Le 10 juillet avait lieu le Conseil d’administration du Syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, désormais reconnu « ODG » (Organisme de Gestion).
Lors de ce conseil 3 points importants :
- le négoce siège désormais au sein de l’ODG
- le tour de table sur la production espérée en 2008. L’année 2008 sera l’année du désespoir quant à la production : une quantité de récolte si petite qu’il est indécent de fixer des seuils de production, un coût de production parmi les plus haut depuis 10 ans tant les maladies cryptogamiques ont fait pression sur le vignoble… Le seul espoir c’est que cette pénurie soudaine, ait un impact fort sur les prix de vente… Mais chacun le garde au fond de son coeur car il sait les désastres que cela pourrait produire sur les marchés, avec une facture à payer plus tard ! Chacun sait bien aussi que l’augmentation des prix n’a jamais palier la baisse des volumes. Enfin, chacun se sent au bord du ravin, et n’a pas tellement envie de faire un pas de travers…
- la réélection de Bernard Farges (Félicitations !). Bernard aura accompagné Alain Vironneau pendant 4 ans, avant de reprendre le flambeau des réformes et de les mener à terme. Cette réélection à l’unanimité est logique et amplement justifiée ! Bravo et merci Bernard, Bravo et merci Alain ! Un ami qui vous veut du bien.
- Le débat sur les « bassin de production ». Sur ce sujet voici ce que je pense :
Les frontières du bassin de production s’imposent à nous et il est normal que Bergerac, Duras et Marmande, fasse partie du bassin. J’ai eu l’occasion de l’écrire déjà sur ce blog. Nos vignobles se touchent ! Sur la frontière du département des viticulteurs et des caves vinifient toutes les AOC. Les vins de Bergerac, Duras et Marmande, sont commercialisés depuis la nuit des temps par la place de Bordeaux. Une fois cela dit, encore faut-il savoir ce que nous souhaitons faire ensemble !
Pour fonctionner ensemble il faut avoir des interlocuteurs ouverts au dialogue –ce n’est pas le cas des actuels dirigeants de Bergerac- . Pour fonctionner ensemble il faut une organisation représentative : il n’est pas normal de mélanger dans ce bassin : les syndicat généralistes et les syndicat viticoles, de donner des voies à l’administration. Nous avons la chance d’avoir une représentation excellente et démocratique à travers les ODG auquel adhèrent tous les viticulteurs, qu’ils soient coopérateurs ou indépendants. Pourquoi ne pas baser la représentation sur ces ODG ? Pour fonctionner ensemble il faut un projet commun : les dirigeants de Bergerac n’ont eu de cesse de lutter contre le projet de cahier des charges des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieurs. Comment imaginer aujourd’hui construire avec eux au sein d’un comité commun ?
Ce dont a besoin la viticulture aujourd’hui c’est de simplification, pas d’organisme en plus. Si nous ajoutons un « bassin de production » que faisons nous des autres organismes ? des interprofessions ? Si le but est d’améliorer la « gouvernance » et la « subsidiarité » – les deux mots à la mode qui ont remplacés au pinacle des nos administration « liberté égalité fraternité »- sommes nous bien sur qu’un bassin regroupant des organismes aux objectifs différents, permettra de trouver des chemins communs ? S’il est créé, les missions du « comité de bassin » doivent être clarifiées.
Enfin, le nom du bassin de production doit changer car le nom « Bordeaux Aquitaine » posé sur une bouteille de Bergerac ou de Duras entraînera la confusion dans l’esprit des consommateurs ! Il est d’ailleurs probable que la DGCCRF et l’INPI n’autorisent pas que le nom de bassin comprenne le nom d’une des AOC qui le compose. Si le nom du bassin change, je ne suis pas sûr que les candidatures soient aussi nombreuses pour le rejoindre !
Le Conseil d’Administration des Bordeaux et Bordeaux et Bordeaux Supérieur est lui d’accord avec les missions et la composition du comité de bassin, mais n’est pas d’accord sur ses frontières. Je pense pour ma part, que la géographie s’impose à tous. Tandis que l’organisation est de notre champ de compétence !
Affaire à suivre mardi au CIVB à 17h…
Dans sa lettre de septembre 2007, Alain Vironneau écrivait : « Pour faire avancer ces idées, nous devons être une force de proposition et travailler de concert avec nos collègues des autres vignobles d’Aquitaine. La création imparfaite des comités de bassin engage une démarche indispensable de rapprochement sur de nombreux plans : connaissance et suivi des marchés, recherche et information, développement de l’oenotourisme, etc… Sur tous ces points , les synergies possibles sont multiples. »
Je n’aurais pas écrit mieux !