Malgré le manque de disponibilités, aggravé par la faible récolte 2013, la plus petite récolte depuis 1991, le marché du vin en vrac a été jusqu’alors alimenté. Il ne recule que de 1,5% sur les 7 premiers mois de compagne. Mais le retrait est beaucoup plus sensible sur le groupe « bordeaux » (les AOC Bordeaux, Bordeaux Supérieur, …) et sur les vins du Médoc, tandis que les vins rosés et blancs secs sont en progression sur l’an passé.
Les restrictions en volume conduisent à un rélèvement sensible du prix du vin en vrac qui est le « vase d’expension » du marché du vin à Bordeaux. Lorsque les prix montent, le prix du vrac progresse plus rapidement, lorsque les prix baissent, le prix du vrac tombe plus sévèrement.
Ainsi, sur 7 mois de campagne voici les progressions observées sur le prix du vrac par le CIVB :
+25% pour l’AOC Bordeaux rouge (tous millésimmes) et pour les Côtes de Bordeaux ;
+22% ppour Médoc;
+ 9% pour Saint-Emilion et pour Bordeaux Blanc;
Logiquement, les sorties de chai continunent à ralentir et concernent sur l’année 2013 un volume de 5,41 millions d’hl, en retrait de 4% par rapport à 2012 (2,62 Mhl). La baisse est plus marquées pour les groupes Médoc et Graves (-6%) , Bordeaux (-5%) et St-Emilion Pomerol Fronsac (-4%) que sur les côtes et les blancs doux (-1%). Seuls les blancs secs restent en avance (+8%).
L’année 2014 sera déterminente pour l’avenir de la filière.
Tout le monde espère une récolte 2014 « normale » en volume.
- Les yeux de la filière sont désormais rivés sur le calendrier, sur la lune et sur le thermomètre. On attend que passent les « Saint de glace« . La période « des saints de glace » est une période climatologique située, autour de saint Mamert, Saint Pancrace et Saint Servais, traditionnellement fêtés les 11, 12 et 13 mai de chaque année. Une fois cette période passée, le gel n’est plus à craindre (phénomène de la lune rousse).
- On observe la « sortie » (photo), autrement dit, ce qui précède la fleur de la vigne, afin d’estimer le nombre des grappes et leur taille.
- On croisera les doigts pendant la prochaine période délicate, celle de floraison.
« Si » la récolte annoncée est normale, alors viendra le temps de la fixation des rendements autorisés : afin de faire en sorte que le prix moyen du vrac pour l’AOC Bordeaux reste autour de 1300 € le tonneau (son niveau actuel) pour les années qui viennent et que les entreprises viticoles puissent recommencer à embaucher et à investir, afin de reconstituer un réserve individuelle (VCI) pour être assurées contre les fléaux climatiques, afin d’alimenter le marché national et international tout en faisant redescendre de la valeur ajoutée dans la filière et sur les territoires, ce qui n’est plus le cas depuis bien trop longtemps ;
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Bonjour Yves !
D’accord pour le VCI à caractère salvateur mais ATTENTION de ne pas retomber dans les erreurs du passé avec un stock néfaste commercialement. Je suis surpris que notre président syndical ait pu déjà oublier ses paroles hivernales (2013-2014).
Même si l’expérience était l’apanage des Anciens, à l’heure d’Internet, on peut aussi consommer cette denrée !
Amicalement.
Tu as raison. Je pense que tout le monde en a conscience, pour l’instant.
Il ne faudra pas perdre la mémoire des années 2002-2012, et de ce stock qui pesait sur nos marchés et sur le prix du vin en vrac.
En tout cas, pour celui qui cherche de l’information, toutes nos discussions syndicales des années 2002-2006 sont sur ce blog !
Aujourd’hui, il me semble qu’un certain nombre d’entre-nous on déjà oublié qu’en 2005-2006, le Bordeaux en vrac se négociait à 650€ le tonneau…
Bien amicalement.
Yves