Nos réponses à l’ANPP (L’Association Nationale des Pôles territoriaux et des Pays)

« L’évolution des compétences régionales issue de la loi du 7 Aout 2015, dite loi NOTRe, les différentes et récentes législations, telles Engagement et proximité, la LOM ou la prochaine Loi 3D, et le contexte social et sanitaire vécu par notre pays, auront des incidences sur la politique de la région que vous aspirez à diriger.

L’Association Nationale des Pôles territoriaux et des Pays (ANPP), appuie l’expression des Territoires de projet et fédère les Pays, Pôles territoriaux (PETR), Conseils de développement, GAL, qui participent activement à l’aménagement du territoire dans le cadre, notamment de politiques contractuelles et de l’élaboration des stratégies régionales.

A l’échelle nationale, c’est 272 Territoires de projet, sur 67% du territoire national et 47% de la population française. Les Pays et PETR de votre région sont d’ailleurs particulièrement actifs, en matière de transition écologique, de développement économique, de services de proximité ou encore en matière d’inclusion numérique, et nous nous en félicitons.

l’ANPP a souhaité interpeller tous les candidats aux élections régionales, afin de connaître leurs positions en matière de développement local et territorial.

1 ­ Quelles seront vos priorités en matière d’aménagement du territoire ? Aujourd’hui, la Région n’exerce plus son rôle d’aménageur du territoire. Alain Rousset est « girondin » et décentralisateur à Paris et « jacobin » et centralisateur à Bordeaux. Quitte à ce que la vie dans la métropole devienne invivable à force d’y entasser les gens ! Notre projet est un projet de rupture avec le processus de « métropolisation » dans lequel notre région est engagé. Nous souhaitons au contraire le rééquilibrage des territoires. Aujourd’hui les Français aspire à autre chose. On ne peut pas indéfiniment entasser les gens les uns sur les autres dans les zones urbanisées qui concentre l’emploi et l’habitat. Nous voulons changer de modèle. Créer de l’emploi dans les villes moyennes et dans les zones rurales. Mettre des trains sur les rails pour faire le lien entre les bassins de vie et les bassins d’emploi. Mettre la fibre optique dans chaque maison. Nous voulons réorienter les finances de la Région vers les dépenses utiles pour le quotidien des habitants pour leur permettre de vivre et de travailler à l’endroit où ils ont choisi de vivre. Nous construirons des routes pour désenclaver les territoires et aussi pour soigner la thrombose bordelaise.

Train : Nous lancerons le projet de train Blaye-Saint-Mariens en Gironde. Nous étendrons avec RFF et la SNCF le plan de transformation des TER en RER (plus de trains cadencés le matin et le soir).

Route : Nous engagerons les études du projet routier Limoges-Périgueux-Mussidan-Langon-Mont-de-Marsan-Pau inlassablement défendue depuis dix ans par l’association citoyenne Devlop’So de Périgueux .

2 ­ Quelle politique contractuelle envisagez-vous de conduire et à quelle échelle ? Nous souhaitons nous engager avec le bloc communal (communes et communautés de communes) dans une politique contractuelle pour l’emploi et le développement économique.

Aujourd’hui, les entreprises ne trouvent pas les salariés dont elles ont besoin, cela les empêche de se développer. Nous voulons former aux métiers dont les entreprises de la région ont besoin et faire de l’apprentissage et de la formation professionnelle deux voies d’excellence. Dans l’ensemble de la Région, département par département, secteur par secteur, nous réaliserons une consultation des entreprises, des corps intermédiaires, des partenaires sociaux, des chambres consulaires. Fort de cette analyse nous définirons et nous mettrons en place avec les établissements d’enseignement supérieur et d’enseignement professionnel, les formations et les spécialités de recherche dont la Région a besoin. Nous voulons généraliser chaque fois que c’est possible, dans toutes les formations et dans tous les cursus, l’apprentissage pour les élèves et les enseignants-chercheurs. Notre objectif c’est la croissance et le plein-emploi.

Nous installerons des antennes de la Région dans les Communautés de Communes pour aider les porteurs de projets à avoir accès aux aides de la Région et de l’Europe. Nous passerons d’une administration trop bureaucratique (normes et procédures) et centralisée à une administration territorialisée, plus aidante et plus facilitatrice.

Nous ne ferons pas à la région ce que d’autres font mieux que nous sur le territoire, pour éviter les doublons.

3 ­ Quelle dynamique projetez-vous de donner en matière de coopération urbain/rural ? Nous n’envisageons pas la ville sans les campagnes. Mais nous ne voulons pas que les campagnes deviennent les exutoires de la ville ! Aujourd’hui, on interdit de construire dans le Médoc pour préserver les futures ressources en eau de la métropole bordelaise. On vient dans les zones rurales pour construire les déchetteries des zones urbanisées qui sont incapables de mettre en place une politique zéro-déchets qui est de mise en zone rurale.  On accable les agriculteurs alors que la majeure partie de la pollution des eaux vient des zones concentrées et de la mauvaise qualité des stations d’épuration des zones urbanisées

Dans le même temps, des idéologies urbaines viennent donner des leçons aux zones rurales sur leur vision de l’écologie ! Nous voulons que le bon sens rural s’installe dans les zones urbaines alors que depuis 30 ans ce sont les mode de pensé urbains qui tente de régenter le monde rural à l’image des PLU, des SCOT des SRADDET … autant de schémas aux logiques urbaines qui ne sont pas adaptés en zones rurales et qui font d’énormes dégâts !

Notre pays marche sur la tête ! Nous importons 60% des fruits que nous consommons. 40% des légumes. 75% des fleurs coupées. 25% de la viande rouge et 1 poulet sur deux ! Avant de parler de « circuits courts », il faut parler de la viabilité de nos exploitations agricoles. 40% des éleveurs laitier disent qu’ils n’auront pas de succession. Dans le même temps nous exportons nos veaux en Italie où ils sont élevés et transformés et nos bois au Maghreb et en Asie, qui reviennent ensuite en Europe sous forme de meubles. Tout cela ne peut pas durer ! Sur l’île d’Oléron j’ai rencontré un ostréiculteur qui ne trouve pas de successeur ! Nous ferons de l’agriculture, de la forêt et de la mer une grande cause régionale. Nous organiserons les assises de l’agriculture, de la forêt et de la mer, pour concevoir avec les professionnels un véritable plan de développement des filières de la production au consommateur en abordant tous les sujets : la formation, l’emploi, la reprise et la transmission, la transformation de nos production, l’irrigation … Nous voulons qu’une partie de la taxe carbone payée par les entreprises qui émette les Gaz à effet de serre, revienne dans la poche de ceux qui le fixe par leur travail : agriculteurs, forestiers, et marins.

4 ­ Quelle place souhaitez-vous donner à la concertation territoriale ? Nous souhaitons plus de concertation avec les élus locaux, notamment les Maires, et moins d’administration. Nous voulons rétablir le bon sens. Nous voulons plus d’investissement et moins d’études. Plus d’action, plus de chantiers, et moins de réunions. 

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