Dans Sud-Ouest, aujourd’hui, est révélé tout ce que les viticulteurs de l’A.O.C. régionale avaient à craindre de la création d’un Vin de Pays… et qui avait justifié en son temps le vote du syndicat des Bordeaux contre le projet de sa création !
- Les conditions de production du Vin de Pays sont plus restrictive que celles de l’AOC régionale, dans la mesure où ne peuvent produire du vin de pays, que ceux qui ont un débouché commercial = ainsi le vin de pays pourra avoir une politique de prix cohérente et rémunérer convenablement les opérateurs, ce qui manque à l’A.O.C. Bordeaux !
- Le prix du vin de pays se situera, selon l’avis des négociants, « entre 2€50 et 3€00 la bouteille » en Prix de vente consommateur, soit plus cher que le prix moyen actuel des Petits Châteaux de l’AOC Bordeaux … Ainsi le VDP se vendra plus cher que la plupart des vins de l’AOC régionale !
- Le Vin de Pays disposera des assouplissements que demande l’AOC régionale depuis longtemps, notamment l’usage des copeaux, de la sucrosité ! Très rapidement, les producteurs feront la preuve de leur capacité à s’adapter au goût des marchés… ce qui est interdit à l’AOC régionale !
- Le Vin de Pays, « n’entend pas être le déversoir le l’AOC régionale Bordeaux »… Mais l’AOC régionale, elle, continue, avec le repli, d’être le déversoir des AOC dites supérieures…
Ainsi, l’A.O.C. régionale est condamnée à occuper la base de la pyramide, car comme le disait Louis Marinier, « On a jamais vu une pyramide reposer sur sa pointe ». Les Vins de Pays de l’Atlantique n’auront de cesse de démontrer leur supériorité, à juste titre car :
- ils disposent des assouplissements dont nous a besoin l’AOC Régionale
- ils disposent de l’outil de régulation économique afin d’adapter l’offre et la demande
- ils disposent de la stabilité des prix qui fait tant défaut à Bordeaux et qui permet la juste rémunération des opérateurs et rassure les marchés
- La seule chose dont ne disposent pas les vins de Pays, c’est du nom « Bordeaux ». Là, c’est l’inconnue… Comment réagiront les consommateurs ?
Je n’arrive pas à m’expliquer pourquoi les outils dont dispose aujourd’hui les vins de Pays, sont refusés avec acharnement à l’AOC Régionale, et depuis si longtemps ? Nous en avons besoin !
Si l’on y regarde bien, les artisans de la création des vins de pays sont les même que ceux qui, à tous les étages de la filière, font en sorte que Bordeaux ne dispose pas de ces avantages !!! Comme si à l’innovation, à l’optimisation et au changement, on préférait inexorablement, la création de choses nouvelles… Alors que le consommateur demande de la simplification et de la lisibilité, on lui offre des étages, des compartiments, de la segmentation et des nouveaux concepts !
Maintenant que les Vins de Pays sont créés, contre notre gré, il est important de suivre de prêt leur évolution et de participer aux débats afin de construire la cohérence entre les Vins de Pays et l’AOC Régionale et faire que l’AOC Régionale ne se retrouve pas entre le marteau et l’enclume !
Je m’étais déjà fait ces réflexions, me disant que quelque chose devait m’échapper. Je vois que vous êtes du même avis. Comment cette situation aberrante pêut-elle perdurer ? Pourquoi ne pas supprimer, alors, l’AOC Bordeaux et en faire un vin de pays ? Par récurrence, on doit pouvoir tenir le même raisonnement pour la plupart des AOC bordelaises, voire françaises. Le sabordage de la flotte !
Amitiés
L.G.
Cher Monsieur Guillemet,
Vous lire sur mon humble blog est un honneur ! Vous avez tout dit!
Yves d’Amécourt