Xavier Beulin, Président de la FNSEA, favorable à la TVA Sociale.

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Pour ses vœux à la presse, la FNSEA a donné sa feuille de route pour l’année à venir qui s’annonce chargée en raison des élections présidentielles et législatives. A cette occasion, un sujet d’actualité a été longuement évoqué : la TVA emploi.

Lors de ses vœux à la presse, le 5 janvier, Xavier Beulin, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), s’est dit une nouvelle fois favorable à une hausse de 3 points de la TVA. « Depuis plus de dix ans nous réfléchissons à cette TVA », a-t-il rappelé. A la FNSEA, la taxe n’est pas nommée TVA sociale mais TVA emploi. Selon le syndicat, un transfert des charges de salaires vers la consommation via la TVA apparaîtrait comme la solution pour relancer la compétitivité. Alors que l’agriculture française est passée de la première à la troisième place au niveau des exportations agroalimentaires (derrière l’Allemagne et les Pays-Bas), la mesure, si elle s’applique, permettrait d’engendrer des recettes d’environ 35 milliards d’euros. « La situation n’est plus tenable par rapport à nos voisins européens, comme l’Allemagne. La TVA est le seul moyen de gagner en compétitivité en réduisant le coût du travail, notamment sur les activités de production agricole et sur l’aval des filières. C’est également une façon de faire reposer sur les produits d’importation une contribution à notre système social», continue Xavier Beulin. Pour le syndicat, le système actuel qui consiste à financer les prestations à hauteur des deux tiers par les revenus du travail est à bout de souffle et il devient urgent de trouver de nouvelles sources de financement.

Les fruits et légumes impactés par le coût du travail

Avec 3,7 millions de salariés agricoles et de l’agroalimentaire, l’agriculture est au premier rang des secteurs où les charges sociales pèsent. Certaines filières, comme la viande (abattage, transformation) et les fruits et légumes (production), sont très impactées par le coût du travail, notamment après la crise des concombres (E. Coli) au printemps dernier. Le salaire impacte aujourd’hui plus de 60 % du coût de production. « La France doit rester une terre de production agricole et industrielle et pour y arriver il faut s’en donner les moyens », affirme Xavier Beulin. Afin de compenser cette hausse de la TVA sur le pouvoir d’achat, le syndicat aimerait que des mesures de compensation soit mises en place sur les bas salaires par les pouvoirs publics et les partenaires sociaux. En revanche, le président de la FNSEA s’est positionné contre une augmentation de la CSG qui ne toucherait pas les produits d’importation et n’aurait donc un impact que sur les produits français.

Afin d’appuyer sa position, la FNSEA publiera une tribune ouverte sur la compétitivité, le coût du travail et la réindustrialisation avec le Mouvement des entreprises de France (Medef), la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME) et l’Union professionnelle artisanale (UPA). Le syndicat participera également au sommet social de l’Elysée le 18 janvier réunissant syndicats et patronat. Suite à cette réunion, les décisions concernant l’évolution de la fiscalité et la TVA sociale seraient prises fin janvier puis soumises au Parlement en février selon les déclarations de François Fillon du 5 janvier. La TVA sociale/emploi est devenue un enjeu présidentiel à part entière.

Aller sur le site de la FNSEA

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