Avec 165 000 entreprises employant plus de 200 000 salariés, l’artisanat est un secteur essentiel qui entretient croissance, emploi, cohésion sociale et attrait touristique. Avec une entreprise pour trente-six habitants, il concourt au maillage des territoires de notre région, jusque dans les bourgs les plus isolés.
Pour nos entreprises artisanales, les enjeux des prochains mois sont nombreux : relance économique, soutien aux filières fragilisées par la crise sanitaire, promotion des produits et des savoir-faire locaux, formation professionnelle, soutien à la transition numérique, participation à la transition énergétique et environnementale, redynamisation des centres villes, transmission, etc.
Avec 300 élus, 1550 collaborateurs et 36 points de contact sur tout le territoire régional, la Chambre de métiers et de l’artisanat de Nouvelle-Aquitaine (CMA NA) accompagne les entreprises tout au long de leur vie. Gestionnaire de 10 Centres de formation professionnelle qui accueille 12 000 apprentis (28 % des apprentis de de notre région), la CMA NA est un des acteurs régionaux majeurs de la formation en alternance.
Forte de sa proximité reconnue auprès des entreprises qu’elle représente et de sa connaissance du secteur, la Chambre de métiers et de l’artisanat sera, comme elle l’est aujourd’hui, mobilisée aux cotés des élus de la région Nouvelle-Aquitaine pour favoriser la formation, le développement économique de nos territoires et accompagner l’ensemble de ses ressortissants.
Compte tenu de l’importance des politiques régionales dans la vie des entreprises de proximité, les élus de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Nouvelle-Aquitaine souhaitent s’assurer que le secteur qu’ils représentent sera au cœur des programmes des candidats.
Dans cette perspective, au nom de l’ensemble de mes collègues élus, je me permets de vous adresser officiellement cette demande d’informations sur vos projets concernant l’accompagnement et le développement de l’artisanat en Nouvelle-Aquitaine, en répondant aux questions suivantes :
• Quel projet pour accompagner la transition écologique des entreprises artisanales ?
• Quel projet pour accompagner la transition numérique des entreprises artisanales ?
• Quel projet pour aider notre réseau à accompagner les dirigeants à transmettre leur entreprise ?
• Quel projet pour redynamiser les centres villes de notre région ?
• Quel projet pour nous aider à développer la formation professionnelle ?
• Quel projet pour nous aider à accompagner les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire (métiers d’art, activités liées au tourisme et à l’événementiel) ?
Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur, l’expression de ma considération.
Jean-Pierre GROS
Président de la CMA Nouvelle-Aquitaine
Voici donc les réponses de la liste « Le Mouvement de la Ruralité, Résistons ! avec Jean Lassalle », menée par Eddie Puyjalon en Nouvelle-Aquitaine.
• Quel projet pour accompagner la transition écologique des entreprises artisanales ?
Avant de parler de « transition écologique » des entreprises artisanales, nous aimerions définir ce que vous entendez par « transition écologique ». En effet, notre conception n’est sans doute pas la même que celle couramment admise. En effet, pour nous, les artisans sont répartis partout sur le territoire, dans les zones urbaines comme dans les zones rurales et leur présence diffuse, cette proximité, permet de diminuer à la fois les frais de transport et les émissions de gaz à effet de serre. Pour nous l’emploi diffus, dans les villes moyennes, dans les zones rurales, est un gage de développement durable car il permet de procurer de l’emploi à l’endroit où les gens souhaitent vivre. Tout notre projet d’aménagement du territoire est axé sur cette question fondamentale de développement de l’économie sur l’ensemble du territoire en développant le commerce, l’artisanat, l’agriculture, la sylviculture et les industries de 1ère et 2ème transformation des produits agricoles et forestiers. C’est une approche « système » de notre territoire que nous souhaitons et dans cette approche l’artisanat est essentiel. Chaque artisan travaille localement et achète localement. Notre souhait est d’aider au développement de l’artisanat dans cet esprit. Pour nous, le développement de l’artisanat et du bon sens artisan, est une « transition écologique » en soi.
Concernant la transition proprement dite de chaque artisan nous nous appuierons sur les chambres consulaires, et sur les communes et communauté des communes pour être au plus proche des préoccupations et des besoins. Trop souvent, la Région Nouvelle-Aquitaine doublonne les services avec d’autres qui feraient les choses mieux qu’elle. Nous voulons changer tout cela et renforcer les partenariats pour plus d’efficacité. Nous préférons investir plus et nous réunir moins.
Nous réduirons les taxes régionales qui pèsent sur le carburant et sur les cartes grises. Nous utiliserons ces taxes pour subventionner l’équipement des véhicules diesels des habitants avec un kit de comburation pour réduire les émissions de particules fines (-70%) et la consommation de carburant (-15%). Nous équiperons de ce kit tous les véhicules diesels appartenant à la Région, ainsi que les bus scolaires. Nous inciterons les artisans à s’équiper.
• Quel projet pour accompagner la transition numérique des entreprises artisanales ?
Il en va de même pour la transition numérique. Dans ce sujet comme pour la transition écologique, nous avons besoin de sur-mesure. Mais pour être efficaces nous voulons nous appuyer sur le terrain. Les besoins ne sont pas les mêmes d’un artisan à l’autre et nous avons besoin d’aide pour établir un diagnostic préalable afin de dimensionner pour chacun la meilleure solution, selon les besoins. La mise en réseau nous semble essentielle car elle permet une meilleure visibilité.
Au niveau des infrastructures, notre priorité sera d’équiper chaque maison et chaque entreprise de la fibre optique y compris l’habitat et l’entreprise isolés ;
• Quel projet pour aider notre réseau à accompagner les dirigeants à transmettre leur entreprise ?
La transmission dépend de l’attractivité. Aujourd’hui les artisans croulent sous les normes, la bureaucratie, les charges sociales. Chaque semaine, les assemblées inventent de nouvelle normes sociales, environnementales, dans le droit du travail … Tout cela ne dépend malheureusement pas directement de la Région. Mais pour sa part, la Région peut simplifier un certain nombre de chose dans ces aides, dans l’accès aux marchés publics. Plus le métier sera attractif et rémunérateur, plus nous trouverons des vocations pour reprendre les entreprises. De plus en plus d’entreprises artisanales sont reprises par des jeunes qui n’ont pas de formation d’artisan. Ils le font car ils sont en quête de sens. Ils recherchent des métiers où l’on comprend pourquoi on se lève le matin et pour quoi faire. Des métiers où l’on est en contact avec les clients et les fournisseurs et pas seulement avec un écran d’ordinateur. Il faut augmenter les établissements de formation pour les assister dans la reprise de ces activités car il y a de nombreux artisans qui veulent passer le relais, après une vie de labeur. Il faut réussir cette transmission !
Plus d’industries locales. Plus d’aides aux petites entreprises. Nous développerons l’industrie, l’artisanat, le commerce, nous aiderons les TPE et les PME qui sont la pépinière des entreprises de demain.
Nous travaillerons avec les organisations concernées sur un grand projet « l’emploi au féminin » : adapter la vie professionnelle à la vie de famille, lutter contre les inégalités, aider à l’installation des femmes comme entrepreneuses et aider à la reconversion professionnelle. Aujourd’hui, une vie est constituée de plusieurs vies, il convient d’accompagner ces transitions (familiales, professionnelles, géographiques …), entre deux métiers, avant et après l’éduction des enfants.
• Quel projet pour redynamiser les centres villes de notre région ?
Nous voulons une Région avec moins de déserts, organisée autour des villes moyennes et avec plus de services au public et plus d’entreprises. Voilà notre objectif.
Nous souhaitons que les Néo-Aquitains puissent travailler là où ils aiment vivre, avec plus d’espace. Pour cela, avec les élus locaux, nous mettrons fin au processus de « métropolisation » du territoire et de l’économie et nous développerons les villes moyennes, qui sont les « villes préférées » des français, nous protégerons les services publics (éducation, gendarmeries, commissariats, bureaux de poste, casernes des pompiers). Nous lutterons contre les déserts médicaux, déserts de commerces et déserts de services ;
Pour donner l’exemple, nous commencerons par décentraliser les services de la Région que nous souhaitons plus proches du terrain. Nous aiderons à l’installation des médecins, en formant plus de médecins dans nos facultés, en encourageant la création de maisons de santé et la mise en place d’une offre de soins mieux répartie sur le territoire. Nous financerons l’acquisition d’hélicoptères au service des hôpitaux pour réduire les temps d’intervention sur les territoires dépourvus d’hôpitaux et pour rapprocher les hôpitaux entre eux. Nous serons les facilitateurs d’une meilleure coopération public-privé (notamment cliniques et hôpitaux).
Nous construirons des routes pour désenclaver les territoires ruraux, nous remettrons des trains sur les rails, nous transformerons les TER en RER, plus nombreux le matin et le soir pour permettre aux travailleurs d’organiser leur journée, nous réouvrirons des lignes de train abandonnées ; nous augmenterons la fréquence des bacs sur l’estuaire de la Gironde ; nous créerons des entrées et des sorties sur les autoroutes pour en faciliter l’accès aux territoires ruraux ;
• Quel projet pour nous aider à développer la formation professionnelle ?
Nous souhaitons former aux métiers dont la région a besoin, relancer la recherche, innover et faire de l’apprentissage et de la formation professionnelle deux voies d’excellence.
Dans l’ensemble de la Région, département par département, secteur par secteur, nous réaliserons une consultation des entreprises, des corps intermédiaires, des partenaires sociaux, des chambres consulaires. Nous engagerons des comparaisons avec les autres territoires nationaux et européens dans les domaines d’activité équivalents, afin de détecter les besoins en formation, en innovation et en recherche. Fort de cette analyse nous définirons avec les établissements d’enseignement supérieur et d’enseignement professionnel, les formations et les spécialités de recherche dont la Région a besoin. Nous voulons généraliser chaque fois que c’est possible, dans toutes les formations et dans tous les cursus, l’apprentissage pour les élèves et les enseignants-chercheurs. Nous créerons des Lycées à taille humaine, qui seront autant d’antennes des campus, sur les territoires, adaptées aux nouvelles générations d’élèves et équipées des technologies du futur.
• Quel projet pour nous aider à accompagner les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire (métiers d’art, activités liées au tourisme et à l’événementiel) ?
Au-delà des aides et du plan de relance du gouvernement, nous investirons dans un plan de communication pour promouvoir le tourisme, les métiers d’art, les festivals, dans notre Région Nouvelle-Aquitaine, les offices de tourisme locaux, en utilisant tous les supports, notamment les NTIC, en nous appuyant sur les médias locaux, les télévisions régionales relayées par TV5 Monde et France 24, les réseaux sociaux en France et à l’étranger.
Nous décentraliserons les services de la Région en nous appuyant sur les maisons « France Service » et les antennes locales des Chambres Consulaires ; Nous mettrons en place une équipe mobile au service des porteurs de projets pour leur permettre de profiter au maximum des aides de la Région et de l’Europe en diminuant la bureaucratie et en facilitant les démarches ;