Au terme du Grenelle de l’Environnement, la France a décidé de réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici à 10 ans, et de supprimer progressivement les molécules les plus dangereuses du marché. Un plan d’action sera rendu public d’ici à la fin du premier semestre 2008 : le plan ECOPHYTO 2018.
La réduction de l’usage des pesticides est une des composantes essentielles des objectifs de la durabilité des pratiques agricoles, et la viticulture fait partie des travaux en cours.
Le Grenelle de l’environnement a fait émerger, avec les agriculteurs qui sont les premiers exposés aux risques induits par l’application de produits phytosanitaires, un consensus sur la nécessité d’une politique ambitieuse de réduction de l’usage des produits phytosanitaires. Le tout dans le respect de la compétitivité de notre agriculture.
Conformément aux conclusions du Président de la République, à l’occasion de la restitution des conclusions du Grenelle de l’environnement, le ministre de l’agriculture et de la pêche va établir un plan d’action d’ici à la fin du premier semestre 2008.
Ce plan comportera deux volets :
- la suppression progressive des 53 molécules les plus dangereuses, dont 30 d’ici à fin 2008
- la réduction de 50 % de l’usage des pesticides dans la mesure du possible dans un délai inférieur à 10 ans
À cette fin, le ministre a chargé Guy Paillotin, secrétaire perpétuel de l’Acacémie d’agriculture, de constituer un comité opérationnel d’experts. Ce groupe est chargé de formuler des propositions concrètes d’action pour :
- définir précisément ce que 50 % de réduction veut dire : les références, le mode de calcul, le suivi et l’évaluation.
- évaluer les marges de progrès sur les molécules et itinéraires techniques agronomiques, de la parcelle au territoire.
- mobiliser la recherche et le développement agronomique autour des méthodes alternatives et des systèmes économes en pesticides.
- former des agriculteurs à l’utilisation des pesticides et professionnaliser les métiers de la distribution et du conseil phytosanitaire autour d’un objectif de certification.
- renforcer les réseaux de surveillance sur les bio-agresseurs et sur les effets non intentionnels de l’utilisation des pesticides avec une mise en transparence de la connaissance.
Dans l’esprit du Grenelle, ce plan est élaboré avec l’ensemble des parties prenantes au dossier des pesticides : professionnels agricoles, producteurs de produits phytosanitaires, réunis sous la présidence de Michel Barnier tous les 3 mois pour valider l’état d’avancement du comité opérationnel d’experts.
Plus particulièrement dans le domaine de la vigne et du vin, le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche a lancé le 10 janvier 2008 l’Appel à projets protection vigne (A2PV).
Cet appel d’offres doté de 900 000 euros doit permettre de financer des projets innovants en matière de réduction des produits phytosanitaires en viticulture. Il a été élaboré et est géré avec le CEMAGREF.
Les projets doivent s’inscrire dans trois axes :
- les nouvelles modalités pour l’application des traitements phytosanitaires : méthodes, préventives, stratégies de protection intégrée, choix des produits phytosanitaires, épidémiologie et aide à la décision, viticulture de précision ;
- le matériel végétal résistant aux bio-agresseurs : analyse du génome de la vigne et étude des possibilités de résistance aux maladies ;
- l’anticipation des conséquences du changement climatique sur la protection de la vigne.