l’Etat au chevet de la filière viticole

Un fonds d’urgence de 80 millions d’euros est destiné à soutenir les trésoreries impactées par différents aléas climatiques, tandis qu’un fonds de restructuration de 150 millions d’euros soutiendra l’arrachage temporaire ou définitif.

Un assemblage de mesures conjoncturelles et de mesures structurelles pour tenter de déjouer les difficultés économiques, sur fond d’aléas multiples, de déconsommation au plan national et de pertes de marché à l’export : tel est le plan de soutien annoncé par le gouvernement le 31 janvier dernier. « Notre filière viticole est notre fierté, elle fait rayonner la France, l’État soutiendra les viticulteurs touchés par cette crise », a justifié le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. Dès l’automne, les organisations professionnelles avaient réclamé des mesures de soutien destinées à renforcer le dispositif de distillation de crise adopté l’an passé, à hauteur de 200 millions d’euros. Et de demander une année blanche sur les annuités d’emprunt et un mécanisme de restructuration différée par le biais de l’arrachage.

UN FONDS D’URGENCE DE 80 MILLIONS D’EUROS

Au titre des mesures conjoncturelles, le gouvernement a dégagé un fonds d’urgence de 80 millions d’euros ayant vocation, au cas par cas, à soulager les annuités d’emprunt, à compenser les aléas et notamment l’attaque de mildiou qui a sévi dans le Sud-Ouest ou encore à compenser la chute de marché de certaines catégories de vins, notamment certains rouges commercialisés en vrac, dans les bassins viticoles du grand croissant sud-ouest, sud-est et sud de la vallée du Rhône. Le ministère assurait que les préfectures des départements concernés étaient, dès le début du mois de février, aptes à enregistrer les demandes d’aides pour des premiers versements intervenant dans les semaines suivantes.

UN FONDS DE RESTRUCTURATION DE 150 MILLIONS D’EUROS

L’État a par ailleurs décidé de mobiliser un fonds de 150 millions d’euros pour mettre en œuvre une restructuration différée, comprenant une option d’arrachage « sans replantation » en vue d’une diversification agricole, tout en assurant la continuité des autres actions du programme national d’aide. Ce dispositif doit permettre aux viticulteurs désirant se retirer de la production vitivinicole de rester dans l’activité agricole et d’investir dans d’autres productions agricoles, adaptées aux territoires et à leur climat. 

Dans le cadre de l’Organisation commune des marchés (OCM viti-vinicole), la France bénéficie d’un budget de 269 millions d’euros par an (en 2023) dont une partie (145 millions d’euros en 2022/2023) est fléchée vers la reconversion du vignoble. Ces 145 millions d’euros s’ajoutent aux 150 millions d’euros annoncés par le ministère de l’Agriculture. Suspendu à l’accord de la Commission européenne, mais auquel pourrait se rallier l’Espagne et l’Italie confrontées aux mêmes problématiques, le fonds de restructuration pourrait concerner 100 000 hectares selon les estimations du ministère de l’Agriculture.

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