RENAULT, SYMBOLE DE LA DÉSINDUSTRIALISATION EN FRANCE (ELUCID)

Trente ans que le rideau est tombé sur l’île Seguin avec la fermeture de la mythique usine Renault de Billancourt, figure de proue de la lutte ouvrière. C’était en 1992 et ce big bang industriel et sociétal a coïncidé avec l’ouverture du Parc Disney de Marne La Vallée, le symbole de la désindustrialisation et du développement du secteur tertiaire dans l’hexagone selon Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP.

La marque au losange est devenue emblématique de la désindustrialisation et de son corollaire, la délocalisation : avec 85 % de réduction d’effectifs en France depuis 40 ans, elle fait la course en tête face au 50 % de perte d’emplois dans le secteur de l’industrie… le tout sous le regard bienveillant de son actionnaire l’État français.

Avec, en parallèle, une multiplication par 5 des effectifs dans des pays à bas coûts pour produire, entre autres, 6 de ses best-sellers en France. Et ce constat édifiant : avec deux constructeurs automobiles majeurs sur son sol, la France est, depuis 2007, importatrice nette de véhicules…

La comparaison avec l’Allemagne ajoute à la cruauté de la situation : effectifs multipliés par deux chez Volkswagen depuis 1980, coûts salariaux supérieurs ou égaux à ceux des constructeurs français et… la deuxième marche du podium en termes de vente de véhicules et chiffre d’affaires.

Seul bémol amer dû à la récente crise énergétique que traverse l’Europe, avec la fonte comme neige au soleil de son secteur manufacturier, gros consommateur d’énergie, la France a beaucoup moins à perdre sur ce plan que l’Allemagne…

Désindustrialisation : l’emploi en souffrance

Telle une litanie morbide, l’annonce des fermetures d’usines s’égrène au fil des années. Elles reviennent inlassablement en titre des journaux avant de disparaître à nouveau dans les ténèbres médiatiques.

On se souvient de celle de Bridgestone qui avait fait grand bruit en 2021, au point d’arracher un vaillant « Révoltant ! » au ministre Bruno Le Maire… légèrement insuffisant pour empêcher la suppression de 860 postes. Elle s’était accompagnée, cette année-là, de 23 fermetures supplémentaires selon l’Usine Nouvelle. Selon l’Insee, depuis le pic de 1974, ce sont plus de 2,5 millions d’emplois industriels qui ont disparu, soit plus de 3,5 millions d’équivalents temps plein.

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