Parité ou discrimination ?

Attention la loi sur la parité s’apparente parfois à de la « discrimination positive » ! Cette année, tant au PS qu’à l’UMP, des candidats à l’investiture pour les prochaines législatives, qui avaient les compétences requises, n’ont pas été retenu par les comités d’investiture au motif qu’ils appartenaient au sexe masculin, et que leur nomination entrainerait une amende au regard de la loi !

Le 3 janvier dernier, Jacques Chirac s’était prononcé pour l’institution d’une « obligation de parité dans les exécutifs régionaux et communaux pour ce qui concerne les communes de plus de 3.500 habitants, ainsi que dans la désignation des délégués aux structures intercommunales », avait-il demandé lors des voeux des assemblées (Assemblée nationale, Sénat, Conseil économique et social) à l’Elysée.

Dans un communiqué, le chef du gouvernement confirme mercredi que les exécutifs des communes de plus de 3.500 habitants seront constitués paritairement ainsi que ceux des conseils régionaux. De plus, le projet de loi « crée également un vivier nouveau d’élues locales en instituant un suppléant de sexe opposé pour chaque conseiller général. Cette disposition concernera près de 4.000 élus ».

Un gouvernement dont le Ministre de la Défense est une femme n’a pourtant rien à prouvé de ce coté. L’ascension de Ségolène Royale au sein du PS, l’élection en son temps de Michèle Alliot-Marie à la Présidence du RPR montrent que la démocratie, bien organisée, permet d’atteindre l’objectif de parité sans avoir recours à une loi de « discrimination positive ». Sans faire de caricature, cette année, tant au PS qu’à l’UMP, des candidats à l’investiture pour les prochaines législatives, qui avaient les compétence requises, n’ont pas été retenu par les comités d’investiture au seul motif qu’ils appartenaient au sexe masculin. N’est-ce pas une discrimination caractèrisée?

Tout cela me laisse perplexe… Si l’objectif de la parité est louable, les méthodes employées pour présenter un « quotas de femmes » -à tout prix- tant au PS qu’à l’UMP, sont dévastatrices… Comment imaginer que l’on veuille ainsi rééquilibrer les choses ? En effet, si les « vieux élus » restent en place et que les « nouveaux élus » sont des femmes, alors c’est une génération de jeunes hommes que l’on entend « sacrifier sur l’hôtel de la parité »…

Jacques Chirac doit donc donner l’exemple -comme viennent de le faire Edouard Balladur et quelques autres – et prendre sa retraite : la parité se fera naturellement à condition que le renouvellement des générations s’effectue normalement. Les jeunes générations sont culturellement beaucoup plus « paritaires » que les anciennes, c’est la force de la culture qui imposera la parité, pas la loi !

Mais il paraît que ce type de discours n’est tenu que par les jeunes élus de sexe masculin ! Je suis profondément attaché à la mixité, à toutes les mixités, mais je ne vois pas l’intérêt de légiférer sur la mixité. La mixité est un produit de la nature et de la vie en société, ce n’est pas un artefacte…

Cette loi sur la parité en politique n’est pas très « libérale » elle peut même se révéler liberticide! Je ne conteste pas les décisions qui ont été prises, je conteste la loi qui a obligé de les prendre !

4 commentaires sur “Parité ou discrimination ?”

  1. Je remarque que la parité ne s’applique qu’en politique.Dans aucun autre domaine, elle ne semble nécéssaire.
    Je suis bien d’accord pour laisser l’évolution culturelle se faire naturellement.Les femmes n’ont pas besoin de quotas !

  2. Enfin, les jeunes élus de l’UMP se réveillent…
    Il y a belle lurette que ce sexisme obsesionnel a été dénoncé par nombre d’entre nous à droite, mais ce n’était pas politiquement correct.

  3. Entièrement d’accord on n’a pas à légiférer sur ce qui est naturel. La mixité devrait s’imposer d’elle-même, mais elle est contredite, du moins dans le monde politique, par de nombreuses règles non encrées mais bien ancrées :
    – la prime au sortant : comment a-t-il fait pour y entrer ?
    – l’âge de la retraite : pourquoi un professionnel patenté de la politique, largement rémunéré, exercerait-il son "métier" outrancièrement hors des limites consacrées par les textes qui s’appliquent à tous les autres professionnels ?
    – la multiplicité des mandats qui pour le moment n’est limitée qu’en matière de rémunération, mais dont tous savent détourner le principe par d’autres moyens tout aussi gratifiants.

    Sur les 2 derniers points, oui, il y a matière à légiférer. La mixité elle s’impose et la prime au sortant indispose tous ceux qui, et ils sont trés nombreux, souhaitent un renouvellement des "élites" politiques.

    Quel candidat déclaré osera le faire ?

  4. Suppléant(e) aux Conseillers généraux : le débat est lancé !

    Lors de sa conférence de presse mensuelle, le Premier Ministre a annoncé un projet de loi pour accentuer la parité dans la vie politique.

    Il imposera la parité dans l’exécutif des communes de plus de 3 500 habitants et dans celui des Conseils régionaux. Il augmentera de 50% les pénalités financières à l’encontre des partis politiques ne présentant pas le même nombre de femmes que d’hommes aux élections législatives.

    Les départements seront aussi concernés par le texte. En effet, afin de constituer, selon les termes de Matignon, « un vivier nouveau d’élues locales », chaque Conseiller général aura désormais un suppléant du sexe opposé.

    Sur la forme, il est regrettable que l’Assemblée des Départements de France n’ait été ni consultée ni même informée de cette annonce.

    Sur le fond, le débat est ouvert. Auditionné mardi par la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée Nationale, le Sénateur Gérard Deriot, Président UMP du Conseil général de l’Allier, s’est montré ouvert à la création d’une fonction de suppléant tout en rappelant que celle-ci n’est efficace qu’à long terme, puisque par définition… le suppléant n’est pas élu.

    Le Député UMP François Scellier, Président du Conseil général du Val d’Oise, qui avait déposé une proposition de loi sur ce thème dès 2002, a accueilli favorablement l’annonce du Premier Ministre. Il rappelle que les femmes ne représentent aujourd’hui que 10.4% des élus départementaux. Pour lui, un suppléant permettrait en outre de supprimer les élections cantonales partielles (16 depuis janvier).

    Autre son de cloche chez Yves d’Amecourt, Conseiller général d’opposition de la Gironde, pour qui la priorité est le renouvellement des générations : « La parité se fera naturellement à condition que le renouvellement des générations s’effectue normalement. Les jeunes générations sont culturellement beaucoup plus "paritaires" que les anciennes, c’est la force de la culture qui imposera la parité, pas la loi. »

    Dans tous les cas, les autres mesures pour favoriser la parité dans la collectivité départementale semblent difficiles à mettre en œuvre. Une réforme du mode de scrutin parait difficile compte tenu du fort attachement des élus au canton, en particulier dans le monde rural. La mise en place de sanctions financières à l’encontre des partis est difficilement envisageable dans la mesure où les Conseils généraux comptent de nombreux élus sans étiquette.

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