voila une position claire. déjà il y a quelques années des régions européennes avez eu des position claire sur ces réformes inquiétantes ( communiqués communs Hessen, Aquitaine, Toscane et Rioja) les « je te tiens par la barbichettes » nationaux nous ménent trop souvent à l’immobilisme donc à subir plus qu’à agir.
Voici l’ensemble du discours d’Angela Merkel, qui vient d’être publié et traduit sur le site « Vitisphère ».
Discours de la Chancelière Allemande Angela Merkel, lors du 60ème Congrès de la Viticulture le 24 mars 2010 à Stuttgart.
Monsieur le Président Weber,
Monsieur le Président Bénard,
Monsieur le Ministre Köberle,
Monsieur le Maire, cher monsieur Schuster,
Monsieur Kromer von Baerle,
Madame la Secrétaire d’État Julia Klöckner,
Cher(ère)s collègues parlementaires, Mesdames et messieurs,
C’est avec plaisir que je suis venue à Stuttgart, pour ce salon mais aussi pour le vin, et c’est également un plaisir pour moi d’ouvrir ce salon « INTERVITIS INTERFRUCTA » et le congrès de la viticulture qui ont lieu ici simultanément. Si je suis ici aujourd’hui, c’est surtout grâce au travail de nombreux collègues du Bundestag. Ils m’ont toujours rappelé l’importance du congrès de la viticulture dont c’est la 60ème édition cette année. Je pense qu’un tel anniversaire mérite que même la chancelière approche une fois le vin.
Je vous félicite chaleureusement, Monsieur le président Weber ainsi que l’association des producteurs de vin allemands car je pense que nous pouvons franchement dire qu’il s’agit là d’un anniversaire remarquable. Des congrès qui ont 135 ans d’histoire et qui sont toujours restés aussi jeunes, tel le congrès du vin, ne doivent pas être nombreux.
Lorsque nous parlons du vin et de la viticulture, un produit sans égal est au centre des intérêts. La viticulture, tout comme la culture fruitière, n’a pas seulement un millénaire de traditions anciennes – tout à l’heure le vin a été mis en rapport avec l’apparition du monde – mais c’est comme ça que, même au jour d’aujourd’hui, au 21ème siècle, la viticulture est présente dans les paysages, l’économie et la culture de régions entières. Nous, allemands, sommes fiers de la viticulture exceptionnelle que connaissent au moins certaines régions – là d’où je proviens dans le Nord, ce n’est pas si répandu. Un grand merci à tous ceux qui s’y engagent quotidiennement.
Le vin n’est pas seulement un aliment, je pense que tout le monde dans cette salle et ailleurs est d’accord pour le dire. Le vin est également synonyme de conscience de vivre et surtout de joie de vivre. Il a toujours inspiré les créations culturelles. Les poèmes, les proverbes et les chants se tissent autour du jus de la treille.
Mais je ne suis pas ici pour philosopher sur le grand plaisir du vin. Ce n’est ni de mon devoir ni ce qui est au centre des débats lors de ce salon et ce congrès. Par ma présence, je souhaite montrer mon estime pour le secteur économique qui peut rendre compte de faits économiques impressionnants. L’Union européenne compte environ 2,3 millions d’exploitations viticoles, ce qui représente pour notre continent une part non négligeable de l’économie de classe moyenne. De la viticulture nait une multitude de synergies, par exemple avec des mots comme tourisme et gastronomie. Ainsi, la viticulture contribue à la création d’emplois bien au-delà de son secteur et marque de son empreinte la vie culturelle.
En Allemagne, le vin représente un chiffre d’affaires annuel de près de huit millions d’euros. Notre pays, en tant qu’importateur, domine le marché international. Avec une part de plus de 16 pour cent dans le commerce mondial de vin, nous sommes le premier importateur. Aujourd’hui, on entend souvent dire que nous exportons trop. Dans ce cas, nous pouvons vraiment dire en toute conscience : nous sommes le premier pays importateur. Mais, à l’inverse, cela signifie évidemment que la concurrence mondiale est particulièrement rude avec les viticulteurs allemands sur leur marché national. A cela s’ajoute le contexte difficile de la crise économique et financière mondiale. Monsieur Weber, je comprends tout à fait, au vu des pertes sur nos marchés d’exportation, par exemple aux États-Unis, que vous ayez dit très clairement: nous devons avant tout demander des comptes à ceux qui ont contribué au fait que nous sommes aujourd’hui dans cette situation difficile. De nombreuses familles sont concernées et ne peuvent vraiment rien faire. Nous devons avant tout faire en sorte qu’une telle crise, en raison de spéculations sur les marchés financiers, ne se reproduise plus.
Mais il y a également des points positifs : malgré la crise mondiale, les producteurs allemands ont de nouveau pu confirmer en 2009 leur leadership sur leur propre marché. Ceci est également lié au fait que nous sommes parvenus, grâce à nos programmes et mesures de conjoncture, par exemple grâce au chômage partiel, à augmenter de 0,2 pour cent au total la consommation en Allemagne l’an dernier. Quand on pense que les investissements et l’exportation ont nettement diminué et que notre évolution dans le contexte économique a reculé de cinq pour cent, on sait alors que la stabilisation de la consommation intérieure a été une contribution capitale pour la viticulture.
Nous sommes parvenus à stabiliser dans une certaine mesure les marchés financiers. Nous sommes parvenus à établir des programmes de crédit importants avec le fonds économique allemand et ainsi faire face aux problèmes menaçants de crédits. Toutefois, je dois dire que je sais que les conditions de crédit ne se sont pas améliorées sur plusieurs points et que même les PME en souffrent. C’est pourquoi nous avons désigné un « médiateur du crédit », qui se veut être l’interlocuteur avec les petites et moyennes entreprises en cas de difficultés pour l’attribution de crédits. Jusqu’à présent, grâce aux crédits et garanties de notre fonds économique (Wirtschaftsfonds Deutschland), nous avons pu aider plus de 11 000 entreprises à hauteur de onze milliards d’euros. 94 pour cent d’entre
elles sont des PME.
Nous espérons que notre économie va reprendre un bon rythme cette année. Nous mettons tout en œuvre – même des réductions d’impôt en début d’année – afin de s’assurer que la consommation reste, dans une certaine mesure, constante cette année. Toutefois, il faut bien avouer que la relance est très timide. C’est pourquoi le gouvernement fédéral fait beaucoup pour soutenir le pouvoir d’achat. Ainsi, nous avons de nouveau baissé l’impôt sur les revenus au 1er janvier. Les dépenses de prévoyance privées sont maintenant en grande partie déductibles. Grâce à la loi sur l’accélération de la croissance, nous avons encore une fois donné une impulsion aux citoyens et citoyennes et surtout
aux entreprises et aux familles. Car nous devons tâcher de sortir forts de la crise, et si possible plus forts que nous ne l’étions en y entrant. Nous ressentons également la concurrence internationale. Ceci vous concerne évidemment en particulier.
Pour la viticulture allemande, le mot qualité est terme-clé, pour ne pas dire le facteur décisif pour pouvoir s’affirmer ensemble sur le marché. L’origine, le caractère unique, des procédés de fabrication écologiques, tout cela joue un rôle important. Monsieur Weber, vous avez déjà parlé de la manière dont on doit, d’un côté, respecter la tradition et, de l’autre, permettre l’innovation. C’est ce qui rend la viticulture allemande unique. D’un côté, la tradition et l’origine sont les bases du caractère de notre viticulture mais de l’autre côté, le progrès technologique et l’utilisation de tendances innovantes assurent la qualité et la présence commerciale. Je pense qu’un bon équilibre entre les deux, entre tradition et innovation est ce qui caractérise tout viticulteur qui veut avoir du succès.
Évidemment, la qualité, l’origine et la diversité doivent aussi être exportées et communiquées. Cela commence par les désignations de vin. A ce propos, il y a différents systèmes dans les nombreux pays producteurs qui sont évidemment adaptés aux structures respectives et qui donnent confiance aux consommateurs. C’est pourquoi on a, à juste titre, vu d’un œil très critique tout ce qui devait se passer (unicité, standardisation) lors de la récente réforme européenne sur le marché du vin. Je pense que c’est le résultat d’efforts communs si les désignations de vin allemand traditionnelles, comme vin de vendanges tardives ou meilleur cru, peuvent continuer à être utilisées. Je vous promets que nous sommes considérons votre souhait de manière très positive. Julia Klöckner m’a déjà dit que nous étions sur la même voie, vous et moi. Nous allons le faire accepter.
Il est tout aussi important qu’à l’avenir, il soit possible d’utiliser les procédés classiques typiquement régionaux pour la préparation du vin. Il s’agit de conserver la diversité qui caractérise justement la culture européenne du vin. Nous ne devons pas essayer, parce que la diversité est la caractéristique de l’Europe, d’arriver à une fausse unité. J’espère que Monsieur le Président Bénard est d’accord avec moi.
J’aimerais vous assurer que nous allons tout mettre en œuvre pour nous tenir à disposition du secteur viticole en tant que partenaire fiable et ce, même à l’avenir. C’est par exemple le cas pour le maintien des droits de plantation que nous soutenons très clairement en tant que gouvernement fédéral, tout comme la promotion, qui intéresse certain d’entre vous, Monsieur Weber, et pour laquelle nous nous tenons à disposition en tant que gouvernement fédéral. Nous n’avons aucun doute : l’économie viticole allemande a également besoin d’une promotion des ventes efficace à l’avenir. Au vu des petites structures, la promotion de l’image dans l’ère moderne des médias s’oriente uniquement vers le succès si elle est exploitée collectivement. Chaque exploitant pris séparément serait dépassé par cette mission.
Ce congrès de la viticulture montre qu’il y a aussi d’autres défis à relever. Comme je me le suis laissé dire, vous avez aujourd’hui mis l’accent sur les thèmes durabilité, innovation et responsabilité par rapport à votre produit. Je trouve cela très bien que vous abordiez le thème de la durabilité et donc aussi de l’équité pour la longue tradition que vous avez. La durabilité signifie : nous ne devons pas consommer notre avenir. Le maintien de nos principes de vie délimite nos actes et notre laissez- faire. Je pense que justement les viticulteurs comprennent très bien que les ressources de notre environnement sont limitées et que nous ne pouvons que les consommer comme nous devons aussi les régénérer. Chaque génération est naturellement confrontée à ce devoir, doit le résoudre seule et ne peut pas simplement l’imposer à la génération suivante. Sur ce point, la durabilité vécue est aussi la meilleure équité entre générations.
Le terme durabilité nous vient tout naturellement à l’esprit. Parfois, c’est un terme accessoire qu’on ajoute à nos discussions habituelles. Toutefois – c’est pourquoi je vous suis reconnaissante d’en avoir justement fait un grand thème aujourd’hui – la question de savoir si nous prenons cela au sérieux sera cruciale pour notre avenir. Est-ce que nous responsabilisons l’avenir ou est-ce que nous le consommons ? C’est une question de décisions politiques et de décisions matérielles mais c’est aussi une question de morale.
Bien au-delà de votre branche, il y a un spectre de choses que nous devons surveiller. Les chances de formation, un budget raisonnablement consolidé qui ne laissera pas de dettes aux générations suivantes, une efficacité énergétique et la protection de l’environnement – tout cela, ce sont des grands thèmes que nous devons traiter tous les jours en politique. Plus vous et votre association montrez à quel point vous vous engagez dans la durabilité, plus vous nous inciterez à procéder de la même manière dans les autres domaines.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement fédéral va maintenant continuer à développer sa stratégie de durabilité déjà existante. A cette occasion, nous allons par exemple nous occuper des effets du changement climatique qui touchent aussi le secteur agricole et donc le secteur viticole.
Vous avez déjà pris cela en main aujourd’hui. En raison d’un climat généralement doux, on observe petit-à-petit un déplacement géographique de la viticulture. Les régions du nord s’en réjouissent. Mais là où il y a de la joie, il y a aussi des difficultés d’adaptation. Les plus grands défis sont sans doute les périodes de sécheresse et les conditions météorologiques instables, les fortes pluies, le gel tardif ou l’infestation parasitaire.
Le changement climatique – ça on peut le dire – est une menace réelle pour l’économie du vin dans le monde entier, exactement parce que vous avez un produit très sensible. La viticulture doit réagir face à cela. Les méthodes innovantes sont ici aussi d’une grande importance. Le prix de l’innovation de « INTERVITIS INTERFRUCTA » souligne aussi le fait que vous en soyez conscients. Je tiens vivement à féliciter les lauréats.
Les bonnes idées seules ne suffisent pas, encore faut-il les mettre en œuvre pour qu’elles soient rentables sous forme de croissance, d’emploi ou de protection de l’environnement. En tant que gouvernement fédéral, nous promouvons grâce au « programme d’innovation central PME » la recherche, le développement et la frénésie innovatrice. Je pense que ce programme a beaucoup de succès. Pendant la crise économique, les besoins de financement ont tout naturellement continué d’augmenter. C’est pourquoi nous avons encore mis ce programme d’innovation en valeur dans le cadre du paquet de mesures de conjoncture II et nous l’avons élargi à la promotion de base. Très franchement, nous sommes surpris et subjugués par l’intérêt suscité par ce programme. Nous avons l’impression que nous faisons une bonne offre aux entreprises.
Laissez-moi terminer par quelques mots sur un troisième point très important de votre congrès. Un point dont qui a encore trop peu d’estime, à savoir la prévention de l’abus d’alcool. Je pense que le gouvernement fédéral mise de la bonne manière sur la prévention lorsqu’il est question de politique de drogue et de toxicomanie. Chaque effort vaut la peine lorsqu’il s’agit d’empêcher, à la source, des tragédies humaines résultant d’une consommation excessive d’alcool, par exemple en informant les enfants, les jeunes et les femmes enceintes. Nous soutenons aussi la Commission européenne dans sa stratégie de lutte contre l’alcoolisme.
Les règlements et informations publiques sont indispensables. Toutefois, ils ne sont pas suffisants. Une décision individuelle et responsable est en fin de compte toujours nécessaire. Si nous pensons que les interdictions et les autorisations peuvent solutionner tout problème, nous allons faire naufrage. C’est exactement pour cela que nous misons beaucoup sur la responsabilité individuelle et sur le contrôle de soi. Pour ce faire, des initiatives sociales peuvent s’avérer utiles. Il est important que votre congrès se penche sur ce thème, que vous rendiez ce thème public et que vous montriez ainsi que vous croyez que la responsabilité individuelle et le contrôle de soi ont leur place ici.
« Qualité – durabilité – marché : générateurs d’impulsion pour l’innovation », dans ce slogan du congrès, vous avez choisi les bons thèmes. Vous avez de cette manière aussi réduit au même dénominateur les facteurs essentiels qui contribuent au succès. Vous avez ainsi montré que le 60ème congrès de la viticulture est un anniversaire mais que ça ne s’arrête pas là. Vous regardez vers l’avenir avec confiance. Lorsque je regarde le grand nombre de viticulteurs et viticultrices créateurs, traditionalistes et jeunes, je vous dis franchement que je ne crains pas pour l’avenir de votre
branche. Je suis convaincue que votre congrès et le salon vous une nouvelle fois vous le confirmer. Dans ce sens, je vous souhaite beaucoup de succès sur ce nouveau site splendide. Laissez-vous surprendre par la multitude de choses que le vin apporte et profitez-en un peu plus. Vous vous y connaissez, vous êtes des amis du vin. Plus vous le portez vers l’extérieur, plus ce bon produit allemand trouvera de débouchés dans le monde. Sincères félicitations pour le soixantième et à un avenir ensemble.
voila une position claire. déjà il y a quelques années des régions européennes avez eu des position claire sur ces réformes inquiétantes ( communiqués communs Hessen, Aquitaine, Toscane et Rioja) les « je te tiens par la barbichettes » nationaux nous ménent trop souvent à l’immobilisme donc à subir plus qu’à agir.
Voici l’ensemble du discours d’Angela Merkel, qui vient d’être publié et traduit sur le site « Vitisphère ».
Discours de la Chancelière Allemande Angela Merkel, lors du 60ème Congrès de la Viticulture le 24 mars 2010 à Stuttgart.
Monsieur le Président Weber,
Monsieur le Président Bénard,
Monsieur le Ministre Köberle,
Monsieur le Maire, cher monsieur Schuster,
Monsieur Kromer von Baerle,
Madame la Secrétaire d’État Julia Klöckner,
Cher(ère)s collègues parlementaires, Mesdames et messieurs,
C’est avec plaisir que je suis venue à Stuttgart, pour ce salon mais aussi pour le vin, et c’est également un plaisir pour moi d’ouvrir ce salon « INTERVITIS INTERFRUCTA » et le congrès de la viticulture qui ont lieu ici simultanément. Si je suis ici aujourd’hui, c’est surtout grâce au travail de nombreux collègues du Bundestag. Ils m’ont toujours rappelé l’importance du congrès de la viticulture dont c’est la 60ème édition cette année. Je pense qu’un tel anniversaire mérite que même la chancelière approche une fois le vin.
Je vous félicite chaleureusement, Monsieur le président Weber ainsi que l’association des producteurs de vin allemands car je pense que nous pouvons franchement dire qu’il s’agit là d’un anniversaire remarquable. Des congrès qui ont 135 ans d’histoire et qui sont toujours restés aussi jeunes, tel le congrès du vin, ne doivent pas être nombreux.
Lorsque nous parlons du vin et de la viticulture, un produit sans égal est au centre des intérêts. La viticulture, tout comme la culture fruitière, n’a pas seulement un millénaire de traditions anciennes – tout à l’heure le vin a été mis en rapport avec l’apparition du monde – mais c’est comme ça que, même au jour d’aujourd’hui, au 21ème siècle, la viticulture est présente dans les paysages, l’économie et la culture de régions entières. Nous, allemands, sommes fiers de la viticulture exceptionnelle que connaissent au moins certaines régions – là d’où je proviens dans le Nord, ce n’est pas si répandu. Un grand merci à tous ceux qui s’y engagent quotidiennement.
Le vin n’est pas seulement un aliment, je pense que tout le monde dans cette salle et ailleurs est d’accord pour le dire. Le vin est également synonyme de conscience de vivre et surtout de joie de vivre. Il a toujours inspiré les créations culturelles. Les poèmes, les proverbes et les chants se tissent autour du jus de la treille.
Mais je ne suis pas ici pour philosopher sur le grand plaisir du vin. Ce n’est ni de mon devoir ni ce qui est au centre des débats lors de ce salon et ce congrès. Par ma présence, je souhaite montrer mon estime pour le secteur économique qui peut rendre compte de faits économiques impressionnants. L’Union européenne compte environ 2,3 millions d’exploitations viticoles, ce qui représente pour notre continent une part non négligeable de l’économie de classe moyenne. De la viticulture nait une multitude de synergies, par exemple avec des mots comme tourisme et gastronomie. Ainsi, la viticulture contribue à la création d’emplois bien au-delà de son secteur et marque de son empreinte la vie culturelle.
En Allemagne, le vin représente un chiffre d’affaires annuel de près de huit millions d’euros. Notre pays, en tant qu’importateur, domine le marché international. Avec une part de plus de 16 pour cent dans le commerce mondial de vin, nous sommes le premier importateur. Aujourd’hui, on entend souvent dire que nous exportons trop. Dans ce cas, nous pouvons vraiment dire en toute conscience : nous sommes le premier pays importateur. Mais, à l’inverse, cela signifie évidemment que la concurrence mondiale est particulièrement rude avec les viticulteurs allemands sur leur marché national. A cela s’ajoute le contexte difficile de la crise économique et financière mondiale. Monsieur Weber, je comprends tout à fait, au vu des pertes sur nos marchés d’exportation, par exemple aux États-Unis, que vous ayez dit très clairement: nous devons avant tout demander des comptes à ceux qui ont contribué au fait que nous sommes aujourd’hui dans cette situation difficile. De nombreuses familles sont concernées et ne peuvent vraiment rien faire. Nous devons avant tout faire en sorte qu’une telle crise, en raison de spéculations sur les marchés financiers, ne se reproduise plus.
Mais il y a également des points positifs : malgré la crise mondiale, les producteurs allemands ont de nouveau pu confirmer en 2009 leur leadership sur leur propre marché. Ceci est également lié au fait que nous sommes parvenus, grâce à nos programmes et mesures de conjoncture, par exemple grâce au chômage partiel, à augmenter de 0,2 pour cent au total la consommation en Allemagne l’an dernier. Quand on pense que les investissements et l’exportation ont nettement diminué et que notre évolution dans le contexte économique a reculé de cinq pour cent, on sait alors que la stabilisation de la consommation intérieure a été une contribution capitale pour la viticulture.
Nous sommes parvenus à stabiliser dans une certaine mesure les marchés financiers. Nous sommes parvenus à établir des programmes de crédit importants avec le fonds économique allemand et ainsi faire face aux problèmes menaçants de crédits. Toutefois, je dois dire que je sais que les conditions de crédit ne se sont pas améliorées sur plusieurs points et que même les PME en souffrent. C’est pourquoi nous avons désigné un « médiateur du crédit », qui se veut être l’interlocuteur avec les petites et moyennes entreprises en cas de difficultés pour l’attribution de crédits. Jusqu’à présent, grâce aux crédits et garanties de notre fonds économique (Wirtschaftsfonds Deutschland), nous avons pu aider plus de 11 000 entreprises à hauteur de onze milliards d’euros. 94 pour cent d’entre
elles sont des PME.
Nous espérons que notre économie va reprendre un bon rythme cette année. Nous mettons tout en œuvre – même des réductions d’impôt en début d’année – afin de s’assurer que la consommation reste, dans une certaine mesure, constante cette année. Toutefois, il faut bien avouer que la relance est très timide. C’est pourquoi le gouvernement fédéral fait beaucoup pour soutenir le pouvoir d’achat. Ainsi, nous avons de nouveau baissé l’impôt sur les revenus au 1er janvier. Les dépenses de prévoyance privées sont maintenant en grande partie déductibles. Grâce à la loi sur l’accélération de la croissance, nous avons encore une fois donné une impulsion aux citoyens et citoyennes et surtout
aux entreprises et aux familles. Car nous devons tâcher de sortir forts de la crise, et si possible plus forts que nous ne l’étions en y entrant. Nous ressentons également la concurrence internationale. Ceci vous concerne évidemment en particulier.
Pour la viticulture allemande, le mot qualité est terme-clé, pour ne pas dire le facteur décisif pour pouvoir s’affirmer ensemble sur le marché. L’origine, le caractère unique, des procédés de fabrication écologiques, tout cela joue un rôle important. Monsieur Weber, vous avez déjà parlé de la manière dont on doit, d’un côté, respecter la tradition et, de l’autre, permettre l’innovation. C’est ce qui rend la viticulture allemande unique. D’un côté, la tradition et l’origine sont les bases du caractère de notre viticulture mais de l’autre côté, le progrès technologique et l’utilisation de tendances innovantes assurent la qualité et la présence commerciale. Je pense qu’un bon équilibre entre les deux, entre tradition et innovation est ce qui caractérise tout viticulteur qui veut avoir du succès.
Évidemment, la qualité, l’origine et la diversité doivent aussi être exportées et communiquées. Cela commence par les désignations de vin. A ce propos, il y a différents systèmes dans les nombreux pays producteurs qui sont évidemment adaptés aux structures respectives et qui donnent confiance aux consommateurs. C’est pourquoi on a, à juste titre, vu d’un œil très critique tout ce qui devait se passer (unicité, standardisation) lors de la récente réforme européenne sur le marché du vin. Je pense que c’est le résultat d’efforts communs si les désignations de vin allemand traditionnelles, comme vin de vendanges tardives ou meilleur cru, peuvent continuer à être utilisées. Je vous promets que nous sommes considérons votre souhait de manière très positive. Julia Klöckner m’a déjà dit que nous étions sur la même voie, vous et moi. Nous allons le faire accepter.
Il est tout aussi important qu’à l’avenir, il soit possible d’utiliser les procédés classiques typiquement régionaux pour la préparation du vin. Il s’agit de conserver la diversité qui caractérise justement la culture européenne du vin. Nous ne devons pas essayer, parce que la diversité est la caractéristique de l’Europe, d’arriver à une fausse unité. J’espère que Monsieur le Président Bénard est d’accord avec moi.
J’aimerais vous assurer que nous allons tout mettre en œuvre pour nous tenir à disposition du secteur viticole en tant que partenaire fiable et ce, même à l’avenir. C’est par exemple le cas pour le maintien des droits de plantation que nous soutenons très clairement en tant que gouvernement fédéral, tout comme la promotion, qui intéresse certain d’entre vous, Monsieur Weber, et pour laquelle nous nous tenons à disposition en tant que gouvernement fédéral. Nous n’avons aucun doute : l’économie viticole allemande a également besoin d’une promotion des ventes efficace à l’avenir. Au vu des petites structures, la promotion de l’image dans l’ère moderne des médias s’oriente uniquement vers le succès si elle est exploitée collectivement. Chaque exploitant pris séparément serait dépassé par cette mission.
Ce congrès de la viticulture montre qu’il y a aussi d’autres défis à relever. Comme je me le suis laissé dire, vous avez aujourd’hui mis l’accent sur les thèmes durabilité, innovation et responsabilité par rapport à votre produit. Je trouve cela très bien que vous abordiez le thème de la durabilité et donc aussi de l’équité pour la longue tradition que vous avez. La durabilité signifie : nous ne devons pas consommer notre avenir. Le maintien de nos principes de vie délimite nos actes et notre laissez- faire. Je pense que justement les viticulteurs comprennent très bien que les ressources de notre environnement sont limitées et que nous ne pouvons que les consommer comme nous devons aussi les régénérer. Chaque génération est naturellement confrontée à ce devoir, doit le résoudre seule et ne peut pas simplement l’imposer à la génération suivante. Sur ce point, la durabilité vécue est aussi la meilleure équité entre générations.
Le terme durabilité nous vient tout naturellement à l’esprit. Parfois, c’est un terme accessoire qu’on ajoute à nos discussions habituelles. Toutefois – c’est pourquoi je vous suis reconnaissante d’en avoir justement fait un grand thème aujourd’hui – la question de savoir si nous prenons cela au sérieux sera cruciale pour notre avenir. Est-ce que nous responsabilisons l’avenir ou est-ce que nous le consommons ? C’est une question de décisions politiques et de décisions matérielles mais c’est aussi une question de morale.
Bien au-delà de votre branche, il y a un spectre de choses que nous devons surveiller. Les chances de formation, un budget raisonnablement consolidé qui ne laissera pas de dettes aux générations suivantes, une efficacité énergétique et la protection de l’environnement – tout cela, ce sont des grands thèmes que nous devons traiter tous les jours en politique. Plus vous et votre association montrez à quel point vous vous engagez dans la durabilité, plus vous nous inciterez à procéder de la même manière dans les autres domaines.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement fédéral va maintenant continuer à développer sa stratégie de durabilité déjà existante. A cette occasion, nous allons par exemple nous occuper des effets du changement climatique qui touchent aussi le secteur agricole et donc le secteur viticole.
Vous avez déjà pris cela en main aujourd’hui. En raison d’un climat généralement doux, on observe petit-à-petit un déplacement géographique de la viticulture. Les régions du nord s’en réjouissent. Mais là où il y a de la joie, il y a aussi des difficultés d’adaptation. Les plus grands défis sont sans doute les périodes de sécheresse et les conditions météorologiques instables, les fortes pluies, le gel tardif ou l’infestation parasitaire.
Le changement climatique – ça on peut le dire – est une menace réelle pour l’économie du vin dans le monde entier, exactement parce que vous avez un produit très sensible. La viticulture doit réagir face à cela. Les méthodes innovantes sont ici aussi d’une grande importance. Le prix de l’innovation de « INTERVITIS INTERFRUCTA » souligne aussi le fait que vous en soyez conscients. Je tiens vivement à féliciter les lauréats.
Les bonnes idées seules ne suffisent pas, encore faut-il les mettre en œuvre pour qu’elles soient rentables sous forme de croissance, d’emploi ou de protection de l’environnement. En tant que gouvernement fédéral, nous promouvons grâce au « programme d’innovation central PME » la recherche, le développement et la frénésie innovatrice. Je pense que ce programme a beaucoup de succès. Pendant la crise économique, les besoins de financement ont tout naturellement continué d’augmenter. C’est pourquoi nous avons encore mis ce programme d’innovation en valeur dans le cadre du paquet de mesures de conjoncture II et nous l’avons élargi à la promotion de base. Très franchement, nous sommes surpris et subjugués par l’intérêt suscité par ce programme. Nous avons l’impression que nous faisons une bonne offre aux entreprises.
Laissez-moi terminer par quelques mots sur un troisième point très important de votre congrès. Un point dont qui a encore trop peu d’estime, à savoir la prévention de l’abus d’alcool. Je pense que le gouvernement fédéral mise de la bonne manière sur la prévention lorsqu’il est question de politique de drogue et de toxicomanie. Chaque effort vaut la peine lorsqu’il s’agit d’empêcher, à la source, des tragédies humaines résultant d’une consommation excessive d’alcool, par exemple en informant les enfants, les jeunes et les femmes enceintes. Nous soutenons aussi la Commission européenne dans sa stratégie de lutte contre l’alcoolisme.
Les règlements et informations publiques sont indispensables. Toutefois, ils ne sont pas suffisants. Une décision individuelle et responsable est en fin de compte toujours nécessaire. Si nous pensons que les interdictions et les autorisations peuvent solutionner tout problème, nous allons faire naufrage. C’est exactement pour cela que nous misons beaucoup sur la responsabilité individuelle et sur le contrôle de soi. Pour ce faire, des initiatives sociales peuvent s’avérer utiles. Il est important que votre congrès se penche sur ce thème, que vous rendiez ce thème public et que vous montriez ainsi que vous croyez que la responsabilité individuelle et le contrôle de soi ont leur place ici.
« Qualité – durabilité – marché : générateurs d’impulsion pour l’innovation », dans ce slogan du congrès, vous avez choisi les bons thèmes. Vous avez de cette manière aussi réduit au même dénominateur les facteurs essentiels qui contribuent au succès. Vous avez ainsi montré que le 60ème congrès de la viticulture est un anniversaire mais que ça ne s’arrête pas là. Vous regardez vers l’avenir avec confiance. Lorsque je regarde le grand nombre de viticulteurs et viticultrices créateurs, traditionalistes et jeunes, je vous dis franchement que je ne crains pas pour l’avenir de votre
branche. Je suis convaincue que votre congrès et le salon vous une nouvelle fois vous le confirmer. Dans ce sens, je vous souhaite beaucoup de succès sur ce nouveau site splendide. Laissez-vous surprendre par la multitude de choses que le vin apporte et profitez-en un peu plus. Vous vous y connaissez, vous êtes des amis du vin. Plus vous le portez vers l’extérieur, plus ce bon produit allemand trouvera de débouchés dans le monde. Sincères félicitations pour le soixantième et à un avenir ensemble.