L’incroyable épopée de Charette (Puy du Fou Films)

1793. Voilà trois ans que Charette, ancien officier de la Marine Royale, s’est retiré́ chez lui en Vendée. Dans le pays, la colère des paysans gronde : ils font appel au jeune retraité pour prendre le commandement de la rébellion. En quelques mois, le marin désœuvré devient un chef charismatique et un fin stratège, entraînant à sa suite paysans, déserteurs, femmes, vieillards et enfants, dont il fait une armée redoutable car insaisissable. Le combat pour la liberté ne fait que commencer…

Le film « Vaincre ou Mourir » ouvre en 2023 les pages souvent oubliées de la Révolution française, la référence historique de notre Constitution, avec la Déclaration des Droits de l’Homme. Nos plus grands écrivains ont pourtant écrit sur cette période trouble rendant gloire aux vaincus : Victor Hugo « 93 », Balzac « Les Chouans », Chateaubriand …

Charette est entré dans l’histoire de nos héros nationaux légendaires au même titre que Vercingétorix ou Jeanne d’Arc. Sa bravoure et son panache ne peuvent que forger l’admiration, lui, qui toute sa vie est resté fidèle à son esprit chevaleresque et à sa belle devise « Combattu : souvent, battu : parfois, abattu : jamais ».

« Charette me laisse l’impression d’un grand caractère, je lui vois faire des choses d’une énergie, d’une audace peu communes ; il laisse percer du génie. » Napoléon Bonaparte

« C’est un de ces hommes dont tous les Français, quelles que soient leurs opinions, ont le droit d’être fiers. » Jules Simon (1814-1896), député républicain, ministre de l’instruction publique, des cultes et des beaux-arts. 

Alors qu’il allait être fusillé, l’officier militaire, un ancien Sujet du roi devenu républicain suivant l’air du temps, peut-être chagriné de devoir exécuter cette triste besogne lui fit part de son regret « tant d’héroïsme pour rien ». L’ancien officier de la Marine Royale devenu le légendaire « Roi de Vendée » répliqua avec aplomb « Monsieur, rien ne se perd jamais ! ».

« Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et les bois de Savenay, suivant les ordres que vous m’aviez donnés. J’ai écrasé les enfants sous les sabots des chevaux, massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé. » Lettre du général Westermann au Comité de salut public.

En décembre de l’année 1794, Gracchus Babeuf publiera « Du système de dépopulation, ou la vie et les crimes de Carrier ; son procès et celui du comité révolutionnaire de Nantes : avec des recherches et des considérations politiques sur les vues du décemvirat ; dans l’invention de ce système ; sur la combinaison principale avec la guerre de Vendée ; et sur le projet de son application à toutes les parties de la République. » , 194 pages de témoignage et d’analyse, objet politique et objet d’histoire, dans lequel il dresse un réquisitoire sans appel sur le gouvernement révolutionnaire et son théâtre des cruautés, la Vendée.

« Système de dépopulation », « système de dépeuplement », « système d’extermination », le tout bientôt résumé en « système de Robespierre » : la belle et noble révolution-régénération de 1789 s’est muée en dépopulation-épuration, selon la politique terroriste à l’ordre du jour à partir de 1793, intronisant dans le sang une République non seulement homicide, mais notamment populicide, bourreau de son propre peuple. Babeuf n’a qu’une idée en tête, raconter l’histoire tragique de ce passage, celui de la régénération à l’épuration, celui de la toute-puissance du peuple à son éradication, celui du populaire au populicide.

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