Candidature du site du Blayais pour l’implantation de réacteurs EPR2

Lettre ouverte d’un collectif d’élus de Haute-Gironde et d’anciens cadres de la centrale nucléaire du Blayais adressée à Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine.

Au nom d’un collectif rassemblant des élus de Haute-Gironde et d’anciens cadres de la centrale nucléaire du Blayais, nous souhaitons attirer votre attention sur un projet dont l’objectif est de faire valoir auprès d’EDF et du gouvernement la candidature du site du Blayais pour y implanter une paire d’EPR2 de nouvelle génération.

Il y a bientôt un an, le 15 décembre 2021, ce projet ambitieux pour la Région fût adopté à l’unanimité par les vingt maires de la Communauté de communes de Blaye, toutes tendances politiques confondues (1). Par la suite, ce même texte a été voté par le Conseil municipal de Blaye puis par la Communauté de communes Latitude Nord Gironde. La Communauté de communes de l’Estuaire devrait se prononcer sur ce projet dans les prochains jours.

Aujourd’hui, cette initiative reste limitée au territoire de la Haute Gironde et il nous a semblé important de vous alerter sur cette situation qui justifierait la mobilisation de tous les élus de la Région Nouvelle Aquitaine, soucieux du développement économique de notre région.

Car même si la menace d’un arrêt anticipé de réacteurs de cette centrale ne serait plus d’actualité, il convient de rappeler qu’à une échéance que l’on souhaite la plus tardive possible, ses quatre réacteurs seront arrêtés définitivement avec des conséquences importantes sur l’économie et la vie sociale de ce territoire.

En effet, comme l’a révélé une récente étude de l’INSEE, la centrale fait vivre plus de neuf mille personnes dont six mille à proximité immédiate du site de Braud-et-St-Louis, répartis au sein d’entreprises sous-traitantes, de commerces, d’écoles, d’associations ou dans le domaine de la santé et de la formation (2).

Trois Régions (Normandie, Hauts de France, Rhône-Alpes-Auvergne) se sont déjà déclarées pour accueillir les six premiers EPR2 sur les sites de Penly, Gravelines et Bugey (ou Tricastin). Les huit autres EPR2 prévus en option par le gouvernement devront aussi trouver leurs futurs sites. Or, celui du Blayais a tous les atouts pour accueillir une nouvelle installation nucléaire sous réserve qu’il soit compatible avec les exigences techniques d’EDF. Mais aussi à la condition que ce projet soit soutenu par les élus et la population, ce qui constitue un préalable pour l’Entreprise.

Dès lors, Il serait souhaitable de ne pas laisser passer cette opportunité offrant la perspective de milliers d’emplois pour un chantier qui s’étendrait sur plus d’une dizaine d’année (3). Le rassemblement des collectivités territoriales concernées par ce projet serait la démonstration de l’intérêt porté par tous les élus au développement de l’activité économique et sociale de leur région.

Monsieur le Président, la Région Nouvelle Aquitaine dispose d’un panel de moyens de production d’électricité dans lequel l’énergie nucléaire tient une place prépondérante avec les deux centrales de Civaux et du Blayais. Associées aux centrales hydrauliques, elles répondent aux besoins du réseau à chaque instant en produisant une électricité décarbonée et à un coût compétitif pour le plus grand bénéfice du climat et de nos entreprises, l’éolien et le PV venant en complément de cette production.

Dans ce cadre, le positionnement de la Région sur une possible candidature du site du Blayais pour accueillir une nouvelle installation nucléaire est primordial pour réussir la transition énergétique. Une opposition ou un silence de votre part mettrait un terme à cette démarche. Par contre, votre intérêt ou a minima une non-opposition affichée pour une étude portant sur l’impact sur la Région d’un tel chantier serait un signal fort envoyé aux instances en responsabilité sur ce dossier.

Luc Rémont, nouveau PDG d’EDF, vient d’annoncer son intention de publier fin novembre la liste complémentaire des sites qui seront retenus. Dès lors, la communication de votre décision avant la fin de ce mois d’octobre permettrait la prise en compte de cette candidature.

Nous restons à votre disposition pour toute aide souhaitée dans l’instruction de ce projet et vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’expression de nos sentiments distingués.

Pour le Collectif : Alain Desgranges (ancien cadre de la centrale du Blayais)

Les signataires représentant un Collectif d’une centaine de membres
Bernard Bailan (Maire d’Eyrans)
Denis Baldès (Maire de Blaye)
Didier Bayard (Maire de Comps)
Bernard Comte (ancien cadre de la centrale)
Charles-Pierre Gasperi (ancien cadre de la centrale)
Hervé Gayrard (Maire de Bayon)
Jean-Jacques Martin (ancien cadre de la centrale)
Bernard Moinet(Conseiller municipal de Blaye)
Pierre Renou (Maire de Reignac)
Michel Rigal (Maire de Braud-et-St-Louis)
Serge Robin (Maire de St-Ciers de Canesse)
Jacky Roux (ancien cadre de la centrale)
Alix Sarhy (ancien cadre de la centrale)
Jacky Terrancle (Maire de St-Palais)
Sébastien Trébuc (Maire de Berson)
Dominique Van Looke (ancien cadre de la centrale)
Jackie Vié (Conseiller municipal de St-Ciers sur Gironde)
Xavier Zorilla (Maire de Cars)

(3) Avec un cycle de 100 années, partagées entre 15 années d’études, d’enquête publique et de
construction, 70 années de fonctionnement et 15 années de déconstruction, un projet de cette
ampleur serait créateur de richesses, d’emplois et de contribution essentielle à la lutte contre le
réchauffement climatique avec la production d’une électricité d’un coût compétitif et
décarbonée. Sa réalisation donnerait du sens aux projets de partenariat avec les PME locales ou
au projet de campus des métiers portée par la CdC de Blaye (maintenance en environnement
sensible). Elle conforterait la capacité de notre Région à répondre aux besoins du réseau
électrique bien au-delà de ses frontières

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