Agir sur le sol pour relever le défi du changement climatique (Réussir Vigne)

Le vigneron Yves d’Amécourt subit de plein fouet les conséquences du changement climatique, avec un rendement moyen de 35 hl/ha sur la dernière décennie © I. Montigaud

Une nouvelle fois, l’année 2022 a été marquée par des aléas climatiques majeurs (gelsécheresse, coups de chaleur ) avec un impact majeur sur la récolte. C’est le constat que fait Yves d’Amécourt, vigneron en Gironde dans l’Entre-deux-Mers depuis près de 30 ans en appellation Bordeaux sur une propriété de 110 hectares de vigne, « sur la dernière décennie, mon rendement moyen est de seulement 35 hl/ha » regrette-t-il.

« Je privilégie les circuits courts pour mes approvisionnements »

Engagé dans des démarches environnementales, Yves d’Amécourt a d’ores et déjà fait des choix pour réduire son impact carbone et agir sur les conséquences du changement climatique : « la quasi-totalité des mes bouteilles sont légères et je privilégie les circuits courts pour tous mes approvisionnements. Mes parcelles sont conduites avec des vignes hautes et larges pour réduire le nombre de passages. J’ai fait évoluer mon encépagement vers plus de cabernet sauvignon car il est moins sensible au gel et avec les évolutions climatiques, sa maturité tardive n’est plus un problème » explique-t-il.

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Mais pour que son activité de vigneron soit à la fois rentable et respectueuse de l’environnement, ce vigneron a bien compris que cela ne suffit plus. A la fin des vendanges, il a réuni sur son exploitation des acteurs de la filière (IFV, CIVB, Laboratoires Dubernet, BASF France …) pour échanger sur les avancées les plus prometteuses pour relever le défi des enjeux climatiques.

Augmenter les taux de matière organique

Si l’introduction progressive de cépages adaptés au changement climatique ou encore l’adoption d’itinéraires techniques moins gourmands en eau sont d’ores et déjà à l’ordre du jour, tous les acteurs de la filière s’accordent sur la nécessité d’agir sur le sol.

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« Le sol, c’est 40 % du vivant sur terre, rappelle Mathieu Dubernet, président des laboratoires éponymes. Le capital d’un domaine viticole se situe dans les 40 premiers centimètres du sol. Or, les taux de matière organique sont très faibles, de l’ordre de 1,4 % et insuffisants pour un bon fonctionnement des sols et des plantes ». Selon cet expert, augmenter de 1 % la matière organique d’un sol permet d’augmenter de 15 à 20 % sa réserve utile. Une belle promesse dans ces périodes où les sécheresses et canicules se succèdent.

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