Monsieur le Président de la République,
Osez nous laisser travailler !
Osez ne plus laisser des hygiénistes aux propos honteux pour notre République peser sur le ministère de la santé !
Osez tourner le dos à une politique d’interdits et de prohibition !
Osez nous laisser bâtir des campagnes avec vous, comme l’Espagne vient de le faire.
Qui sait boire, sait vivre !! Voilà ce que dit l’Espagne, notre premier concurrent.
Responsabiliser & Informer, voilà ce que nous voulons
Osons une politique de consommation responsable !
Monsieur le Président, osez nous faire confiance !!
Mesdames et Messieurs les députés, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Mesdames et Messieurs, chers collègues, chers amis !
Je tiens vraiment à remercier les élus du vins pour ce colloque, nous savons pouvoir compter sur vous, vous allez le montrer encore dans les semaines à venir, nous en sommes persuadés ! Nous pouvons entendre ici et là : la filière viticole devrait s’occuper d’autres sujets que la loi Evin ou le projet de loi de santé… Oui bien sûr nous avons d’autres sujets : la commercialisation, le changement climatique, l’environnement, la qualité, la formation, l’installation des jeunes, la recherche et le développement, la protection des noms de nos AOC et IGP à l’international.
Nous y travaillons là aussi !
D’ailleurs le Ministre de l’Agriculture, Stéphane le Foll, nous accompagne sur ces sujets, nous souhaiterions plus bien sûr …le Ministre des Affaires Étrangères, Laurent Fabius (homme de l’année de la Revue des vins de France), nous soutient et nous encourage, quant à lui, sur l’oenotourisme.
Dans quelques jours lors du Salon de l’Agriculture nous allons accueillir beaucoup d’élus ou candidats sur le stand de la filière viticole, tous avec tellement d’empathie, tellement d’écoute attentive…
Mais où est la cohérence gouvernementale quand les ministères de la Santé successifs se transforment en débitant de mesures anti-vin ?
Mais où est la cohérence quand le vin est proclamé patrimoine culturel il y a quelques mois mais que nous prenons un risque juridique à chaque fois que nos voulons en faire la publicité ?
Mais où est la cohérence quand nos régions nous demandent de développer les routes des vins avec des applications en ligne et des fonds publics mais que nous ne pourrions plus en faire la promotion demain ?
Mais où est la cohérence quand nous faisons la promotion de nos vins à l’étranger mais que l’on estime en France que le premier verre est dangereux ?
Les 500 000 emplois directs, les 800 000 ha, les 11 milliards d’euros d’excédent commercial, nos vins, tous nos vins, tous représentés ici, par les vignerons, les négociants, les organisations de la filière, ce sont une des fiertés de notre pays !
J’enfonce une porte ouverte ? Eh bien oui !
Parce que si nous ne le disons pas, peu de personnes le diront ! Pourtant nous reprenons la lutte perpétuellement et à chaque projet de loi de santé ! Nous luttons à chaque mandature contre des attaques injustes et destructrices de valeur !
Mesdames et Messieurs les Parlementaires, une seule question vous est posée par les 500 000 hommes et femmes qui font le vin en France : QUELLE VISION DU VIN VOULEZ VOUS POUR VOTRE PAYS ?
2 voies s’offrent à vous :
- 1ère voie :
Celle défendue par l’ANPAA avec ses 75 millions euros de fonds publics, ses procès permanents et ses amendements remis en mains propres au rapporteur de la loi ! Vous aurez peut être lu avec intérêt le récent entretien de Monsieur Rigaud, Président de l’ANPAA, dans lequel il propose, en somme de limiter la communication pour le vin sur internet au même titre que les sites pédophiles ou nazis… Oui voilà à quoi l’ANPAA associe notre communication sur internet ! C’est une honte !!! C’est une honte…et c’est récurrent ! Le Directeur de l’ANPAA l’avait déclaré avant lui dans le « Wine Spectator » et Mr Rigaud nous a dit les yeux dans les yeux : « en 1943, les vins français étaient réquisitionnés pour l’armée allemande.
C’était une grande année pour la lutte antialcoolique en France ! Maintenant, ça suffit !!
Dans les amendements proposés par l’ANPAA, il est proposé : de restreindre la communication sur internet, de supprimer la référence à la notion d’abus dans le message sanitaire et de mettre donc en garde contre toute consommation d’alcool, d’interdire les noms de domaine, cuvées, marques qui seraient considérés incitatifs,
Ou encore des propositions aujourd’hui au stade de notes internes : de limiter la publicité à la radio de 22h à 6h du matin, de consacrer 20 % de l’espace de tous nos visuels aux messages sanitaires, d’interdire les fêtes viticoles…
En bref, des énormités forcément inacceptables qui ne règleront en rien les vrais problèmes !
Mais enfin…la ficelle est grosse ! On nous promet du très douloureux pour mieux nous faire accepter le moins douloureux…l’effet cliquet ! Nous reculons et notre pays avec !
Alors nous refusons le moindre recul et nous allons nous battre comme jamais ! Nous battre oui ! Nous battre ! Mais nous battre aussi pour faire des propositions…
- La 2nde voie……qui est la nôtre, est celle de la responsabilité.
Il y a quelques mois, nous disions haut et fort : « Revenez Monsieur Evin, votre loi on y comprend plus rien ». Était-ce vraiment de l’humour ?? Cette loi existe, elle doit évoluer pour répondre à ce pourquoi elle a été créée.
– A t-elle atteint son objectif initial de lutte contre les excès ? NON
– L’alcoolisme a t il baissé en France depuis 1991 ? NON
– L’alcoolisme a t il baissé chez les jeunes ? NON
– La loi est elle comprise ? NON
– Les repères de consommation sont-ils connus des français ? NON
– La consommation de vin a-t-elle baissée ? OUI
IL FAUT CLARIFIER CETTE LOI
Aujourd’hui il est écrit que toute évocation du vin peut être considérée comme de la publicité !
Comment communiquer sereinement dans un tel flou juridique ? Comment laisser les journalistes à la merci de la justice dès qu’ils rédigent un article sur le vin ? 3 titres de presse ont été condamnés pour de simples articles sur le vin ! Comment accepter cela dans le pays, qui vient de nous rappeler encore récemment qu’il était un haut lieu de la liberté d’expression ! Comment acceptez cela dans la patrie du vin !
Monsieur le Président de la République,
Le monde du vin doit parler aux français de consommation responsable, ils nous reconnaissent d’ailleurs cette légitimité et attendent cela !
Nous vous proposons de former, nous vous proposons d’éduquer à la consommation de vin et de participer à une campagne d’information sur les repères.
9 français sur 10 ne les connaissent pas ! À quand une campagne sur les repères portée par les pouvoirs publics et la filière vin ?
Monsieur le Président de la République,
Osez nous laisser travailler !
Osez ne plus laisser des hygiénistes aux propos honteux pour notre République peser sur le ministère de la santé !
Osez tourner le dos à une politique d’interdits et de prohibition !
Osez nous laisser bâtir des campagnes avec vous, comme l’Espagne vient de le faire.
Qui sait boire, sait vivre !! Voilà ce que dit l’Espagne, notre premier concurrent.
Responsabiliser & Informer, voilà ce que nous voulons
Osons une politique de consommation responsable !
Monsieur le Président, osez nous faire confiance !!
Bernard Farges
Président de la CNAOC
Vice-Président de Vin et Société
Président du CIVB
L’hygiénisme français : au pain sec et à l’eau de Vichy
Pour résoudre l’alcoolisme en France, le docteur Alain Rigaud semble prêt à donner du bâton de maréchal. Présidant l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (l’ANPAA), il paraît en effet atteint de nostalgie collaborationniste. « En 1943, les vins français étaient réquisitionnés pour l’armée allemande. C’était une grande année pour la lutte antialcoolique en France ! » estimait-il il y a deux ans, comme le rapporte le viticulteur Bernard Farges (président de la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin AOC). Une réflexion grinçante qui reste représentative des objectifs de l’ANPAA. Citant cette anecdote lors de la table ronde « comment concilier vin et enjeux de santé publique ? » (qui se tenait à l’Assemblée Nationale), Bernard Farges n’en soulignait que plusl’excès des amendements soutenus par l’ANPAA pour la prochaine loi de santé publique : « des énormités forcément inacceptables (restreindre la communication sur internet, mettre en garde contre toute consommation d’alcool, interdire les noms considérés incitatifs…), qui ne règleront en rien les vrais problèmes »
« Je n’ai pas changé, je prends toujours le chemin qui me plaît » pourrait-on faire chantonner à l’ANPAA, comme Jacques Villeret dans le film Papy fait de la Résistance (photo). Le Némésis de la filière des vins français semble en effet prendre du plaisir à flirter avec la loi Godwin : mettre un terme à toute discussion en dégainant, abusivement, une référence au Troisième Reich. Le docteur Alain Rigaud n’en est plus à sa première sortie de route, le bloggueurAntonin Iommi-Amunategui le surnommant à juste titre « le dark vador du vin » (à l’occasion d’un entretien édifiant publié ce début d’année parRue89). Son directeur, Patrick Elineau, s’était également fait remarquer en octobre 2013, lors d’un entretien avec le Wine Spectator, où il estimait que les autorités françaises devraient s’inspirer « des mesures qui ont été prises concernant les sites web néo-nazis » pour contrôler la communication des vins.
A noter que dans leur ouvrage la Guerre et le Vin(éditions Perrin), les journalistes Don et Petie Kladstrup estiment que 1,5 million de bouteilles de vins français ont été confisquées par le troisième Reich durant l’Occupation. En mais 1945, lors de la prise du nid d’aigle (Berchtesgaden, Alpes Bavaroises), les soldats américains de l’Airborne 101 ont pu apprécier les nombreux flacons de la cave d’Adolf Hitler.
Vendredi 20 février 2015 – Edito
Bravo Bernard pour cette intervention devant l’ANEV.
Message bien reçu !
1 – Comme je te l’ai dit, si fin mars nous remportons la majorité au Conseil Général de la Gironde nous mettrons fin aux partenariats entre l’ANPAA et le Conseil Général de la Gironde.
2 – Nous mettrons en place avec d’autres associations de prévention et les acteurs de la filière un programme EDUC’ALCOOL pour nos collégiens sur le modèle de celui mis en place au Québec.
Oui à la prévention et à la responsabilité, non à la prohibition et à l’inhibition !
Sur ce sujet comme sur d’autres, la Gironde doit être exemplaire !
Bravo Bernard pour cette magnifique lettre et merci à Yves pour le relais.
Nous devons tous nous battre pour protéger la filière du vin et, tout simplement, conserver le savoir-faire et le savoir-vivre qui sont les nôtres.
Petit à petit les mentalités évoluent et les normes, les règlementations, les lois vont à l’encontre de nos traditions et de notre culture. Il est inadmissible de voir que nous vivons dans un des plus beaux pays du monde, ayant une histoire totalement liée à l’agriculture – à la viticulture en particulier – qui se détourne de ses valeurs fondamentales.
Où est le bon sens dans tout ça?
Merci de relayer ce que des dizaines de millions de Français pensent, mais n’osent pas dire!