 % à 21 % de la contribution totale suivant les domaines selon qu’ils sont en vigne étroites ou en vignes hautes et larges , en viticulture traditionnelle, HVE ou biologique, en vendanges mécaniques ou manuelles, etc.
– l’utilisation des bouteilles de vin pour le conditionnement : de 17 % à 27 % de la contribution totale ;
– l’utilisation de carton imprimé : jusqu’à 13 % ;
– le fret routier vers les clients : jusqu’à 20 % de contribution sur certains domaines ;
– l’électricité : de 1 % à 11 %.
Comment agir pour améliorer le bilan carbone d’une exploitation viticole ?
Plusieurs leviers permettent de diminuer l’impact carbone d’une exploitation viticole :
- la récupération et la valorisation calorifique, dans une chaudière classique, des bois de taille et des charpentes si elles se substituent à la consommation de fioul ou de gaz ; ou le broyage sur place des bois de taille et des charpentes au lieu du brûlage ; ou le compostage des bois de taille ;
- la viticulture de conservation, viticulture de régénération des sols, l’enherbement, etc. pour augmenter la fixation du CO2 dans les sols ;
- l’usage des haies bocagères et des boqueteaux pour développer la biodiversité ; l’usage des techniques de biocontrôle et de confusion sexuelle pour limiter l’usage des pesticides ;
- le stockage ou la valorisation, sous forme de bicarbonate par exemple, ou de CO2 réutilisable, du CO2 libéré par les fermentations, qui représente 0,1 % des émissions nationales de gaz à effet de serre ;
- le raisonnement des itinéraires techniques viticoles de manière à alléger les programmes de traitements ; viticulture de précision, pose de stations météo sur les propriété, traitements préventifs plutôt que curatif ;
- l’utilisation même partielle de biocarburants comme alternative à la consommation de combustibles fossiles ; allègement des engins agricole et/ou recours à des engins plus petits (quad, etc.)
- l’allègement des bouteilles de verre, voire la substitution du verre par d’autres matériaux ;
- l’expédition du vin en vrac plutôt qu’en bouteilles sur les longues distances ;
- la substitution du transport routier des marchandises par le ferroutage ;
- l’utilisation de piquets en bois (robinier), plutôt que des piquets en acier galvanisé ;
- l’utilisation de l’azote plutôt que le dioxyde de carbone pour l’inertage ;
- le bouchage liège, matériau naturel qui contribue à l’entretien d’une forêt, véritable puits de carbone ;
- l’utilisation du train à la place de la voiture ou de l’avion pour les déplacements domicile travail et les déplacements professionnels.
- l’usage d’électricité décarbonée (en France 92% de l’électricité est décarbonée) et la production d’électricité en autoconsommation sur les toitures des bâtiments d’exploitation ;
En 2024, le Crédit Agricole dévoilera son projet de plateforme d’échanges de crédits carbone, en collaboration avec France Carbon Agri. Elle permettra aux exploitants agricoles de valoriser leurs efforts de décarbonation, auprès d’entreprises locales et de collectivités soucieuses de compenser leurs émissions incompressibles.