AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur : des Appellations responsables !

Dans cette période de crise, où tout le monde a le regard tourné vers les AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur, voici les réalisations et les propositions du Syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur.

Application du plan Bordeaux :

  • Distillation de 149 000 hl sur les 189 000 hl distillés en Gironde
  • Dans le système d’abondement de la distillation mis en place, nos appellations ont versé 422077 € sur les 1313081 € versés en totalité. Ce qui représente un effort conséquent des viticulteurs de nos appellations.
  • Arrachages de 250 ha de vigne en 2004, demandes d’arrachage de 1800 ha de vigne en 2005, encouragement pour l’arrachage de 4 à 5000 ha de vignes en 2006
  • Moteur dans la réforme de l’agrément (agrément des opérateurs et des produits finis)
  • Moteur dans l’adaptation des produits au goût du consommateur (évolution des décrets d’appellation)

Les chiffres des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur :

  • le quasi équilibre à la production…

o65400 ha de vignes (auquel il conviendra de retirer les arrachages : 250+1800+…)
oProduction annuelle moyenne : 3300000 hl
oVentes annuelles, sorties propriété : 3250000 hl

  • Des stocks qui pèsent sur le marché

oStock : 3 800 000 hl alors que l’équilibre se situe à 2 600 000 d’où un besoin de distillation
oEt qui entraînent une baisse des prix

  • Une représentation inéquitable dans la filière :

oAlors qu’elles représentent 50 % des cotisations au CIVB, 60% des volumes produits et 50% des viticulteurs bordelais, les AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur (viticulture et négoce) ne possèdent que 25% des sièges.
oIl ressort de ce déséquilibre un déséquilibre des actions de promotions et un blocage des actions de régulations économiques nécessaires.

Les replis en volume : des vases communiquant qui déstabilisent nos appellations

  • Les replis représentent, chaque année, entre 200 et 500 000 hl de vin qui viennent des appellations hiérarchiquement supérieures (notamment le groupe des côtes). Ces appellations ne distillent pas, n’arrachent pas, et viennent verser leurs excédents sur nos marchés, avec notre appellation !
  • C’est aux replis que l’on doit l’augmentation récente (depuis 2001) des stocks en AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieurs.

Les replis en prix : des concurrences déloyales

Des Crus Bourgeois à 2€80, des Graves à 2€20, des Médoc à 2€50… Ce sont autant de parts de marchés perdues pour les AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieurs. Ce sont autant de bras de fer sur les prix. Des appellations dont les stocks augmentent chaque année, des appellations qui ne distillent pas, qui n’arrachent pas, et qui n’ont de cesse que de montrer du doigt les AOC régionales « qui ont trop planté ».

Nos propositions

A court terme :
Un plan radical de distillation de stocks, dans toutes les AOC de Gironde.
Disposer d’un véritable outil de régulation économique

Rendement Agronomique : C’est le rendement que la vigne est capable de produire en vin de qualité, conforme à l’appellation déterminée. Ce rendement agronomique doit être décidé par les Syndicat d’AOC, en concertation avec l’INAO

Rendement économique : C’est le rendement qui équilibre le marché. Il doit être défini par l’Interprofession.

Réserve : L’écart entre ces deux rendements, s’il existe, doit faire l’objet d’une mise en réserve. Cette réserve, collective ou personnelle, pour sa pleine efficacité, ne doit pas être agréée.
Cette réserve doit être libérable sur des considérations qualitatives et économiques (prix minimum)

Replis : Ces dispositions ne peuvent fonctionner que si les vases communicants entre appellations (replis) sont supprimés. En effet, il est impossible de gérer la production dans chaque appellation si les volumes communiquent entre elles… Pour cela le choix de l’appellation doit être fait au plus tard à la déclaration de récolte. Le mieux serait que le choix de l’appellation soit fait, à la parcelle, pour 3 années, comme pour les vins de Pays.

Reconversion progressive différée. Elle a été demandée au Ministère, sans succès. Pourtant, aujourd’hui, elle représenterait une solution d’avenir.

Arrachage temporaire aidé : Il constitue une voie sur laquelle l’Administration ne nous a pas suivis.

Contrats de mise à disposition SAFER : Même s’ils représentent un succès (1000 ha), ils constituent une « usine à gaz ». Il serait plus judicieux d’autoriser la règle des 85/15 sur la mention de Château (comprenez autoriser les Château a acheter 15% de vin (ou de vendange) pour l’inclure dans leur production), afin d’encourager les solidarités de proximité et maintenir les petites exploitations.

Mesures destinées à faciliter l’écoulement des vins et/ou des raisins :

  • L’achat de raisin serait d’autant plus efficace si la règle des « 85/15 » était applicable aux Noms de Château.
  • L’utilisation des MCR : simplifier leur utilisation (lourdeurs administratives)
  • Lever l’interdiction de chaptaliser les vins de table afin de proposer une alternative aux vins qui ne sont pas agréés.

Production de Vins de Pays :
Nous y serons favorables dès lors que notre décret sera refermé sur la base d’une densité minimale de 3300 pieds/ha et un rapport feuille/fruit minimum de 1,2kg/m2 de raisin. Nous refusons le plan édicté par l’INAO définissant la production de VDQS entre 3300 et 4000 pieds/ha et celle de Vins de Pays et Vins de Table en dessous de 3300 pieds/ha.

Mais à l’idée des vins de Pays de l’Atlantique, nous préférons celle des Vins de Cépages de France (CAP 2010), que nous voulons ouverts à tous les viticulteurs de France, quel que soit leur mode de production !

Le consommateur ne fait pas la différence entre vin de pays et vins d’AOC (étude récente de l’ONIVINS). Regroupons les deux concepts !

Réforme de l’agrément : Nous nous positionnons en leaders sur la réflexion d’un agrément en deux parties :

  • audit des exploitations, des chais (viticulteurs et négociants) et des Opérateurs de Mise en bouteilles, parce qu’ils sont co-producteurs de Bordeaux !
  • prélèvements des produits finis en bouteilles, sur leur lieu de mise en bouteilles, dégustation aléatoire des produits prélevés.
  • Mise en place d’un panel de mesures et d’action sur l’amont et sur l’aval.

Lorsque cet agrément sera mis en place, le marché sera régulé parce que la qualité du produit représentera une composante du prix.

Promotion collective :

  • A l’heure actuelle, nous nous demandons si la communication collective, telle qu’elle est pratiquée à Bordeaux aujourd’hui, possède un sens. Nous proposons une alternative :
  • Soit nous réformons nos appellations, en faveur de la création de 3 Appellations : « Bordeaux, Bordeaux Grands Crus, Crus Classés de Bordeaux ». Ces dernières pourraient être déclinées par couleur (Blanc, Rosé, Rouge). Sous l’appellation, viendraient les sous-régions et/ou les communes (Saint-Emilion, Médoc, Entre Deux Mers, Margaux…)
  • Soit nous gardons les 57 appellations actuelles. Dans cette optique, nous pensons qu’il serait plus judicieux de rendre à chacun la part Promotion de la cotisation CIVB car, dans ce schéma, la communication collective est autant inutile qu’inefficace. Les fonds seraient mieux utilisés par chacune de ces 57 appellations. Aujourd’hui, 60% des cotisations sont versées par des opérateurs qui produisent des vins commercialisés à moins de 4 € TTC la bouteille (PVC). Or, 80% des actions de promotion sont réalisées sur les produits à plus de 5 € la bouteille !!! C’est du vol de taxe parafiscale !

Lobbying : Nous regrettons une totale absence de la viticulture française sur ce terrain. Il nous semble indispensable de disposer d’un permanent à Bruxelles pour pouvoir, plus aisément, proposer des lois, des directives et agir pour la mise en place de communications internationales sur le thème « La France, Pays du Vin ». Le quai d’Orsay doit être force de lobbying pour promouvoir les produits de terroir Français, comme il le fait pour l’aérospatiale.

Organisation de la filière : Il est impératif de tendre vers une meilleure représentation des opérateurs et vers davantage de démocratie. Nous proposons que chaque famille professionnelle soit représentée en fonction des cotisations qu’elle règle, sans distinction de « métier ». Nous suggérons que l’Assemblée Générale élise un Conseil d’Administration, sur un programme et pour un mandat de cinq années.

Organisation du marché bordelais : Le mode de fonctionnement actuel amplifie les hausses et les baisses. Nous réclamons la mise en place d’une Salle des Marchés et la revalorisation du métier de Courtier.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *