En juillet 2006, Alain Vironneau a été élu Président du CIVB. Le 28 août, Bernard Farges devrait être élu Président du Syndicat des Bordeaux. Quant à moi, je me consacre à mes mandats de père de famille nombreuse, de chef d’exploitation et de Conseiller Général.
Voici la lettre que j’envoie à mes collègues administrateurs du Syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur et qu’ils trouveront dans leur dossier lors du conseil d’administration du 28 août 2006.
Chers Collègues, Chers Amis,
N’ayant pas présenté ma candidature comme administrateur du Syndicat des Bordeaux, je ne serai pas avec vous Lundi prochain pour l’élection du nouveau Président et du nouveau bureau.
Après 4 années passées au service de notre collectivité, aux cotés d’Alain Vironneau, j’ai estimé, qu’au moment au celui-ci était appelé à Présider le CIVB, il était l’heure, pour moi de tourner une page syndicale de ma vie professionnelle. L’occasion de tourner la page ne se présente qu’une fois sa lecture terminée, il m’a semblé que c’était le moment !
Durant 4 années j’aurai eu comme mission d’épauler Alain sur les chantiers suivants :
- La réduction des charges au Syndicat des Bordeaux : ce travail, mené en équipe, a eu comme impact la diminution des dépenses de 300000 € par an. Ce qui permet aujourd’hui à notre Syndicat d’avoir des comptes équilibrés malgré la diminution de la production et sans augmenter les cotisations ;
- La sauvegarde des vignes hautes et larges, qui sont d’usage en entre deux mers et que d’aucun aimeraient voire supprimés (comme l’Entre Deux Mers viticole d’ailleurs…). Pourtant, elles sont garantes d’une maîtrise des coûts de production et d’un meilleur respect de l’environnement ; sur ce sujet je continuerai à œuvrer pour défendre cette conception de la viticulture raisonnée. Nos actions ont eu comme impact la nomination d’une commission d’expert par l’INAO. Les conclusions de cette commission sont favorables à la culture en Vignes Hautes et Larges.
- L’interdiction des replis qui est effective en AOC Bordeaux Supérieur, grâce à une modification de notre décret le 10 juillet dernier (JO du 12 juillet) et qui, concernant l’AOC Bordeaux fait partie des décisions annoncées par Monsieur le Ministre de l’Agriculture en mars dernier.
- La défense d’un prix minimum
- Etc …
En août prochain, aura lieu l’élection d’un nouveau Président pour le Syndicat des Bordeaux. Je pense –je l’espère- que la candidature de Bernard Farges, qui se dessine, sera retenue.
Bernard Farges et Alain Vironneau sont des hommes de valeur. Ils ont l’un comme l’autre la fibre collective.
L’un et l’autre font partie de ceux grâce à qui je viens de vivre, au sein du Syndicat des Bordeaux, avec vous tous, quatre années inoubliables ! Je les en remercie. Je leur souhaite bonne chance dans leurs nouvelles missions !
Pendant quatre années j’ai donné beaucoup de mon temps à notre Syndicat. J’ai aimé passionnément la mission que vous m’avez confiée sur une initiative d’Alain Vironneau. Aujourd’hui, je vais me recentrer sur mes mandats de Père de Famille nombreuse, de chef d’exploitation et de Conseiller Général.
A l’heure où commence la période, tant attendue des français, de la campagne de l’élection Présidentielle, je vais œuvrer pour que le candidat qui a ma faveur soit élu. Ce que je n’aurais pas pu faire avec autant d’entrain, si j’étais resté actif au sein de la filière. Car dans notre pays il n’est pas convenable de mélanger vie syndicale et vie politique… sauf si on est un homme de gauche, ce qui n’est pas mon cas !
Je vous remercie pour les relations que nous avons eues au cours de mes quelques années de Syndicalisme. Je reste à votre disposition si vous le souhaitez, quand vous le souhaitez, dans la mesure de mes moyens, pour apporter ma pierre à l’édifice ! Comme Conseiller Général de Gironde je reste, aussi, le représentant de chacun de vous !
Je continuerai à suivre le volet « politique » de notre vie Syndicale :
- Comptez-sur moi pour rappeler au Ministre de l’Agriculture sa promesse de « supprimer les replis au négoce » !
- Comptez sur moi, aussi, pour défendre encore et toujours la culture en Vignes Hautes et Larges. D’ailleurs, je reste Vice-Président de l’UVHL (Union Nationale pour la Promotion des Vignes Hautes et Larges).
J’ai beaucoup aimé travailler avec vous tous.
Merci pour tout.
Yves d’Amécourt
PJ : Lors d’un de nos derniers Conseil d’Administration vous m’avez accordé votre confiance pour briguer la Présidence du CIVB. Vous trouverez ci après le compte rendu de cette période de campagne…
Ma candidature au CIVB
A votre demande, pendant, quelques semaines, alors que j’étais candidat –furtif- à la présidence de l’Interprofession j’ai pu rencontrer un certain nombre d’acteurs de la place et construire avec eux le programme suivant :
Marché du VRAC
- Organisation économique du marché du Vrac autour de deux outils : le rendement agronomique et le rendement économique. La différence entre des deux rendements ferait l’objet soit d’une mise en réserve (crise actuelle) soit d’un déblocage de réserve (ex 1998). Le débat doit avoir lieu dans chaque appellation sur les caractéristiques de la réserve (part collective, part individuelle) et sur les critères de déblocages (collectif et individuel)
- Organisation pratique du marché du VRAC avec la mise en place d’une salle des marché afin de garantir plus de transparence aux opérateurs, de multiplier les occasions de rencontre entre producteurs et commercialisateurs, de donner à chacun une meilleure connaissance des disponibilités du marché, …
- Mise en place d’une commission « filière vrac » au CIVB avec les acteurs de cette filière.
- …
Organisation interne
- Réorganisation de l’organisation au sein du CIVB dans le but d’améliorer le travail en commission, de mettre en place de nouvelles commissions (par filière) et d’optimiser les frais de gestion (économies),
- Revoir les poids relatifs des uns et des autres en s’appuyant sur un audit des versements des cotisations,
- Mettre en place un système qui permette au bureau du CIVB de consulter directement la base des cotisants (referendum ou « votation »)
- …
Promotion
- Développement de la politique engagée sous le mandat de Ch.Delpeuch, avec Pascal Loridon,
- Créer une démarche adaptées sur les liquoreux, les blancs sec et les Rosés et Clairets.
- Trouver un mode de communication pour les vins vendus en dessous de 4€00.
- Créer un groupe de travail avec la Grande Distribution Française dans le but de développer les synergies, notamment à l’export ou ses enseignes sont présentes (Carrefour, Auchan, …)
- Simplifier les 57 AOC bordelaises en 3 niveaux : Bordeaux, Bordeaux Grand Cru, Crus Classés de Bordeaux
- …
Communication institutionnelle
- Organiser une communication politique du CIVB avec les différents Syndicats bordelais
- Organiser un lobbying à Bruxelles
- Démultiplier les « Bordeaux Fête le Vin » en « Paris fête le Vin »
- …
Vin et Santé
- Organiser à Bordeaux une vente du type « Hospices de Beaune », au bénéfice de la Recherche sur le thème « Vin et Santé ». Cet évènement serait l’occasion de parler tout à la fois du vin, et des résultats de ces recherches.
- …
Cohésion filière
- Créer les conditions de la multiplication des jumelages entre négoce et viticulture, afin de diminuer la part du marché du VRAC
- Restaurer l’attelage entre Grands Crus et Petits Crus, élaboration d’un discours commun, compris par tous, formation des acteurs, communication.
- Faire de l’Union Girondine un outil de communication interprofessionnel
- …
Ces différentes propositions ont retenu l’attention, mais, in fine, j’ai du retirer ma candidature suite à une « amicale pression » (en fait une véritable fronde !) tant d’une partie de la viticulture, que de la quasi totalité du négoce … Le négoce bordelais n’a pas du tout apprécié le blocus des certificats d’agrément !!!
Il est, en fait, très difficile, après avoir défendu, à contre courant, les positions du Syndicat des Bordeaux, de prétendre être le représentant de toute une filière. D’autant plus difficile qu’un certain nombre d’acteur bordelais n’ont pas encore changé de siècle…
Ma candidature aura permis d’ouvrir la voie à celle d’Alain Vironneau, et c’est une très bonne chose. La viticulture peut ainsi assumer ses responsabilités. C’était ma volonté première et l’intérêt de notre Syndicat.
A lire aussi sur ce blog « La viticulture recule devant ses responsabilités«